« C’est à vous de choisir »
Trudeau déclenche officiellement des élections générales
Les électeurs seront conviés aux urnes le 20 septembre prochain. C’est ce qu’a confirmé le premier ministre, Justin Trudeau, à la suite d’une rencontre avec la gouverneure générale du Canada, Mary Simon, ce dimanche matin.
En poste depuis moins d’un mois, la représentante de la couronne britannique a accepté de dissoudre le Parlement après que le premier ministre lui a formellement demandé lors d’une rencontre ce matin à Rideau Hall.
Des élections fédérales se tiendront donc dans exactement 36 jours, durée minimale autorisée par la loi pour une campagne électorale.
« C’est à vous de choisir. C’est à vous de vous exprimer. Les décisions que prend votre gouvernement maintenant vont définir l’avenir dans lequel vos enfants et vos petits enfants vont grandir. On vit un moment historique et vous avez votre mot à dire », a invité le premier ministre.
Le gouvernement Trudeau mise sur sa gestion de la crise sanitaire, qui est somme toute vue positivement dans l’opinion publique, pour gagner le cœur des électeurs et ainsi effectuer un troisième mandat consécutif, mais cette fois-ci majoritaire à la Chambre des communes.
« C’est le moment d’être encore plus ambitieux pour créer du logement, de travailler encore plus fort sur le chemin de la réconciliation, d’être plus audacieux pour protéger l’environnement et faire croître notre économie. C’est le choix que vous aurez à faire lors de cette élection », a-t-il précisé.
Une élection pandémique
Cette décision est durement critiquée par les partis de l’opposition qui considèrent irresponsable de tenir une élection alors que la quatrième vague est bel et bien amorcée selon l’Agence de santé publique du Canada. Ils accusent le premier ministre d’opportunisme et de servir ses intérêts personnels.
« Depuis 17 mois, nous avons pris des décisions importantes. Pour un gouvernement et le Parlement, il est nécessaire d’obtenir un mandant des Canadiens, de les entendre s’exprimer sur comment mettre fin à la pandémie », renchérit M. Trudeau.
Ce dernier a assuré que la démocratie et le gouvernement sont assez robustes pour tenir une élection tout en faisant face à la hausse des cas. Il compte d’ailleurs sur l’effort de vaccination de la population.
Cette élection s’installe dans un contexte géopolitique tendu, alors que des violences ont éclaté en Afghanistan et que l’ambassade canadienne ferme temporairement ses portes à Kaboul. M. Trudeau a d’entrée de jeu dénoncé cette situation et s’est engagé être là pour accueillir le plus possible de réfugiés et ressortissants.
Regagner la chambre
Les libéraux, qui avaient 155 sièges avant la dissolution, sont en avance de quelques points dans les sondages sur le parti conservateur du Canada, qui en détenaient 119, ce qui pourrait se résoudre au même dénouement qu’aux dernières élections de 2019. Les néodémocrates, les verts et les bloquistes pourraient quant à eux maintenir leurs acquis.
La campagne électorale, deuxième en moins de deux ans, sera la plus coûteuse avec un excédent de 100 millions de dollars comparativement à celle de 2019, qui se chiffrait à 612 millions, en raison des consignes sanitaires liées à la pandémie de COVID-19.
Trois débats, dont deux en français, se tiendront d’ici le jour du scrutin. Contrairement à la dernière campagne, M. Trudeau débutera cette fois-ci sa campagne au Québec au lieu de la Colombie-Britannique.
Les partis d’oppositions tiendront chacun au fil de la journée des points de presse pour faire valoir leurs positions sur la tenue d’une élection générale le 20 septembre prochain.
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