Dans les derniers mois
La Ferme des Petites Écores perd 100% de son cheptel d'abeilles
Si la température clémente des derniers mois a fait le bonheur des acériculteurs, c'est plutôt le contraire pour les apiculteurs qui doivent composer, à l'aube du printemps, avec la perte de plusieurs milliers d'abeilles. C'est le cas du propriétaire de la Ferme des petites Écorces de Pointe-Fortune, Éric Bélanger-Laflamme qui déplore la perte de 100% de son cheptel, soit 3,5 millions d'abeilles.
« En février dernier, nous étions optimistes, mais malheureusement, nous avons constaté un taux de mortalité de 100% chez nos abeilles. Nous avions 125 ruches contenant chacune environ 30 000 abeilles, ce qui fait environ 3 750 000 abeilles», résume-t-il.
Quelles sont les raisons derrière cette lourde perte? « L'une des raisons principales est la température des derniers mois. Il a fait plus chaud cet hiver qu'à la normale et nous n'avons pratiquement pas eu de neige. En février, une journée, il y a eu un important écart de température en une seule journée. Le matin, le mercure était de 15 degrés et il a chuté, en fin journée, à -15. C'est sûr que ça été difficile à ce moment-là. Une autre des raisons est le parasite varroa avec lequel nous avons dû composer également», explique-t-il.
Pour les non connaisseurs, le varroa est une espèce d'acariens parasites de l'abeille adulte, des larves et des nymphes. Il est l'une des causes reconnues de la diminution du nombre d'abeilles. Dans les faits, le varroa prive l'abeille de nombreuses cellules sanguines et de protéines. Par exemple, la gelée royale produite par les abeilles nourrices est de moins bonne qualité et cela nuit au bon développement du couvain.
Le plus grand dommage causé par ce parasite est la transmission des maladies lors des piqûres parce que la plaie reste ouverte et devient un foyer infectieux. On l'associe souvent au développement de malformations ou d'autres maladies comme le couvain sacciforme, les loques, la paralysie aiguë etc.
Malgré cette épreuve, la Ferme des Petites Écores ne compte pas baisser les bras. « Nous nous sommes virés de bord rapidement. On a acheté des paquets de 1,5 kilogramme d'abeilles provenant d'Australie qui seront transférées dans une ruche avec une nouvelle reine afin de rebâtir notre cheptel. Ce sera un long processus. Ça prendra au moins deux ans.»
Bonne nouvelle toutefois pour les amateurs de produits de miel. « Nous avons un bon inventaire de miel accumulé des années antérieures. Nous sommes donc corrects sur ce plan-là. Mais si un autre évènement comme cela se reproduit cette année, nous serons à sec », confie-t-il.
Si les abeilles peuvent avoir mauvaise réputation, en raison du fait qu'elles peuvent piquer certaines personnes, M. Bélanger-Laflamme précise qu'elles sont très utiles dans notre écosystème. « En fait, 85% de tout ce que l'on mange existe dans notre assiette, car les abeilles vont polliniser les aliments. Quand les gens ont peur, c'est plus des guêpes, car elles sont omnivores et sont attirées par ce qui se trouve dans notre assiette. Les abeilles meurent après avoir piqué.»
Le public peut faire sa part
Les citoyens de Pointe-Fortune et des environs qui sont touchés par cette histoire peuvent offrir leur aide à M. Bélanger-Laflamme. Comment? En parrainant l'une des ruches de l'entreprise.
« Nous offrons trois formules qui coûtent 95$, 275$ ou 550$. La première permet de parrainer 10% d'une ruche, la seconde permet de le faire pour 50% et la dernière offre la possibilité de parrainer l'entièreté d'une ruche. Les parrains reçoivent, en échange de leur contribution financière, une certaine quantité de miel et un certificat de parrainage. Un volet corporatif est aussi disponible pour les intéressés. Cette formule de parrainage nous permet d'avoir plus de sous pour acquérir d'autres ruches plus rapidement.»
Pour les intéressés, la Ferme des Petites Écores ouvrira sa boutique au public dans la fin de semaine du 20 mai.
À lire également:
- L’argouse, petit fruit méconnu, mais qui gagne à être connu
- La Ferme Les Petites Écores vous propose des visites agrotouristiques
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.