« ...Mais j'ai hâte que l'eau baisse, le temps est long »
Seul sur son île, Jean Charbonneau est résolu à sauver sa résidence
Après les inondations de 2017, Jean Charbonneau, un résident du secteur du Bas-de-la-Rivère à Rigaud a entrepris d'importantes rénovations afin de protéger sa résidence. Aujourd'hui, M. Charbonneau vit de nouveau l'importante crue des eaux. Malgré l'ordre d'évacuer, il s'est résolu à sauver sa résidence.
« En 2017, le gouvernement nous a offert un bon montant d'argent pour que l'on déménage, mais nous avons préféré rester et rénover », souligne M. Charbonneau en entrevue avec Néomédia.
Aujourd'hui, le Rigaudien s'affaire à pomper l'eau qui entre par le drain français installé tout autour de sa maison, alors que sa femme a trouvé refuge chez un membre de la famille. « Moi je reste ici et je surveille la situation. Pour l'instant c'est stable. Ça ne monte pas, mais ça ne descend pas non plus. »
Parmi les travaux entrepris en 2017, M. Charbonneau a refait la fondation de sa maison. « Maintenant, nous avons ce que l'on appelle un solage immunisé, c'est-à-dire qu'il est construit avec beaucoup de barres d'acier pour assurer une résistance à la pression de l'eau. L'extérieur est quant à lui recouvert d'une membrane qui imperméabilise la fondation. À la différence d'un solage conventionnel, le nôtre n'a pas de plancher. En ce moment, l'eau entre par le drain français et moi je la pompe vers l'extérieur. Jusqu'à présent, mon sous-sol est sec. »
« Le temps est long »
« J'ai encore l'électricité, je peux prendre des douches, mais il ne faut pas trop exagérer sur l'eau. Mais j'ai hâte que l'eau baisse, le temps est long », poursuit M. Charbonneau. Malheureusement, le sinistré n'est pas au bout de ses peines. Les prévisions météorologiques n'ont rien d'encourageant pour les prochains jours. C'est plus de 20 millimètres de pluie qui sont attendus, le tout accompagné de forts vents.
« Il faut vraiment faire attention. Il y a beaucoup de débris dans l'eau. Un soir, les vagues et le vent ont poussé des branches et des troncs d'arbres sur la maison. Heureusement qu'ils n'ont pas fait de dommage, car nous aurions sans doute été très inondés. Il faut vraiment être aux aguets. »
D’ailleurs, M. Charbonneau a troqué la voiture pour la chaloupe qui, par la force des choses, est devenue son moyen de transport principal. Entouré d’eau, il voyage quotidiennement à bord de son embarcation soit pour aller rejoindre sa femme ou pour aider d’autres sinistrés.
Tel que mentionné plus haut, un ordre d'évacuation a été donné pour les résidents du Bas-de-la-Rivière. Le directeur du Service incendie de la Ville de Rigaud l'a répété à maintes reprises, les citoyens qui refuseront d'évacuer ne pourront plus être protégés par la Ville. « Vous savez, c'est un risque calculé que je prends. Si j'avais eu une santé plus précaire, je ne le ferais pas. »
Des solutions ?
Selon Jean Charbonneau, des solutions peu coûteuses existent. « Il y a un chemin, dans le secteur de la Baie Quesnel qui pourrait facilement être remonté pour éviter qu'il soit inondé et par conséquent fermé. Ça permettrait aux gens qui ne sont pas inondés de circuler et ça éviterait d'isoler tout le secteur.» Est-ce un projet qui pourrait être envisageable ? Nul ne le sait pour le moment.
Et déménager ? « On ne sait pas encore ce que l'on va faire. Ça va dépendre de ce que le gouvernement dira », conclut M. Charbonneau.
En point de presse le 2 mai, le directeur du Service incendie de la Ville de Rigaud, Daniel Boyer lançait un message clair aux citoyens des secteurs touchés : « il n'est toujours pas question de décrue pour le moment. Il y a beaucoup d'incertitude, mais le niveau est stable quoi qu'on a une petite tendance à la hausse dans les prochains jours, voire prochaines heures. »
1 commentaires
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Je te souhaite bonne chance m’agréer tous cela tu est chanceux tu n’a pas d’eau chez toi.
Bonne soirée mon grand