Vaudreuil-Dorion
Cimetière musulman: la CPTAQ est appelée à se prononcer
La Ville de Vaudreuil-Dorion donne son appui au Centre culturel Islamique de Vaudreuil-Soulanges auprès de la Commission de la protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) pour son projet d’aménagement d’un cimetière musulman sur son territoire. Une motion en ce sens a d’ailleurs été adoptée à l’unanimité, le 21 juin, lors de la séance régulière du conseil municipal.
Selon la résolution adoptée par le conseil municipal de Vaudreuil-Dorion, certaines conditions seront toutefois à respecter. Ainsi, aucun bâtiment principal ne pourrait être érigé sur le terrain et que seul l’aménagement d’un chemin d’accès au cimetière d’une largeur maximale de six mètres sera autorisé sur une partie du terrain actuellement occupé par le cimetière Saint-Jean-Baptiste.
Questionné à savoir s’il s’agissait d’une nouvelle demande auprès de la CPTAQ, le directeur général de la Ville de Vaudreuil-Dorion, Olivier Van Neste a tenu à souligne que « la dernière fois qu’il y a eu des résolutions qui ont été adoptées c’était pour une demande à la CMM. Là, ce que l’on fait, avec l’accord de la CMM, nous allons directement à la CPTAQ ».
D’ailleurs en février dernier, le maire de Vaudreuil-Dorion, Guy Pilon, confiait à Néomédia qu’une certaine incompréhension persistait dans le dossier, notamment entre la CMM et la CPTAQ. « Il faut comprendre qu’il y a toujours eu de l’obstination à savoir si la CMM devait approuver le projet avant la CPTAQ, ou le contraire. Là, contrairement à en 2019, nous avons eu comme information que la CMM ne comptait pas s’opposer au projet si la CPTAQ acceptait », avait-il laissé savoir.
Dézonage d’une terre agricole... non cultivable
Deux lots, sur le chemin St-Antoine, sont visés par le Centre culturel islamique, pour l’aménagement du cimetière. L’un d’eux est présentement occupé par le cimetière Saint-Jean-Baptiste, alors que le second est zoné agricole et est cultivé en partie pour la culture de grandes céréales.
Une première demande de modification au règlement de zonage a été déposée à la Ville de Vaudreuil-Dorion en 2016. Toutefois, la Ville avait alors exigé des précisions. En 2018, une nouvelle requête a été déposée.
Les deux parcelles de terre au coeur du projet font actuellement partie de la zone agricole permanente provinciale. Des études menées par la firme Axio Environnement démontrent que le potentiel agricole des parcelles en question n’est pas optimal.
Qui plus est, « le découpage en dentelle de la parcelle où se trouverait le cimetière, la présence de secteurs boisés et la présence d’un cours d’eau traversant la terre limitent considérablement le potentiel agricole du site visé, notamment en réduisant l’efficacité des pratiques de culture et en limitant la superficie cultivable », pouvons-nous apprendre en consultant les documents fournis par la Ville de Vaudreuil-Dorion.
Considérant la présence du cimetière Saint-Jean-Baptiste, sur le lot adjacent, l'administration municipale a jugé souhaitable de consolider ce type d'usage dans un même endroit.
La paroisse dit oui
Il est important de préciser que concernant le lot occupé par le cimetière Saint-Jean-Baptiste, seul un droit de passage, pour accéder à ce qui sera éventuellement le cimetière musulman, est demandé par le Centre culturel islamique.
Bien qu’il s’agisse d’un cimetière catholique, la paroisse Saint-Michel s’est montrée favorable au projet. D'ailleurs, dans une entrevue accordée en 2019 à Néomédia, le gérant de la Fabrique de la paroisse Saint-Michel, M. Robert Girard, confirmait qu'un droit de passage avait été autorisé à la communauté musulmane.
M. Girard confirmait également avoir été mis au courant des intentions du promoteur, dès les premières rencontres. « Nous savions que la demande était formulée pour permettre l'accès à un cimetière musulman. Il est désolant de voir la réaction de la population qui s'oppose au projet. C'est contre les valeurs du catholicisme. La tolérance est une vertu qui doit se pratiquer tous les jours », soulignait-il.
Concernant le second terrain, ce dernier a été vendu, par le diocèse de Valleyfield à Placements Cadillac, en 2015. C’est donc dire que le terrain appartient désormais à un particulier et non plus à l’Église.
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