Reportage vidéo
Plus d'une centaine de producteurs agricoles manifestent leur ras-le-bol généralisé
Ce mercredi 10 avril, des centaines d'agriculteurs de Vaudreuil-Soulanges avaient rendez-vous sur le chemin Sainte-Julie à Saint-Clet pour une activité de mobilisation qui a pris la forme d'une manifestation pacifiste.
À 9h45, un convoi formé de plus d'une centaine de tracteurs de toutes les tailles et de camionnettes de style «pick up» a pris le départ de cet endroit, avant d'emprunter le chemin de la Cité-des-Jeunes. Leur destination finale était le Walmart de Vaudreuil-Dorion situé sur le boulevard de la Gare.
« Notre objectif avec cette manifestation pacifiste est de démontrer à la population les principaux défis que l'on vit au quotidien et notre ras-le-bol généralisé. On souhaite aussi renforcer l'importance de nos demandes par le nombre de producteurs présents tout en lançant un cri du coeur au gouvernement afin de démontrer nos inquiétudes face à notre avenir en agriculture. Nos deux autres objectifs sont aussi de démontrer notre professionnalisme et d'exiger des changements», a précisé la présidente de l'Union des producteurs agricoles de Vaudreuil-Soulanges, Ange-Marie Delforge.
Cette dernière a aussi précisé les quatre demandes concrètes des agriculteurs aux gouvernements provinciaux et fédéraux.
« Nous aimerions obtenir une augmentation significative de la part des budgets provinciaux et fédéraux alloués à l'agriculture pour permettre aux fermes d'avoir des revenus nets décents. On suggère aussi une augmentation des aides à l'établissement permettant à la relève de vivre de l'agriculture. Notre troisième demande est de diminuer les exigences administratives dans tous les ministères et enfin, on aimerait avoir une réciprocité des normes permettant aux fermes québécoises d'être compétitives sur les marchés extérieurs (omnibus, tarification du carbone, etc.).»
De son côté, la députée de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols a tenu à prendre position face au discours des producteurs agricoles. « Les agriculteurs de chez nous représentent le garde-manger du Québec , ils sont en difficulté depuis quelques temps , ils sollicitent de l’aide au gouvernement de la CAQ qui fait la sourde d’oreille.» Soulignons que l'élue rencontrera le président de l'UPA de la Montérégie, Jérémie Letellier, ce vendredi à son retour de Québec.
Même son de cloche du côté de la députée de Salaberry-Suroît, Claude DeBellefeuille, dont une grande partie du comté est en zone rurale.
« J’offre mon soutien aux agriculteurs et aux agricultrices qui lancent aujourd’hui un cri du cœur. Les dernières années n’ont pas été faciles et on doit tous faire partie de la solution pour soutenir le monde agricole. Le budget fédéral s’en vient : voilà une occasion de solidifier le modèle agricole québécois. Les membres de mon bureau et moi-même sommes toujours disponibles pour répondre aux questions ou aux besoins de nos agriculteurs et agricultrices. Je pense à vous et je suis avec vous. »
Rappelons que le secteur agricole et agroalimentaire est une composante primordiale de l’économie de la région. Le territoire de la Montérégie, le garde-manger du Québec, est occupé par plus de 7 000 entreprises agricoles, en plus de générer 3 250 M$ de recettes et 30 % du produit intérieur brut agricole québécois (850 M$) et de contribuer à la vitalité des communautés.
Depuis 2022, l’UPA répète sur toutes les tribunes que l’avenir des entreprises agricoles est plus fragilisé que jamais en raison de pressions économiques, territoriales, climatiques et environnementales inégalées. Ces appels ont mené à un nombre restreint d’ajustements aux programmes existants et à diverses mesures dites « d’urgence » qui n’ont pas su répondre à l’ampleur des attentes et des besoins des producteurs et productrices agricoles.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.