MISE À JOUR - Ils utilisent des anciennes affiches de la SQ
Des voleurs se font passer pour des policiers
Revirement de situation dans le dossier des plants de cannabis à Saint-Clet. Le lieutenant Hugo Fournier de la Sûreté du Québec confirme qu’il s’agit d’un acte criminel et non d’une opération menée par les policiers.
« Il y a un phénomène que l’on voit souvent au Québec, et qui nous préoccupe grandement, où des voleurs utilisent les affiches « Opération cisaille », comme celle dans le cas de Saint-Clet pour faire croire que ce sont les policiers qui ont pris les plants de cannabis. Or, ces affiches ne sont plus produites et utilisées depuis au moins deux ans », a expliqué le lieutenant Fournier, en entrevue téléphonique avec Néomédia Vaudreuil-Soulanges.
Rappelons qu’un résident de Saint-Clet a eu la surprise de voir une affiche posée sur son terrain indiquant que le secteur était sous surveillance policière dans le cadre de l’Opération cisaille. C’est en se rendant sur les lieux de la plantation avec leur fils de 25 ans qu’ils ont réalisé que trois plants sur quatre avaient disparu.
« Les policiers avaient laissé tomber quelques cocottes en chemin. Nous avons donc été capables de suivre leurs traces qui nous ont menés au poste de police », avait expliqué le propriétaire des lieux, lors du passage de Néomédia. D’ailleurs, des traces toujours visibles au sol menaient au stationnement du poste de la Sûreté du Québec de la route 201, ce qui pouvait laisser croire qu’il s’agissait bel et bien d’une intervention des policiers.
« Premièrement, il n’est pas dans les normes de laisser un plant sur place. Deuxièmement, avant d’aller sur un terrain privé, les policiers s’assurent d’avoir la permission des propriétaires ou bien d’avoir toutes les autorisations judiciaires en main pour intervenir. Ce qui s’est passé à Saint-Clet n’est définitivement pas une intervention des policiers », insiste le lieutenant.
Considérant qu’il est illégal au Québec de produire du cannabis, à moins d’être en possession d’un permis émis par Santé Canada en permettant la culture à des fins médicinales, le lieutenant Hugo Fournier considère qu’il est difficile de mener une enquête dans des dossiers de la sorte. « Pour qu’il y ait enquête, il faudrait que la personne qui est victime du vol porte plainte. Mais vous comprendrez que ça n’arrive pas souvent puisqu’en portant plainte, la victime se dénonce elle-même en disant cultiver du cannabis », conclut-il.
Le lieutenant invite tout de même les citoyens à faire preuve de vigilance et rappelle qu’au Québec, la production de cannabis est interdite, bien qu’Ottawa l’autorise depuis sa légalisation.