PANDÉMIE COVID-19
La Ville de Coteau-du-Lac met à pied des employés dits essentiels
C’est lors d’une séance extraordinaire du conseil municipal que la Ville de Coteau-du-Lac a pris la décision de mettre à pied, temporairement, la moitié de l’équipe des travaux publics. Ce sont près de cinq travailleurs essentiels qui se retrouvent au chômage.
Bien que la situation sanitaire actuelle demande de poser des gestes sans précédent, le conseiller municipal David-Lee Amos s’explique mal la décision du conseil. « Ce que je déplore, c’est que le gouvernement du Québec a rappelé que ce n’est pas le moment de faire des coupes dans les services essentiels. M. Legault a insisté pour garder les gens nécessaires en poste afin de ne couper aucun service et de permettre aux familles de conserver leurs revenus. Là, nous plaçons des familles dans une incertitude financière et nous plaçons nos travailleurs dans une situation où ils seront pris dans un système d’assurance chômage déjà débordé alors que le gouvernement recommande le contraire », explique le conseiller en entrevue avec Néomédia Vaudreuil-Soulanges.
M. Amos insiste sur le fait que l’équipe des travaux publics s’était assurée de mettre en place toutes les mesures nécessaires pour permettre aux employés de poursuivre leurs activités sans mettre en péril leur santé. « Des stations d’hygiène personnelle avaient été aménagées, des séances de désinfection avaient été instaurées et un horaire de travail adapté à la situation a été organisé. Aucun employé ne s’est plaint de l’organisation, au contraire ».
De son côté, la mairesse de Coteau-du-Lac, Andrée Brosseau, souligne que la décision n'a pas fait l'unanimité au sein du conseil. « Personnellement, ce n’est pas la mesure que j’avais proposée. La politique municipale est un exercice démocratique que je me dois de respecter. Je veux rappeler que nous avons des employés formidables et nous sommes reconnaissants du travail qu’ils accomplissent quotidiennement. Bien entendu, il s’agit d’une mesure temporaire et nous comptons réintégrer ces personnes à leurs fonctions dès que la situation le permettra. Soyez rassuré que la Ville demeure opérationnelle en cette période de turbulences et que des ressources sont en place pour répondre aux requêtes des citoyens. »
Une décision économique
Selon David-Lee Amos, la décision du conseil aurait été basée sur des idées économiques. « Ce que je déplore, c’est que lors de la rencontre, tous les arguments présentés pour expliquer la décision étaient purement économiques. Pourtant, la situation actuelle de la ville ne demande en rien ce sacrifice. Notre budget est équilibré, notre dette est en constante régression et notre ville est reconnue pour ses finances exemplaires », ajoute le conseiller du troisième district.
Finalement, M. Amos craint un conflit entre la ville et ses travailleurs. « La ville devra, encore une fois, engager des fonds dans une possible bataille judiciaire. Nous affrontons donc encore nos propres employés qui rendent mille et un services à nos citoyens et nous mettons l’argent des contribuables dans les mains d’avocats et non dans nos services aux citoyens », conclut-il.
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