Avant la destruction de 24 hectares des meilleures terres agricoles du Québec
Dossier de l'hôpital : ultime plaidoyer pour l’agriculture locale
La Fédération de l’UPA de la Montérégie, Vivre en Ville, Équiterre et la Fondation David Suzuki s’unissent pour lancer au gouvernement du Québec un ultime plaidoyer avant qu’il n’adopte un décret afin d’outrepasser les pouvoirs de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et ainsi autoriser la destruction de 24 hectares de terres agricoles pour la construction de l'hôpital de Vaudreuil-Soulanges
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Lors de la consultation publique tenue sur ce sujet le 22 mai dernier, à Vaudreuil-Dorion, des agriculteurs de la région ont rappelé au gouvernement qu’il est encore possible d’adopter une vision de développement durable en implantant ce nouvel immeuble gouvernemental hors de la zone agricole.
Le président de l’UPA de la Montérégie, monsieur Christian St-Jacques s’interroge : « Un nouvel hôpital est nécessaire, mais pourquoi s’entêter à vouloir systématiquement opposer l’agriculture au développement lorsque la cohabitation harmonieuse est possible? L’étalement urbain et le développement chaotique des villes fragilisent notre garde-manger, mais qui s’en préoccupe lorsque même notre gouvernement s’en lave les mains? »
Dans ce dossier, au moins six sites alternatifs avaient été localisés à l’intérieur d’un rayon de six kilomètres du point optimal de desserte identifié par les élus municipaux du secteur. Ceux-ci s’avéraient être de meilleurs choix pour :
- la mobilité active;
- l’intégration au milieu bâti;
- la conformité à la planification du territoire;
- le respect de la zone agricole.
La ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, a malgré tout préféré passer outre toutes les recommandations de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) et de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) prétextant des délais de réalisation.
« Avant de sacrifier l’équivalent de 46 terrains de football d’une ressource rare et non renouvelable, j’aimerais comprendre en quoi déployer un processus décisionnel pour s’opposer à la CPTAQ et à la CMM est plus efficace que de tout simplement procéder à la construction d’un bâtiment public hors de la zone agricole, comme le prévoit tous les outils d’aménagement du territoire en vigueur », affirme Louis-Marie Leduc, président du Syndicat de l’UPA de Vaudreuil-Soulanges.
« L’urbanisation a déjà beaucoup trop contribué à la rareté des terres agricoles. En installant un équipement aussi majeur que le futur hôpital de Vaudreuil-Soulanges en territoire agricole, on créera un nouvel incitatif à l’étalement au lieu de profiter de l’occasion pour consolider un milieu de vie. Il est décevant de déroger ainsi au PMAD, qui est le résultat d’un exercice de coordination nécessaire entre le gouvernement du Québec et les municipalités et qui assure des règles équitables pour tous », a commenté Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville.
Malgré les promesses du gouvernement de vouloir compenser la perte de territoire agricole par la remise en culture de terres en friches, les agriculteurs du secteur craignent la création d’une brèche importante dans un milieu agricole actif et homogène qui suscitera la convoitise des spéculateurs pour des usages non agricoles. Cette situation aura pour effet d’engendrer des difficultés d’acquisition de terres à des fins agricoles pour la relève agricole, comme pour la consolidation ou l’expansion de fermes existantes. La protection de l’environnement demeure également une préoccupation.
« Où la ministre McCann pense-t-elle compenser les superficies perdues? Dans notre région, les sols d’une qualité équivalente sont pratiquement impossibles à trouver et les terres en friches peuvent déjà être remises en culture. Devra-t-elle procéder à la destruction de milieux naturels? Cette option n’est pas un gain réel puisque la biodiversité constitue un élément essentiel à l’agriculture. Je suis déçu du manque de cohérence de nos élus… », affirme Ginette Blondin, présidente du comité de l’aménagement de l’UPA de la Montérégie.
Selon Karel Mayrand, directeur pour le Québec et l’Atlantique à la Fondation David Suzuki, « il est temps de comprendre que les terres agricoles sont, en réalité, des ressources non renouvelables : leur conversion est un geste irréparable. Elles jouent un rôle primordial pour préserver notre sécurité alimentaire, particulièrement dans un contexte de changements climatiques, en plus d'être essentielles au maintien de la biodiversité de la ceinture verte du Grand Montréal. Il faut en prendre soin », ajoute-t-il.
« La crise climatique ne va qu’exacerber l’enjeu de la production agricole comme nous le voyons déjà dans plusieurs régions du monde. Nos terres agricoles sont un trésor et une richesse collective qui doivent être protégés. C'est notre devoir à tous et celui du gouvernement », conclut Colleen Thorpe, directrice générale en intérim chez Équiterre.
2 commentaires
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L'on parle de la perte des terres agricoles. La montérégie comprend 953,000 hectare de terre agricole. Nous avons dézoné 23,000 hectares depuis 1978 pour le dévelopement. Ceci représente 2.4% en 41 ans. Ceci ne comprend l'ensemble des terres agricoles du Québec dont la majorité sont dans des régions ou il y eu moins de croissance économique. A ce rythme nous n'aurons plus de terre agricole dans la montérégie d'ici environ 1600 ans!!!
Arrêtons de crier aux loups a tout les 2 minutes, espécialement ceux qui veulent justifier leurs raisons d'être tel les Fondations, CPTAQ, CMM, etc...
J'espère que cet hopital va apporter de la croissance économique pour la region oublié depuis des années par les libéraux. Chaque fois que je pense a ce que la croissance de la région de Montréal était dans les année 60 a ce que nous sommes devenu comparativement a Toronto, cela m'attriste, mais au moins nous avons beaucoup de fonctionnaires.
Et finalement, MOI je suis de la région, et je peu vous confirmer que depuis que j'allais au drive-in a coté, il y a au delà de 40 ans, je n'ai jamais rien vu que de la mauvaises herbes pousser sur ces terrains!