Un collègue siège à distance et refuse de s’asseoir à la même table que lui
Le statut vaccinal d’un conseiller de Saint-Lazare sème la discorde
Lors de la plus récente séance régulière du conseil municipal de Saint-Lazare, le statut vaccinal du conseiller du district 8, David Hill, a fait jaser. Face au refus de celui-ci de dévoiler s’il a obtenu ses deux doses de vaccin contre la COVID-19, le conseiller Richard Chartrand assistait à la rencontre en mode virtuel.
« Je refuse de m’asseoir à la même table du conseil que lui. Je suis très conscient de la situation et en tant que propriétaire de Chez Maurice et même que père et grand-père, je pend ça au sérieux. Je ne peux pas croire qu’on en est là parce que quelqu’un n’est pas vacciné et refuse de le faire. D’autant plus qu’il est professeur au cégep John-Abbott et premier répondant à Saint-Lazare, ce qui signifie qu’il cotoie régulièrement des gens vulnérables », lance M. Chartrand au bout du fil.
Notons qu’un citoyen a interpellé, en anglais, le conseiller David Hill, du district 8, lors de la dernière réunion du conseil municipal pour le questionner sur son statut vaccinal. Ce dernier, a refusé de répondre à la question en la qualifiant de non pertinente.
« Il m’a dit être en pleine santé et ne pas avoir besoin de se faire vacciner. Mais le problème n’est pas ça. C’est qu’il peut-être un vecteur de contamination important pour les autres », précise l’élu qui a entamé son 3e mandat en novembre dernier.
Une division « malheureuse » causée par la pandémie
De son côté, la mairesse de Saint-Lazare a accepté de répondre aux questions de Néomédia par courriel. D’entrée de jeu, elle précise qu’il « est malheureux d'avoir une telle division dans notre société à cause de ce que la pandémie nous amène. »
Est-ce que, par la loi, les premiers répondants ou pompiers doivent obligatoirement être vaccinés? « Comme vous le savez peut-être, le gouvernement provincial n'exige pas qu’ils, tout comme les infirmières, soient vaccinés. De plus, les employés municipaux ne sont pas tenus d'être vaccinés non plus et aucun passeport n'est exigé des employés. Le conseil ne peut agir que dans le cadre de la loi et la loi dit que nous ne pouvons pas demander un passeport vaccinal pour les réunions publiques du conseil (au public ou aux élus) et nous ne pouvons pas forcer un élu à siéger à distance lors de ces réunions », écrit-elle.
Pour étayer ses propos, Mme Lachance mentionne avoir obtenu un avis juridique de l’Union des municipalités du Québec qui est très clair sur le sujet. « Cela nous met tous dans une position très difficile parce que, à tort ou à raison, certains pensent que cette situation pourrait potentiellement mettre en danger leur santé ou bien-être professionnel, mais nous devons pour autant suivre ce que dit la loi. Je crois également que nous ne devrions pas baser nos décisions ou nos actions a partir de notre jugement personnel sur la moralité de ces décisions gouvernementales, cela ne fait pas partie de nos pouvoirs en tant qu’élus », ajoute-t-elle.
Elle poursuit avec ces mots. « Nous représentons l'ensemble de la population et nous devons être neutres autant que possible, et ce, dans toutes les décisions que nous prenons. Les élus doivent toujours agir dans l'intérêt de la municipalité dans son ensemble. Même si les décisions au sujet des mesures sanitaires ne semblent pas toujours très logiques ou que ce n'est pas trop cohérent dans son ensemble, c'est le gouvernement provincial qui prend ces décisions, pas les municipalités. »
Enfin, elle conclut en mentionnant qu’il faut « s’adapter et continuer à aller de l'avant. Nous avons des options comme assister virtuellement aux réunions par Zoom ou en personne, ce que nous faisons actuellement. Cela ne nous a pas empêchés de servir notre population. »
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