cameconcerne.ca, un outil pour sensibiliser les gens à la violence à caractère sexuel
Bien qu’on note une hausse de dénonciation, la violence à caractère sexuel demeure un fléau bien présent. Seulement dans Vaudreuil-Soulanges, 1783 filles/femmes (15 ans et plus) par année sont agressées sexuellement. Le Comité violence conjugale et agression sexuelle de la région a lancé jeudi matin un nouveau site pour outiller les gens.
Le site cameconcerne.ca a pour but d’informer les gens et de les sensibiliser à la violence à caractère sexuel. Il vise également à faire connaître les ressources d’aide dans Vaudreuil-Soulanges et les environs et à bien outiller la communauté.
« La violence à caractère sexuel est bien présente dans Vaudreuil-Soulanges sans qu’on la voit. Elle est dans la vie quotidienne de beaucoup de gens, et ce, malgré toutes les campagnes de sensibilisation et les personnalités connues qui en parlent », mentionne Marie Boissonault, psychosociale pour adulte au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Ouest, avant d’ajouter que cette violence a son lot de conséquences pour les victimes et leurs proches.
Le nouveau site se veut un outil utile à tous. En résumé, cameconcerne.ca informe et fait connaître les ressources locales, sensibilise les gens à la violence à caractère sexuel et guide les victimes et ceux qui en connaissent vers les actions à poser. « Il y a deux onglets pratiques sur le site pour les personnes qui veulent effacer toutes les traces de navigation ou en encore pour quitter le site rapidement si quelqu’un rentre dans la pièce où l’on est », précise Isabelle Poirier, directrice générale du Centre de femmes La Moisson, l’un des organismes qui ont pris part à la mise en place de cameconcerne.ca. Cette dernière en a profité pour présenter le site aux médias jeudi matin.
Mmes Poirier et Boissonault ont rappelé ce qui est bien connu de la population, mais qui fait encore sursauter. « La violence sexuelle est beaucoup plus près de nous que nous pouvons l’imaginer. Près de 70 % des agressions sexuelles sont commises dans des résidences privées et 80 % des victimes connaissent leur agresseur », fait remarquer la psychologue, tout en spécifiant qu’une victime sur sept est agressée par son conjoint.
On note également que 46 % des victimes attendent plus de 13 ans avant de dénoncer leur agresseur. Pamela Gibeault, intervenante psychosociale au Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (C.A.L.A.C.S.) remarque toutefois une hausse des dénonciations. « Chez nous, 26 % des victimes dénoncent leur agresseur en moins d’un an. Chez les victimes de 13 ans et plus, on parle même de 49 % », affirme-t-elle avant d’ajouter qu’une femme sur trois est victime de violence sexuelle au cours de sa vie.
Le site cameconcerne.ca. est actuellement en français, mais une version anglophone sera disponible à compter de cet automne. Il sera également adapté aux applications sur les tablettes électroniques et les cellulaires. « On souhaite inspirer la communauté. Lorsqu’elle s’implique, le changement peut s’effectuer. Plus on sera nombreux à le faire plus ça fera une différence », termine Marie Boissonault.
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