Entrevue avec deux bénévoles bien impliqués auprès de la Maison de soins palliatifs de Vaudreuil-Soulanges
« Bénévoler » en solo c'est bien, mais à deux c'est beaucoup mieux!
En amont de la Journée mondiale du bénévolat qui se tiendra le 5 décembre prochain, Néomédia a décidé cette semaine de mettre en lumière des gens qui redonnent au suivant en s'impliquant dans leur communauté. Voici donc le portrait d'un couple de bénévoles généreux, Marie Caron et Gilles Hébert qui a le coeur sur la main et qui ne fait pas dans les choses à moitié lorsque vient le temps de faire du bénévolat.
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Au cours des douze dernières années, la paire s'est impliquée à bout de bras dans la campagne de financement de vente de poinsettias au profit de la Fondation de la Maison de soins palliatifs de Vaudreuil-Soulanges.
Précisions que Mme Caron et M. Hébert ne sont pas retraités et qu'ils vaquent respectivement à leurs occupations professionnelles, en plus de s'Investir, corps et âmes, dans la campagne de financement pour la MSPVS depuis 2010.
Cette année, le duo tirera sa révérence après avoir remis près de 900 000$ à l'organisme au fil de la dernière décennie.
S'impliquer pourquoi et comment?
Pourquoi le bénévolat et le don de soi occupent une place aussi importante au sein de leur quotidien ? « Personnellement, je le fais pour rendre service à la communauté. Il y a de nombreux organismes dans la région dont les besoins sont immenses, en terme de bénévolat et qui font des miracles avec des budgets réduits. Malgré tout, ils réussissent à faire de grandes choses pour notre société. Je voulais m'impliquer à ma façon, faire ma part et aider les gens à la mesure de mes capacités et avec mes forces », explique Marie Caron.
Son partenaire renchérit. « C'est difficile de rester les bras croisés quand l'on sait tous les besoins qui sont à combler dans notre communauté. Si on veut et on peut s'impliquer, il suffit de choisir une cause et de ne pas hésiter à approcher l'organisme qui en est responsable pour leur signifier son intérêt à le faire. Quand on demande, on est surpris de constater tous les besoins qu'il y a à combler autour de nous. Pour ma part, je donne, mais je retire beaucoup de cette expérience également. Ce serait égoïste de prétendre le contraire. La semaine de vente des poinsettias est très stressante pour nous, mais malgré tout, cette aventure demeure l'une des plus grandes réussites de ma vie», confie-t-il.
Et la conciliation travail-famille-bénévolat dans tout ça?
Ce n'est pas d'hier que le bénévolat fait partie de la vie du couple, mais comment ont-ils pu concilier cet aspect de leur vie avec le reste? « Nous avons commencé à nous impliquer quand nos enfants étaient adolescents et plus autonomes, donc plus aptes à s'occuper d'eux-mêmes. Notre première implication bénévole était auprès du Relais pour la vie de la Société canadienne du cancer. Nous avons débuté en marchant au sein d'une équipe, pour ensuite en devenir capitaine. Après quelques années, notre équipe est devenue élite et à la fin, grâce à de nombreux efforts, on est parvenus à recueillir 10% de la cagnotte totale de l'activité grâce à notre entourage et les autres membres de l'équipe», poursuit M. Hébert.
Une formule magique pour assurer le succès?
Les deux initiatives dans lesquelles le couple s'est impliqué à ce jour ont connu beaucoup de succès. Y-a-t-il une formule magique? « Non, le travail et les efforts seulement. Autant dans l'une comme dans l'autre, nous avons investis beaucoup de temps et de nombreuses heures. Quand Marie et moi on s'investis dans un projet, c'est à 100%. Au Relais pour la vie, il fallait être l'équipe qui amassait le plus d'argent ou rien. Sinon, pourquoi le faire? La dernière année où l'ont s'est impliqués, on a amassé 42 000$ pour la cause. Les autres équipes nous ont remercié parce qu'elles se motivaient à être meilleures à cause de nous», lance-t-il.
En 2010, pour sa première année à la tête de la campagne de financement de vente de poinsettias, le couple a récolté 27 000$ net après toutes les dépenses payées. Cette année, le montant amassé devrait frôler la barre des 100 000$ net. Les quatre dernières éditions ont permis de recueillir 95 000$ pour la Fondation de la Maison de soins palliatifs de Vaudreuil-Soulanges.
« Chaque année, c'est le même travail. On place les commandes en février et on débute la vente. Vers la mi-campagne, il y a un grand stress. On se demande dans quoi on s'est embarqués. En bout de ligne, on se rappelle que l'objectif est d'amasser des sous pour permettre à des gens malades de mourir dans la dignité et on passe au travers avec notre belle équipe de bénévoles fidèles qui aide à préparer et emballer les poinsettias. C'est tellement gratifiant de mener une campagne à terme et de faire une petite différence dans notre communauté», analyse Mme Caron.
Comment trouver sa place, l'endroit où l'on se sent bien pour faire du bénévolat? « Il faut écouter son coeur et faire deux ou trois essais (rires)», avance M. Hébert. « Il faut saisir les opportunités qui passent en fonction de ses forces personnelles. Vous aimez cuisiner, impliquez-vous dans une popote roulante. Vous aimez les chiffres? Pourquoi ne pas donner de votre temps dans une clinique d'impôt. L'important, c'est de s'impliquer pour les bonnes raisons. Quand vous aurez trouver le bon endroit, vous le saurez», rebondit Mme Caron aux propos de son compagnon de vie.
Prendre sa retraite du bénévolat
Au cours des prochains jours, Marie Caron et Gilles Hébert vivront leurs derniers moments au sein de la campagne de financement de vente de poinsettias. Après 12 ans d'implication, la paire prend sa retraite du bénévolat.
« Ça n'a pas été une décision facile à prendre, mais c'est pour le mieux. Comme nous sommes encore tous les deux en emplois pour le moment, on a décidé de se retirer. Mais ce n'est pas un adieu définitif. Nous reviendrons certainement au bénévolat à un moment ou à un autre. Il est temps de laisser la place à quelqu'un d'autre avec une autre vision et qui saura bonifier la campagne de financement encore plus. Nous avons fait notre bout de chemin et atteint notre objectif. Maintenant, il est temps de se consacrer à nos proches et notre famille», précisent les deux en choeur.
En janvier, le couple pourra boucler la bouche de belle façon en étant présidents d'honneur du Happening de la Fondation de la maison de soins palliatifs. « Nous avons accepté ce défi pour mettre en lumière tous les gens qui travaillent au sein de la résidence et qui sont dans l'ombre. Leur équipe est vraiment dévouée au bien-être des patients et de leurs proches. La mission de la maison est essentielle et elle mérite qu'on s'y investisse pour assurer sa pérénnité », concluent le dynamique duo.
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