Elections provinciales - Soulanges
Entrevue audio avec Samuel Patenaude (candidat PQ) - Episode 2/2
Par Jean-Michel Lhomme, Journaliste
Samuel Patenaude a 21 ans et est originaire de Saint-Zotique. Pour la première fois, le 3 octobre prochain, il se présentera à une élection à laquelle il défendra les couleurs du Parti Québécois. Entrevue.
Dans cette seconde partie, le candidat développe ses idées indépendantistes, économiques et sa position en matière de santé.
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La question du français est particulièrement critique dans Soulanges, puisqu’il s’agit d’un comté limitrophe avec l'Ontario. De fait, il y a beaucoup d'anglophones dans a circonscription. N’avez-vous pas peur de vous couper d’une grosse partie de vos citoyens en défendant le français et peut-être, à leurs yeux, moins la langue anglophone ?
Samuel Patenaude : « Écoutez, c'est sûr qu’au niveau de mon parti, on va prioriser le français parce que c'est la langue nationale. C'est notre langue d'histoire. Toutefois, il ne faut pas dire qu'on met de côté ou qu'on ne pense pas à la communauté anglophone. L'anglais est une langue très importante. Et il faut conserver cette connaissance de l'anglais pour nos citoyens. C'est aussi une évidence.
Toutefois, on croit fermement que la vie devrait se passer en France. La langue de travail, la langue de tous les jours devrait être française pour que tout le monde ait la même langue de communication. Ce qui faciliterait énormément les choses pour tous les francophones qui ne parlent pas anglais.
La langue anglaise est importante. Elle a une place dans l'histoire, qu'on le veuille ou non. Mais au Québec, ça se passe en français. »
On a parlé de santé, on a parlé de transport, on vient de parler de la langue… quels sont les autres grands enjeux que vous souhaitez défendre au cours de cette campagne ?
Samuel Patenaude : « L'enjeu des transports dans ma circonscription est celui pour lequel on voudrait faire beaucoup de travail. On a aussi un gros enjeu de santé dans notre région dont le développement démographique est fort.
Question environnement, il y a l'enjeu du mont Rigaud. C'est important qu'on protège le mont Rigaud et qu'on ne fasse pas comme le gouvernement en place qui ne le protège pas. Je pense que ça fait partie de notre histoire. Ça fait partie de notre environnement. Il faut le protéger.
Au niveau du national, je crois fermement que les jeunes ont leur place à l'Assemblée nationale. Je crois fermement qu’on a notre mot à dire sur notre avenir. Je crois que le Parti Québécois est le meilleur parti pour donner la chance aux jeunes et leur permettre de décider de leurs propres ailes. »
Revenons au sujet de la santé. Selon les sondages (dont une récente consultation Néomédia), c'est le grand sujet prioritaire pour tous les citoyens. Dans Soulanges, la santé, c'est bien évidemment le nouvel hôpital Vaudreuil-Soulanges qui devrait être opérationnel maintenant d'ici quelques années. Ceci étant dit, les défis locaux restent nombreux : manque de médecins de famille, manque de personnel soignant. D'une manière générale, sur les questions de santé, que changerait l'arrivée d'un député péquiste dans Soulanges ?
Samuel Patenaude : « Les questions de santé sont assez difficiles.
Au niveau national, chaque parti semble avoir des solutions différentes. Il y en a qui propose d'inventer des milliers de médecins de famille. Je ne sais pas d’où ils vont sortir.
Je crois sincèrement qu'il faut mettre des incitatifs sur les emplois de la santé. Avant d’être candidat, j'étais employé d'un CHSLD à Valleyfield. Il y a beaucoup de travail à faire, beaucoup de changements de ce côté-là que j'aimerais apporter avec mon expérience personnelle.
Il y a aussi le fait qu'on avait souvent recours à des agences. On manquait beaucoup d'employés, ce qui fait qu'on faisait affaire avec des agences. C’était des gens notamment de l’immigration économique qui vivent à Montréal. Ils viennent travailler jusqu'à Valleyfield pour de longues journées de 12 à 16 heures. Je pense qu'il faut donner un meilleur accès à nos régions à ces gens-là.
