« Je pense que c’est un très beau projet, je ne pense pas que c’est prioritaire pour le moment. » - Charles Meunier
Une piste cyclable régionale : un projet qui divise le conseil de Rigaud

Par Félix Sabourin, Journaliste
Lors de la séance du conseil municipal du 11 mars, la Ville de Rigaud a lancé un appel d’offres pour convertir l’ancienne voie ferrée de Via Rail en piste cyclable. Ce projet relierait la Ville de Vaudreuil-Dorion au comté de Prescott-Russell en Ontario, passant ainsi par la Ville de Rigaud. Si la résolution a été adoptée, elle a toutefois suscité des dissensions au sein du conseil.
Le conseiller Charles Meunier s’est opposé à la résolution, principalement en raison de la conversion de la voie située dans le quartier résidentiel de la rue Saint-François en direction des lignes de l’Ontario. Il soutient toutefois le projet pour la section reliant ce quartier au centre-ville de Rigaud.
« C’est un très beau projet, je suis tout à fait d’accord pour qu'on aille en appel d’offres pour la section qui permet de créer une piste entre le quartier résidentiel sur la rue Saint-François jusqu’au centre-ville de Rigaud. »
Cependant, il se montre plus réservé quant à l’extension vers l’Ontario.
« Pour ce qui est de la section qui part de Saint-François jusqu'aux lignes de l’Ontario, ce projet s’élèverait à 300 000 $ pour les contribuables de la Ville de Rigaud. Même si je pense que c’est un très beau projet, je ne pense pas que c’est prioritaire pour le moment. »
Une ambition régionale et des financements en jeu
Le conseiller Kevin Ménard a rappelé que ce projet s’inscrit dans une perspective régionale en visant à relier Rigaud à Ottawa via le comté de Prescott-Russell. Il a également souligné que des subventions sont prévues pour financer une partie des travaux.
« Il y a aussi des subventions qui sont maintenant octroyées avec le projet. Si nous reculons avec ce projet, nous allons les perdre et nous allons devoir les revoir à la baisse, retardant ainsi le projet. »
Les conseillers Yves Pelletier et Alain Lapointe se sont également prononcés en faveur du projet. Pelletier estime qu’aucune raison ne justifie une opposition, tandis que Lapointe remet en question la position de Meunier.
« En décembre 2024, la résolution avait été discutée et adoptée à l’unanimité comme quoi le projet était adopté. »
Une première phase prévue pour 2025-2026
La 1ère phase envisagée en 2025-2026 consiste à transformer le tronçon cédé à Rigaud, plus particulièrement celui qui longe les rues Frère-André-Daoust, Joly, Aimé-Aubry, Wilfrid-Lalonde, et Monique-Vanier pour permettre les déplacements actifs sécuritaires de ce secteur vers le centre-ville de Rigaud.
Les préoccupations des agriculteurs
Présent lors de la séance du conseil, Jean-Claude Charette, représentant des agriculteurs concernés, a exprimé son mécontentement face au manque de communication avec son secteur.
« Ils sont déçus, parce qu’il y a eu une assemblée le 10 mars. Ils s’attendaient à avoir des représentants sur place. »
Il déplore aussi le manque de communication entre la Ville de Rigaud et les citoyens qui seront touchés par le projet.« Ce que je trouve particulier, c’est que la Ville attende à la dernière minute pour consulter les citoyens qui seront touchés par le projet, qui va coûter deux millions de dollars. »
Le conseiller Marc Noël a cependant assuré que la Ville avait eu des discussions avec l’Union des producteurs agricoles (UPA) afin d’aborder leurs préoccupations et d’arriver à un compromis.
« Il y a eu une rencontre des gens de la Ville avec les représentants de l’UPA concernant la piste cyclable, il y a deux semaines environ. Il va y avoir de la révision des fossés ainsi que des ponceaux. »
Marc Noël tenait aussi à rappeler que, pour le moment, aucune soumission n’avait été déposée pour la piste cyclable et que la Ville n’est pas en mesure de savoir si les coûts vont dépasser le budget qui sera alloué au projet.
« Nous n’avons pas encore de soumissions alors on ne peut pas dire présentement si les coûts vont être dépassés. »
Bien que le projet soit subventionné à 65 %, une partie des coûts devra être assumée par la municipalité. « Le projet sera subventionné à 65 %, mais tout ce qui dépasse de la subvention devra être couvert par les contribuables », a rappelé Charles Meunier.
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