Le maire tient à rectifier les faits à la suite du retrait de trois conseillères des comités municipaux
Conseil municipal éclaté: ce n'est pas un conflit hommes VS femmes clame Guy Pilon
Le maire de Vaudreuil-Dorion, Guy Pilon, ne passe pas par quatre chemins: il trouve aberrant et décevant que les trois conseillères exclues des comités et conseils d'administration de la municipalité plus tôt cette semaine le blâment pour cette décision. Il déplore également le fait que le trio fasse un parallèle avec la Journée internationale des droits des femmes qui se tient en ce mercredi 8 mars.
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« C'est une attitude dégueulasse de leur part, je n'ai pas honte de le dire. Je tiens d'abord à préciser que la décision de les retirer des comités et conseils d'administration prise lundi dernier n'était pas la mienne. C'est un consensus de la part de tous les membres du conseil municipal. Pour nous, ça ne fait pas de sens qu'elles demeurent au sein des comités, si elles ne représentent plus la vision de la Ville de Vaudreuil-Dorion », image-t-il en citant comme exemple la députée de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols, qui après avoir démission du Parti libéral du Québec n'a pas pu siéger sur aucun comité en lien avec celui-ci ou être porte-parole des dossiers de cette formation politique.
Il tient à spécifier que la conseillère Jasmine Sharma siège toujours sur le Comité consultatif d'urbanisme de la Ville de Vaudreuil-Dorion qui se réunit au moins une fois par mois. « La loi actuelle oblige les municipalités à mettre en place deux comités seulement, soit le CCU et un comité de démolition. Le reste n'est aucunement obligatoire. Ces deux comités ne sont pas décisionnels, ils ne peuvent qu'émettre des recommandations au conseil municipal qui, à son tour, choisit de les suivre ou pas. Les conseillères seront donc, de toute façon, appelées à se prononcer sur ces recommandations avant leur adoption ou non. Elles seront donc informées des dossiers et en tout temps, on peut en discuter lors des réunions préparatoires», indique-t-il en précisant que la dernière réunion du comité de démolition date de l'année 2020.
Pas de ligne de parti à suivre
Rappelons que M. Pilon a déjà annoncé que son mandat actuel devrait être son dernier, après plus de deux décennies d'implication. Depuis son élection, d'abord comme conseiller municipal en 1998, il a toujours été membre d'un parti politique, mais il tient à clarifier un fait que le trio lui reproche: il n'a jamais imposé sa ligne de parti. « Quand j'entends que les membres de mon parti n'ont pas le choix de voter comme moi ou comme le reste du groupe, c'est faux. Tout le monde est libre de voter comme il le souhaite en fonction de ses opinions et de ses valeurs. Tous les directeurs municipaux et autres intervenants qui prennent place autour de la table lors des réunions préparatoires pourront le confirmer: je n'ai jamais imposé à personne de voter comme la ligne de parti. JAMAIS », clame-t-il.
Mais ce qui le met le plus en colère est sans contredit que les trois conseillères tentent de le discréditer en alimentant le conflit hommes femmes. « Je tiens à être clair. Si les trois dames étaient des hommes et que la situation était la même, le résultat serait le même. Ç'a n'a rien à voir avec leur genre. Je trouve ça déplorable qu'elles fassent le parallèle avec la Journée internationale des droits des femmes pour me discréditer et discréditer le reste du conseil municipal. Cette journée a été mise en place pour souligner les efforts des femmes qui nous ont permis d'avoir la société que nous avons aujourd'hui. Pour moi, la journée de la femme c'est aussi pour montrer qu'il reste des efforts à faire, notamment dans des pays comme l'Afghanistan où les femmes sont violées, battues et sans droits de vote. C'est un manque de jugement quant à moi de se comparer à elles dans cette situation. Il faut arrêter l'hypocrisie, ce n'est pas une affaire de sexe où les femmes et les hommes sont opposés », affirme-t-il.
Il va aussi plus loin dans sa pensée. « Ce n'est pas servir la population des quartiers représentés par les trois conseillères. Elles disent qu'elles pourront mieux se concentrer dorénavant sur leur rôle de représentantes de leurs quartiers maintenant qu'elles ne sont plus dans notre parti, mais c'est faux. Pensez-vous qu'elles seront plus écoutées ? Certains de leurs citoyens m'appellent personnellement pour régler des dossiers », constate-t-il.
Des documents remis en date et en heure
Une fois de plus le premier magistrat tient à préciser que les trois conseillères reçoivent, à l'instar des autres membres du conseil municipal, tous les documents requis le vendredi après-midi afin de bien se préparer aux réunions préparatoires qui ont lieu chaque semaine. « Elles peuvent alors poser toutes les questions souhaitées sur les sujets et les directeurs des différents services municipaux se font un plaisir d'y répondre. C'est faux de dire qu'elles n'ont pas les mêmes informations que tout le monde.»
Enfin, M. Pilon est piqué au vif d'être pointé du doigt par le trio quant aux valeurs de son parti. « Je pense qu'en 20 ans et plus de politique, j'ai eu le temps de prouver mes valeurs et ce qui est important. Notre parti n'a jamais hésité à agir. Je peux vous donner quelques exemples: la chaise des générations, la mise en place de la fondation du maire pour venir en aide aux moins nantis de notre communauté, la plantation de 11 000 arbres sur le territoire municipal. Alors qu'on m'attaque sur ma crédibilité, mon honnêteté et mes façons de faire comme elles le font dans les derniers mois, c'est décevant et je ne le prends pas. On essaie de salir mon nom avant la fin de mon mandat et, au contraire, ça me motive encore plus. D'ici là, nous continuerons de faire avancer la Ville et de la faire évoluer », conclut celui qui aura 72 ans à la fin de son terme actuel en 2025.
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