Victime d'un accident où l'alcool serait en cause
« Pourquoi c’est tombé sur moi? »
Jocelyn Bolduc propose à son fils de six ans une courte balade au Tim Hortons à Les Coteaux après souper le dimanche 5 décembre dernier. Mais ils n’ont pas le temps de s’y rendre. Leur véhicule est happé par un pickup, dont le conducteur a été arrêté pour facultées affaiblies. Si son fils s’en tire avec une ecchymose au front, Jocelyn Bolduc est hospitalisé depuis ce temps.
L’homme, âgé de 35 ans, aux allures de motocycliste avec sa barbichette et ses tatouages, a la jambe gauche dans un piètre état. Jocelyn Bolduc a le péroné et le tibia brisé. Trois tiges de métal sortent de sa jambe recouverte de bandages.
Le citoyen de Saint-Polycarpe se souvient de l’accident, bien qu’il en ait manqué des bouts.
C’était un peu avant 19h sur le chemin de l’Église. Un pickup dérape en face de lui. M. Bolduc dit avoir lâché l’accélérateur et garder sa voie. Le face-à-face était toutefois inévitable.
Sa Cadillac, qu'il venait de finir de payer, a fait un 180 degrés et s’est retrouvé le nez dans le fossé. Les coussins gonflables se sont tous déployés. Dès qu’il a repris ses esprits, le père a aussitôt demandé à son fils : « Es-tu correct? ». L’enfant acquiesce.
M. Bolduc, immobilisé dans l’habitacle, lui demande de trouver son téléphone portable au milieu des morceaux de vitre éclatée, ce qu’il parvient à faire. Il compose le 911, mais leur raccroche. On lui posait trop de questions. Il appelle alors sa femme et son frère.
Avant leur arrivée sur la scène, le conducteur du pickup, le visage en sang, tente de lui prêter assistance. Jocelyn Bolduc refuse son aide.
Les pompiers de Saint-Polycarpe, ainsi que les paramédics et la Sûreté du Québec, arrivent sur les lieux. Pendant que son frère s’occupe du petit, les pompiers le délogent de sa voiture. Sa femme embarque ensuite avec lui dans l’ambulance en direction de l’Hôpital du Suroît à Salaberry-de-Valleyfield.
Dans la chambre, un rideau en tissus le sépare du l'autre conducteur âgé de 27 ans, rencontré par les agents de la Sûreté du Québec.
Les heures qui suivent sont pénibles. Il dit avoir hurlé de minuit à 8h du matin tellement il avait mal une nuit. Le mardi, Jocelyn Bolduc est transféré à l’Hôpital Général de Montréal pour une première opération.
Vers une réhabilitation
De retour à Salaberry-de-Valleyfield, le patient est actuellement dans l’attente d’une deuxième opération pour l’installation d’une plaque de métal. Il devrait rester à l’hôpital encore un certain temps avant d’entrer en réhabilitation.
Le responsable d’une flotte d’une dizaine de camions à chargement arrière demeurera en arrêt de travail le temps de son rétablissement. Les médecins ne peuvent lui garantir s’il pourra remonter sur une moto (sa passion) l’été prochain.
Au moment de la visite de Néomédia lundi après-midi, l’homme était calme et semblait garder peu d’animosité envers le conducteur du pickup. « Il y a des journées plus difficiles que d’autres, la douleur est là. Quand j’ai mal, c’est certain que j’aimerais que ce soit lui qui l’endure », témoigne-t-il.
Ce dernier souhaitait profiter de la tribune pour souligner le travail des premiers répondants. « Ils ont su dire les bonnes paroles au bon moment pour me réconforter », mentionne-t-il. M. Bolduc remercie également la vie que son fils ait été épargné dans l'accident.
Jocelyn Bolduc se questionne sur le sens des responsabilités de l’autre automobiliste. « Ce qui m’enrage, c’est que j’aime prendre un verre, mais je prends le taxi. Pourquoi c’est tombé sur moi? J’en ai pris des brosses, mais je n’ai jamais pris le volant », déplore-t-il.
L’individu, qui s’en tire sans blessure majeure, pourrait faire face à des accusations criminelles si les résultats des prélèvements sanguins effectués le soir de l'incident s'avèrent positifs. La Cadillac de M. Bolduc est arrivé mardi midi au poste Vaudreuil-Soulanges Ouest pour expertise.
L'équipe de Néomédia souhaite bon rétablissement à M. Bolduc, qui a gentillement accepté de livré un témoignage.
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