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Découverte de 215 dépouilles d'enfants

Archie Martin revient sur la tragédie de Kamloops

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3 juin 2021
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Jessica Brisson
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Par Jessica Brisson, Éditrice adjointe

D’un océan à l’autre du pays, les Canadiens ont été touchés par la tragédie de Kamloops en Colombie-Britannique, où les restes de quelque 215 enfants autochtones ont été retrouvés dans un ancien pensionnat de la province, le week-end dernier.

Sans dire que cette découverte est la pointe de l’iceberg, le conseiller municipal de Rigaud et membre de la Première Nation Mi’Kmaq, Archie Martin, estime que d’autres histoires de la sorte restent à être découvertes, au Québec et au Canada.

Rappelons que le 28 mai, 215 dépouilles d’enfants ont été découvertes dans une fosse commune sur le site d’un ancien pensionnat à Kamloops en Colombie-Britannique.

L’établissement scolaire a été en opération sous l’église catholique entre 1890 et 1969. Par la suite, le gouvernement fédéral a repris possession des lieux et l’a converti en école de jour. Celle-ci fut opérationnelle jusqu’en 1978.

« C’est malheureux ce qui s’est passé, à Kamloops, mais c’est juste une partie de notre histoire que nous découvrons en ce moment », indique Archie Martin. Originaire du Nouveau-Brunswick, Archie Martin a été témoin et même victime des tentatives d’effacement de ses origines, mais aussi de la violence.

« On m’a toujours interdit d’aller à l’école française. J’ai donc fait mes études en anglais, jusqu’à la fermeture de l’école quand j’étais en 9e année. Par la suite deux options s’offraient à moi. L’école de « réforme » ou le « couvent ». Je n’avais pas fait de crimes, alors l’école de réforme n’était pas une option pour moi. Je me suis donc retrouvé au couvent. Je revenais par contre coucher à la maison tous les soirs. Mais je vais vous dire, un enfant ça ne se fait pas agresser juste la nuit », confie-t-il à Néomédia.

Effacer les Métis

Membre de la Nation Mi’kmaq, Archie Martin est également Métis. Des recherches menées par le conseiller municipal lui ont permis de découvrir que dans les années 1960, au Nouveau-Brunswick, des cimetières Métis français ont été profanés. « À Escuminac, mon village natal, les pierres tombales des Métis français ont été labourées hors du cimetière et cachées dans le bois sous une pile de terre », raconte Archie Martin.

Dans les mêmes années, afin d’interdire l’accès au cimetière, un fossé a été creusé sur la route menant à celui-ci empêchant ainsi les descendants des ancêtres français, Métis et Autochtones de pouvoir se recueillir sur les tombes de leurs proches.

Aujourd’hui, tout ce qu’il reste des ancêtres d’Archie Martin, à Escuminac ce n’est qu’un champ nu où ils reposent sans pierre tombale. « Il y a beaucoup d’histoires comme celle de Kamloops ou du cimetière d’Escuminac qui sont connues, ou racontées, mais qu’on ne sait jamais si c’est vrai ou non parce que nous n’avons pas de preuves. Rien n’était vraiment documenté. Mais, c’est quand on fait des découvertes comme celle de Kamloops que ça nous pousse à nous questionner et à chercher plus loin », déplore M. Martin.

« J’ai de la peine en repensant à la découverte de Kamloops, parce que moi aussi j’en ai vu des enfants qui sont décédés dans mon village à cause du froid, parce qu’ils n’avaient pas les mêmes droits et les mêmes ressources en raison de leurs origines ».

Au gouvernement d’agir

D’anciens pensionnats comme celui de Kamloops, il y en a eu partout au pays. Au Québec, six. Aujourd’hui quatre d’entre eux se retrouvent en territoire autochtone et deux sont sur des territoires allochtones, dont La Tuque et Amos. 

Pour Archie Martin: « Le gouvernement doit investiguer pour savoir ce qui est arrivé. Qu'on ne vienne pas me parler d'argent. Ce n'est pas ça qui va régler les choses ».

À l’instar des gouvernements fédéraux et provinciaux, plusieurs villes de Vaudreuil-Soulanges ont mis leurs drapeaux en berne, pour une durée indéterminée, en mémoire des 215 enfants autochtones. Pensons notamment à Vaudreuil-Dorion, Coteau-du-Lac, Notre-Dame-de-l’Île-Perrot, Terrasse-Vaudreuil, Les Cèdres et Saint-Lazare.

À Vaudreuil-Dorion, devant l’église Saint-Michel et à Hudson, à l’église Saint-Thomas, des dizaines de souliers d’enfants ont été déposés en mémoire des enfants de Kamloops.

commentairesCommentaires

1

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  • MM
    Martine Masse
    temps Il y a 3 ans
    Plus que honteux de voir ça

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