Il faut augmenter l'immigration économique au point de vue de la santé, en faire une priorité et puis faire que ces gens-là puissent s'installer dans nos régions. Qu'ils soient accueillis à bras ouverts. Pour cela, il fait avoir les moyens de transport adéquats pour qu'ils ne viennent pas avec leurs voitures.
Jusqu'ici, ils sont souvent transportés par l'agence. S'ils venaient ici, ce serait plus facile pour les autres. Avec les transports en commun, c'est qu'on peut mettre en place. Il y a beaucoup de travail à faire dans ce domaine. »
Vous êtes jeune, forcément, vous rencontrez d’autres jeunes. Qu’est-ce que vous leur dites pour les convaincre d'aller mettre une croix sur un bulletin le 3 octobre prochain ?
Samuel Patenaude : « C'est une question de démocratie. Je pense que c'est nécessaire de faire comprendre aux jeunes d'aujourd'hui que peu importe pour qui vous allez aller voter, c'est important d'aller porter sa voix. Parce que ce n'est pas vrai qu’un vote de plus ou de moins, ce n'est pas grave. Un vote c’est important.
Si tout le monde, à l'échelle nationale, se disait la même chose, on aurait alors une représentation qui ne fonctionne pas. Et pour changer les choses, il faut que le gouvernement soit représentatif. Il faut qu'il y ait vraiment la majorité de la population qui est confiance en ce gouvernement. Pour ça, il faut aller porter sa voix.
Et sincèrement, je compte beaucoup sur les jeunes pour aller porter leur voix, pour donner leur opinion afin qu'ils soient représentés dans l'ensemble de la salle. »
Je vais rester sur cette question des jeunes. Quand on les interroge, quand on essaie de comprendre pourquoi ils ne votent pas, on se rend compte qu’ils se sont pourtant très engagés, notamment pour les causes environnementales. Et pourtant ils ne votent pas.
En grattant un peu, on se rend compte qu’ils ont le sentiment que tous les grands enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux qui les interpellent sont des enjeux mondiaux et que donc, un vote à l'échelle locale, voire très locale (puisqu'on va se parler des élections de comtés), n'a pas réellement d'importance.
Comment est-ce qu'on peut les convaincre que le vote qu’ils vont faire le 3 octobre pour choisir un ou une député.e dans Soulanges, ça va aussi permettre de faire levier sur tout ce qui les intéresse au niveau mondial (l'environnement, le droit à l'égalité…) ?
Samuel Patenaude : « Je comprends votre question. Je pense qu'il faut expliquer en tant que telle que c'est comme une échelle : étape par étape. On ne peut pas du jour au lendemain, se réveiller et tout avoir changé. C'est impossible.
C'est vraiment étape par étape. Et la première étape, c'est d’élire dans son comté, un député qui représente ses valeurs dans l'environnement et pour les valeurs qui vont toucher la personne en soi.
Après ça, il faut évidemment penser au niveau national. Le gouvernement en place, c'est lui qui va prendre des décisions. C'est sûr que si la majorité des Québécois votent pour le Parti québécois parce qu'ils croient par exemple en l'indépendance, à partir de là, on peut changer beaucoup de choses.
C'est de là, en ayant un mot à dire à l'international, en étant représentés à l'échelle internationale, qu'on va pouvoir donner notre point de vue sur le reste de la planète et participer à de grands projets pour changer les choses (comme les accords de Paris). »
Est-ce que vous allez rester longtemps en politique ?
Samuel Patenaude : « Oui, je compte faire de la politique toute ma vie. Je compte participer à ce changement de société jusqu'à la fin de mes jours. »
Première étape le 3 octobre prochain. Que ferez-vous le 4 octobre au matin ?
Samuel Patenaude : « Si je suis élu, on commence immédiatement à travailler. Le 4 octobre, on se lève et on commence à changer les choses. On porte la voix des jeunes à l'Assemblée nationale, on commence à travailler sur des projets.
C'est sûr que si je ne suis pas élu, je commencerais par prendre une journée de congé pour faire dodo ! Parce qu'en ce moment c'est beaucoup de travail et ensuite je continuerai à faire ce que je faisais dans la vie de tous les jours.
Je continuerai à être impliqué au niveau des comités jeunesse. Je continuerai de m’impliquer auprès des Québécois avec Claude De Bellefeuille. On va continuer à être là pour défendre les intérêts des Québécois. »
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