Selon les exigences de densification proposées par la CMM
La population de Saint-Lazare pourrait doubler d'ici quelques années
La population de Saint-Lazare pourrait presque doubler, passant de 22 773 à 42 313 habitants, selon les propositions de densification de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), a déclaré la mairesse Geneviève Lachance à Néomédia.
Les propositions ont suscité tellement d'inquiétude chez les élus que le conseil a tenu une séance spéciale le 4 juillet pour discuter de l'impact négatif des nouvelles exigences sur les réseaux routiers, d'égouts et d'aqueducs vieillissants et de l'érosion lente des espaces verts et du charme rural rustique de la ville.
Le conseil a également déposé un document expliquant en détail pourquoi la ville ne peut pas respecter les exigences actuelles en matière de densification, telles qu'elles sont spécifiées dans le plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD) de la CMM.
Menace pour les ressources naturelles
Très présente sur les réseaux sociaux, Geneviève Lachance, a utilisé cette tribune, à sa sortie de la réunion pour déclarer:
« Les impacts potentiels actuels pourraient menacer les ressources en eau de la ville, les zones forestières, les habitats naturels, les finances et les éléments uniques qui définissent Saint-Lazare.
Nous parlons de densification à l'intérieur de nos périmètres urbains. C'est ce que la CMM tente d'imposer à toutes les municipalités de la MRC. Tout le monde doit atteindre le même ratio de densification. Nous voulons conserver notre caractère et notre apparence, mais nous ne disposons pas des infrastructures nécessaires pour y parvenir. »
La proposition de densification actuelle aurait de graves répercussions sur les zones aquifères souterrains qui contiennent actuellement suffisamment d'eau pour une population d'environ 26 000 personnes.
« Nous sommes conscients qu'avec les infrastructures actuelles, y compris notre capacité actuelle en matière de ressources en eau potable et les limites du système d'égouts, un tel objectif de densification serait impossible à atteindre », a déclaré la mairesse.
Ramifications supplémentaires
Le premier PMAD a été adopté en 2012. Or, en 2014, une modification y a été apportée pour y inclure une disposition spécifiant que les secteurs équestres et boisés ne seraient pas densifiés en raison de leur caractère unique et de leur localisation.
Cette exemption n'est toutefois plus présente dans la version actuelle du PMAD.
Absence de transport public régional
Selon la mairesse, l'absence d'un système de transport public adéquat rend également les exigences de densification irréalisables.
« La CMM ne peut pas penser que des municipalités comme la nôtre peuvent se développer comme Montréal. Nous ne sommes pas Montréal, donc nous ne pouvons pas devenir une ville urbaine comme Montréal. Nous devons conserver notre identité, et notre forêt et nos espaces verts en font partie », a déclaré Mme Lachance.
« Cela pourrait également nécessiter des modifications majeures dans notre plan de développement, ce qui aurait des répercussions importantes pour notre ville. Les impacts potentiels actuels pourraient menacer nos ressources en eau, nos zones forestières, nos habitats naturels, nos finances et les éléments uniques qui définissent Saint-Lazare », a-t-elle ajouté.
« Le PMAD pour le développement du Grand Montréal s'appuie sur la densification pour créer des milieux de vie durables autour des corridors de transport actif et public, ce qui n'est pas le cas à Saint-Lazare» , rappelle Geneviève Lachance.
« Densifier des zones résidentielles non desservies par les transports en commun et l'absence de services et de commerces essentiels ne ferait qu'encourager davantage de personnes à utiliser la voiture comme moyen de transport, ce qui entraînerait une augmentation de l'empreinte carbone et irait à l'encontre des objectifs fixés », de dire la mairesse.
Obligation de conformité
La ville est obligée de suivre ce qui lui est imposé par les niveaux de gouvernement supérieurs, selon Mme Lachance.
« Il ne s'agit pas d'une question de choix, mais d'une obligation à laquelle nous devons nous conformer. Si les municipalités ne le font pas, elles s'exposent à des sanctions juridiques ou à des mesures d'exécution, au refus de permis ou d'approbations, ainsi qu'au retrait ou au refus de financement », a-t-elle déclaré.
« La version finale devrait être adoptée en décembre 2025 et la MRC de Vaudreuil-Soulanges aura alors deux ans pour se conformer aux nouvelles exigences de densification », a conclu Mme Lachance.
Écrit en collaboration avec John Jantak
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