Où se trouvaient les ambulances ?
Au tour de Pincourt d'être sans ambulance pour une priorité 1
Une ambulance de Châteauguay a roulé à vive allure pour se rendre sur un appel d’urgence prioritaire 1 logé à Pincourt, un trajet inhabituel de 35 minutes.
Selon des informations obtenues par l’équipe de Néomédia, il n’y avait plus d’ambulance de disponible à Pincourt, lundi matin, lorsqu’un appel au 911 est entré.
Malgré l’urgence, le répartiteur a dû attendre de longues minutes avant de trouver des paramédics de disponibles.
Les ambulanciers les plus près de l’adresse du lieu d’intervention à Pincourt étaient alors ceux de Châteauguay, 40 km plus loin.
On parle ici d’une priorité 1, un cas jugé urgent. Selon le protocole opérationnel ministériel du gouvernement du Québec, un cas de priorité 1 nécessite une « affectation immédiate urgente avec un risque immédiat de mortalité ».
Il est même précisé que les dix premières minutes sont cruciales pour réussir à sauver une vie et que « chaque minute passée diminue de beaucoup les chances de survie du patient ».
Triage trop long
Un employé de la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM) a contacté Néomédia pour expliquer le pourquoi de la chose.
Celui qui souhaite conserver l’anonymat par peur de représailles assure que « les paramédics doivent souvent patienter longtemps aux hôpitaux avant que leurs patients soient pris en charge. Si c’est plus long à libérer ma civière, vous comprendrez que nous ne sommes pas disponibles sur la route ».
Cet homme dénonce aussi qu’il y a « beaucoup de rétention de civières dans les hôpitaux, jusqu’à deux heures d’attente juste au triage », ajoute-t-il, précisant qu’il espère que cette sortie publique permettra de corriger la situation qu'il qualifie de « dangereuse » pour les patients.
Ce dernier explique aussi ce long délai d’attente par le fait que « parfois, ce sont les infirmières qui sont trop occupées au triage et, d’autres fois, parce qu’il n’y a pas de civière disponible à l’hôpital », déplore-t-il en soulignant que les cas urgents sont rapidement pris en charge, mais les autres cas prennent plus de temps.
«C’est un mythe à défaire : ce n’est pas parce qu’on appelle l’ambulance, qu’on passera plus vite au triage. C’est une fausse croyance », conclut celui qui compte plus d’une dizaine d’années d’expérience à titre de paramédics.
Pénurie de paramédics
De plus, tandis que la sixième vague de la pandémie déferle au Québec, les paramédics sont de plus en plus sollicités et le flot des appels est grandissant.
Une croissance du volume d’appels qui se heurte à un manque de personnel. En effet, nombreux sont les paramédics épuisés après deux ans de pandémie, dont plusieurs ont été en arrêt de travail forcé ayant contracté la COVID.
Néanmoins, deux questions importantes demeurent. Où se trouvaient toutes les ambulances de Pincourt lundi matin? Et Châteauguay était-elle à découvert en portant main-forte à Pincourt?
Nos appels logés au CETAM sont demeurés sans réponse.
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