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Le projet nécessitera l'abattage d'une superficie boisée de 700 000 pieds carrés

Camping Koa: les citoyens inquiets face au redéveloppement du site

durée 14h00
5 septembre 2024
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Marie-Claude Pilon
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Par Marie-Claude Pilon, Journaliste

Le projet de redéveloppement du site de l'ancien Camping Koa suscite l'inquiétude de nombreux citoyens de Coteau-du-Lac qui ont assisté, par dizaines, à une séance de consultation publique tenue le 28 août dernier au Pavillon Wilson. Au cours de celle-ci, il a été dévoilé qu'un projet d'habitation totalisant 280 portes pourrait y voir le jour dans un avenir rapproché. 

Parmi les citoyens présents dans la salle, on retrouvait l'ancien conseiller du district 2, François Vallières qui a démissionné pour des raisons environnementales. Il était accompagné de plusieurs représentants du Mouvement d'action régional en environnement (MARE), un regroupement citoyen très actif au Québec, et dans Vaudreuil-Soulanges. 

D'ailleurs, l'organisation environnementale a déposé un mémoire aux représentants de la Ville de Coteau-du-Lac pour leur demander d'adapter l'organisation de l'aménagement de son territoire pour tenir compte des crises du climat et de la biodiversité et d'intensifier ses efforts de protection et de restauration des milieux naturels. 

Préserver les arbres matures sur le site, c'est possible? 

« À l'ère où les changements climatiques sont de plus en plus importants, il est crucial de protéger la biodiversité de notre territoire. On voit la chaise des générations derrière vous. Il est temps de prendre une décision pour les générations futures et de protéger notre couvert forestier et nos milieux naturels, comme indiqué lors de la COP 15. Pouvez-vous réduire le projet immobilier ou le transférer ailleurs afin de préserver les arbres matures qu'on retrouve sur le site ? », questionnait d'entrée de jeu Annick Tremblay, citoyenne de la rue des Merles et représentante du MARE. 

« Malheureusement, on ne peut pas, car nous ne sommes pas les promoteurs de ce projet. Mais en tant que Ville, on peut venir encadrer, à l'aide d'un PIIA ou d'un PPU, le développement du secteur afin de protéger les arbres matures du site le plus possible. Il faut préciser que ce projet immobilier sera analysé par le CCU qui fera une recommandation favorable, ou non, au conseil municipal. À son tour, ce dernier devra accepter ou non le projet», a répondu Philippe Meunier. 

Selon les informations dévoilées par la mairesse Andrée Brosseau, le projet nécessitera l'abattage d'une superficie boisée de 700 000 pieds carrés. 

Conservation de 10% du projet immobilier en verdure 

De son côté, la mairesse a tenu à se faire rassurante. Le promoteur du projet immobilier devra fournir, au moment de la demande de permis, des études environnementales dont, entre autres, une de caractérisation des sols. De plus, comme dans tout projet qui voit le jour sur le territoire municipal, le promoteur devra s'engager à conserver 10% du site en verdure. 

D'ailleurs, une parcelle de terre du site qui abrite un milieu humide sera cédée à la Ville de Coteau-du-Lac. Cette dernière compte l'annexer au parc Quatre-Saisons. « Selon ce que l'on sait, le promoteur serait prêt à nous céder environ 30% du site, une superficie qui serait constituée de milieux humides, de zones boisées et de zones terrestres», a confirmé Mme Brosseau. 

L'une des instigatrices de la forêt nourricière qui prend place près de la piste de BMX de Coteau-du-Lac, à proximité du parc Quatre-Saisons, s'est questionnée à savoir si celle-ci disparaîtra si ce projet immobilier se concrétise. 

« Pour le moment, elle va y rester. D'autant plus que son entretien est de votre responsabilité», a indiqué la mairesse Brosseau sur le sujet. 

La Loi 39, une bonne alternative? 

L'ancien conseiller François Vallières a pris la parole au cours de la soirée pour inciter la mairesse, et le conseil municipal, à se tenir debout devant ce promoteur et à avoir recours à la Loi 39. Celle-ci confère aux municipalités du Québec plus de pouvoirs pour protéger les milieux naturels de son territoire, sans craindre d'être poursuivies par les promoteurs pour expropriation déguisée. 

« Cette loi-là est en place pour des projets comme celui-ci. Vous devriez profiter de ce projet pour la tester et vous tenir debout dans ce dossier», a-t-il suggéré à la mairesse. 

Des solutions audacieuses existent selon Mères au Front 

Au cours de la même assemblée,  Linda Robichaud, représentante de l'organisme Mères au Front Vaudreuil-Soulanges, a aussi profité de cette tribune pour exprimer les inquiétudes de l'organisme face à ce futur projet immobilier. 

Le regroupement, qui signe aussi un mémoire en faveur de la préservation du site à son état naturel, précise qu'il existe des solutions audacieuses pour le faire. « Il est impératif pour les municipalités d'avoir recours à des nouvelles solutions pour protéger ses boisés et milieux naturels en cette ère de changements climatiques importante. Pourquoi vous ne deviendriez pas propriétaire d'une partie de ce boisé avec Nature-Action Québec? Sinon, vous pourriez fournir des analyses sur la faune et la flore présentes dans ce secteur à la population et laisser les citoyens décider si ça vaut la peine d'en faire l'acquisition ou non?», a-t-elle soumis. 

Même son de cloche de la part d'un des fondateurs du MARE, M. Lebeau, qui a demandé aux élus de faire un développement intelligent. Comment? 

 « D'abord, en réalisant une caractérisation de l'ensemble du territoire municipal pour qu'on sache quelles espèces animales ou autres on y trouve. Par la suite, il faut se fixer des objectifs réalisables en se basant sur celles du gouvernement qui visent une préservation du territoire forestier de 30% . »

Une étude de circulation en cours 

La mairesse Andrée Brosseau a aussi confirmé, lors de la consultation publique, qu'une étude de circulation est en cours dans le secteur du Camping Koa. Celle-ci visera à connaître les impacts de l'ajout de ce projet résidentiel de 280 portes dans ce quartier, et par conséquent, d'au moins autant de voitures. 

 « Cette analyse devra être remise par le promoteur dans le cadre de la demande de permis. S'il ne le fait pas, le permis ne sera pas émis et il ne pourra pas aller de l'avant avec le projet. Bien sûr que celui-ci rapportera des taxes municipales importantes à la Ville, mais il faut surtout considérer le fait qu'il va répondre à un besoin majeur de logements sur le territoire municipal et dans la région. »

À la fin de la séance, Mme Brosseau a précisé que les commentaires des citoyens présents à la consultation seront pris en compte, mais que le projet suivra son cours dans les prochaines semaines, notamment au sein de la MRC de Vaudreuil-Soulanges. Il devrait donc être adopté d'ici la fin de 2024. 

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