Vaudreuil
ÉLECTIONS 2025 : Le PPC choisit Jean Boily pour représenter Vaudreuil

Par Félix Sabourin, Journaliste
Le Parti populaire du Canada (PPC) a officiellement confirmé la candidature de Jean Boily dans la circonscription fédérale de Vaudreuil, le 31 mars dernier. Originaire du Saguenay et résident de L’Île-Perrot depuis plus de 30 ans, il se lance en politique pour défendre une vision qu’il juge négligée par les partis traditionnels.
Il prône entre autres la réduction de la taille de l’État, des réformes sur l’immigration et un retour à un dialogue plus franc sur les enjeux de société.
Une longue relation avec la politique
Jean Boily baigne dans la politique depuis son plus jeune âge. Sa famille a toujours été impliquée, et les discussions politiques étaient fréquentes à la maison.
« Chez nous, la politique, c’était une manière de vivre. On en parlait souvent autour de la table. Mon père était très impliqué. À Roberval, il était responsable de l’association libérale du comté. Je l’ai vu faire campagne pour Claude Wagner, et j’ai rencontré Pierre Elliott Trudeau et Jean Marchand quand j’étais plus jeune. C’est comme une deuxième nature chez nous. »
Pourquoi le PPC ?
Comme Maxime Bernier, Jean Boily a d’abord milité au sein du Parti conservateur de Stephen Harper. « J’étais avec les conservateurs de Harper, comme Maxime Bernier. »
Il explique avoir été déçu de la direction prise par les conservateurs à la suite du départ de l’ancien premier ministre. « Je n’ai pas aimé la manière dont les conservateurs ont évolué depuis M. Harper. Aujourd’hui, les programmes me découragent. On dirait qu’on n’a pas le courage de s’adresser aux Canadiens sur les vrais sujets. »
Selon lui, Maxime Bernier se démarque par son franc-parler et son ouverture au dialogue sur des enjeux importants. « Il ne manque pas de courage. Il attaque les sujets de front, il est prêt à en discuter. Ça me plaît beaucoup. »
Il déplore le manque d’ouverture dans l’espace public pour discuter de certains sujets jugés sensibles et souligne l’approche du PPC en matière de débat d’idées.
« C’est ça, la démocratie. Il faut être capable de débattre des problèmes et des sujets de société, sans pour autant se prendre à la gorge. Chacun doit pouvoir donner son opinion et laisser les gens se faire leurs idées. »
Pourquoi se lancer comme candidat ?
Jean Boily affirme que plusieurs éléments dans la gestion du pays l’ont incité à se lancer en politique, notamment la gestion de la pandémie de COVID-19. « J’ai vu beaucoup de gens souffrir à cause de ce qu’on a fait. »
Il se dit profondément affecté par la politique d’immigration du gouvernement libéral. « J’ai beaucoup souffert de voir à quel point le gouvernement libéral a décidé d’ouvrir les barrières et de laisser entrer des tonnes de gens. On sait que, pour la protection du français, c’est infiniment difficile. Ça dépasse largement les capacités d’accueil que nous avons cette année. »
Tout en précisant ne pas être contre l’immigration, il déplore le manque de nuance dans les débats publics sur la question. « Ce n’est pas un sujet à la mode. Dès qu’on dit que l’immigration est problématique, on se fait dire qu’on manque de valeurs humaines. »
Il prône une immigration plus contrôlée, où les besoins des Canadiens passent en priorité.
« Charité bien ordonnée commence par soi-même. On va d’abord s’occuper du peuple canadien, et ensuite, selon nos capacités, nous ouvrirons les frontières. »
Dossiers prioritaires
L’immigration est au cœur des préoccupations de Jean Boily, qui insiste sur l’impact de l’arrivée massive de nouveaux arrivants sur les services sociaux.
« Je n’ai rien du tout contre l’immigration, au contraire. C’est juste que ces gens-là, quand ils arrivent, ils ont besoin de temps pour s’accoutumer, apprendre la langue, se développer, se trouver un travail. Mais à partir du jour un, ils utilisent tous les services sociaux quand même, et ça pèse très fort dans la balance d’un pays. »
Il souligne aussi les défis d’intégration, notamment en ce qui concerne la langue française.
« En plus des problèmes d’intégration. Ici, on parle français. Il faut suffisamment de professeurs pour les cours de francisation, et on sait que la tentation d’aller vers l’anglais est très forte. »
Jean Boily rappelle également que le PPC s’oppose à la Loi sur le multiculturalisme.« Nous sommes contre le multiculturalisme, car nous pensons qu’il existe des valeurs canadiennes et qu’il existe un profil du Canadien typique. »
Selon lui, le manque d’intégration des nouveaux arrivants nuit aux valeurs dites canadiennes. « Tu arrives de ton pays, tu amènes tes valeurs, tu t’installes dans ton coin de pays et tu vis au Canada comme tu vivais dans ton pays. Ça, c’est pas bon. Tu dois t’adapter à ta terre d’accueil. »
Échos du terrain
Parmi les préoccupations exprimées par les électeurs qu’il a rencontrés, les tarifs imposés par l’administration Trump reviennent fréquemment. Technologiste médical de formation, Jean Boily est vendeur d’équipement médical et est lui-même touché par la situation.
« Étant dans le commerce, dans une entreprise qui veut importer aux États-Unis, la porte m’est fermée », a-t-il expliqué.
Il juge inefficace la stratégie des partis traditionnels consistant à répliquer aux États-Unis par des contre-tarifs. « On trouve complètement absurde que le petit Canada s’attaque au monstre américain en pensant le faire fléchir en lui imposant des tarifs sur les produits qu’on importe », mentionne Jean Boily.
La solution, selon lui et Maxime Bernier, est d’entamer un dialogue direct avec les États-Unis.
« On peut s’asseoir et parler. C’est vraiment l’approche de Maxime. Donald Trump est un homme d’affaires, il ne va pas refuser un bon deal. »
Il estime que certaines concessions, notamment sur la gestion de l’offre, sont nécessaires.
« Nous allons mettre la gestion de l’offre sur la table. Ce sont des tarifs que nous imposons aux Américains, qui ne peuvent pas vendre leurs produits agricoles au Canada. C’est un vieux système qui ne fonctionne pas très bien et qui doit absolument être rénové. »
Vision du gouvernement fédéral
Jean Boily souhaite voir le PPC former un gouvernement fédéral minimaliste, laissant la majorité des pouvoirs aux provinces. « Un gouvernement fédéral du PPC, ce serait un tout petit gouvernement, qui s’occuperait uniquement de ce que les provinces ne sont pas en mesure de gérer. Nous voulons diminuer la taille du gouvernement. »
Le parti propose également de ramener le déficit à zéro dès la première année au pouvoir. Jean Boily précise que cela passerait entre autres choses par une réduction majeure de la péréquation. « La péréquation est dans la Constitution, on ne peut pas la faire disparaître, mais nous allons la couper drastiquement de moitié. On passerait donc de 26 milliards à 13 milliards, juste comme ça. »
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