Génie de l'environnement
L’École de technologie supérieure souhaite l’implantation d’un campus à Sainte-Marthe
Sainte-Marthe pourrait bien devenir un centre d’excellence en génie de l’environnement. En effet, l'École de technologie supérieure (ÉTS) souhaite implanter, dans la municipalité de quelque 1100 habitants, un site institutionnel universitaire dédié à la recherche, à l'enseignement et au développement des étudiants dont les thèmes centraux seront l'environnement, les changements climatiques et le développement durable.
Présente sur le territoire de Sainte-Marthe depuis maintenant 9 ans, l'ÉTS effectue des études sur l'hydrologie et la neige à partir d'un bassin versant expérimental qui couvre une superficie de près de 10 km2.
Au total, cinq stations de collectes de données, une série de puits profonds et une tour de mesure de covariance des turbulences ont été installées à l'intérieur du périmètre déterminé par l'ÉTS.
Plus d’une soixantaine de citoyens se sont réunis le 20 janvier dernier à la salle communautaire pour en apprendre davantage sur le projet de l’ÉTS d’y implanter son centre de formation. Cette séance d’information, présidée par le directeur général de la Municipalité, Michel Bertrand, et divers représentants de l’ÉTS, a permis de détailler les grandes lignes de ce projet.
Une collaboration innovante
« Ce projet est quelque chose de tout à fait unique. Il n’y a rien de plus profitable que d’obtenir les explications de ceux et celles qui le feront vivre », a affirmé le maire François Pleau en début de rencontre. Ayant rejoint le conseil municipal en 2015, il a rappelé que les discussions avec l’ÉTS remontent à cette époque.
Le projet prévoit l’accueil d’étudiants inscrits au baccalauréat en génie de l’environnement, qui mèneront des activités formatives liées à leur formation. Des zones stratégiques, notamment un terrain en zone blanche, sont envisagées pour accueillir ces activités. Annie Poulin, cheffe institutionnelle du projet et enseignante en génie de la construction, a souligné l’importance d’une intégration harmonieuse dans la communauté : « Nous voulons nous intégrer, pas envahir », a-t-elle tenu à préciser pour rassurer les citoyens inquiets par le projet.
L’idée d’un bâtiment multifonctionnel, annexé à la mairie de Sainte-Marthe, fait partie des propositions avancées, tant par la municipalité, que l'ÉTS. Considérant qu'il est déjà dans les plans de la Municipalité d'agrandir ses bureaux administratifs, il a été proposé que des locaux dédiés à l'ÉTS soient intégrés aux travaux.
Selon Michel Bertrand cette option permettrait à l’ÉTS de louer des espaces, tout en contribuant à l’agrandissement des infrastructures municipales. « Tous les frais engagés pour répondre aux besoins de l’ÉTS seront remboursés par celle-ci. La municipalité restera propriétaire des installations », a-t-il précisé tout en ajoutant que l'objectif était de s'assurer que le projet n'ait aucun effet significatif sur le taux de taxation des citoyens.
Un bail minimal de 20 ans est envisagé, garantissant une stabilité financière et opérationnelle.
« Nous sommes toujours dans les pourparlers, mais ce qui est discuté c'est un bail d'un minimum de 20 ans. Ce bail-là va nous permettre de rembourser le prêt à partir des revenus de location et après, la bâtisse sera claire et nette. Ensuite, si l'ÉTS veut renouveler son bail et bien ce sera des fonds directs dans les coffres de la Municipalité », a ajouté M. Bertrand questionné sur les impacts financiers pour les citoyens.
Sans pouvoir s'avancer sur un montant précis, le directeur général estime qu'une entente de la sorte pourrait engendrer une entrée d'argent d'environ 300 000$ pour la Municipalité.
« À l'heure actuelle, il est prématuré d'avancer un coût précis parce que l'ÉTS travaille à définir leurs besoins précis. Nous avons eu un aperçu, mais il reste du travail à faire des deux côtés », a-t-il fait valoir.
Annie Poulin a précisé que : « Il est clair que le bâtiment que l'on veut développer ne sera pas énorme. On parle d'un bâtiment avec peut-être une salle de classe, un ou deux laboratoires et le reste des facilités pour soutenir tout ça ».
Elle a aussi indiqué que le bâtiment pourrait également compter des espaces communs utilisés par l'ÉTS et les employés de la Municipalité et que ces locaux pourraient aussi servir pour la tenue d'activités ouvertes à la population, en lien avec les travaux de l'ÉTS.
Par ailleurs, Mme Poulin a mentionné que l'achat du presbytère, actuellement à vendre, est une possibilité à considérer dans le cadre du projet : « Nous sommes bien au fait que le presbytère est à vendre. Dans la dernière partie de la présentation lorsqu'on dit qu'il y a encore des éléments à planifier, il est clair que nous sommes ouverts à considérer une diversité de possibilités et effectivement le presbytère est une possibilité à considérer. »
Un engagement durable et communautaire
Pour Éric Bosco, membre de la direction générale de l’ÉTS, ce projet réaffirme l’engagement de l’institution envers la municipalité : « Nous avons une vision à long terme. L’objectif est de développer des infrastructures qui bénéficieront à la fois à l’ÉTS et à la communauté. »
Questionné à savoir si l'ÉTS avait les « reins assez solides » pour honorer son engagement advenant des coupures gouvernementales, M. Bosco a été sans équivoque. « Selon nos estimations, d'ici 3 ou 4 ans quand le baccalauréat en génie de l’environnement aura atteint sa vitesse croisière, il pourrait générer des retombées économiques annuelles de 4,4 millions de dollars à l'ÉTS. Je ne suis pas inquiet ».
L’ÉTS s’engage à offrir des activités ouvertes au public, des portes ouvertes sur ses installations, ainsi que des animations destinées aux élèves de l’école primaire. Il a également été prévu que des rencontres annuelles soient tenues avec les citoyens afin de faire le bilan des activités de l'ÉTS.
Devant les inquiétudes des citoyens en ce qui concerne la transparence du processus, le maire François Pleau ainsi que les intervenants de l’ÉTS se sont montrés très ouverts à ce que des citoyens désignés participent aux rencontres réunissant les élus municipaux et l’équipe de l’ÉTS. Les citoyens désignés pourraient ainsi faire le pont entre la population, les élus et l’ÉTS.
Prochaines étapes et questions en suspens
Le baccalauréat débutera à l’automne 2026. L’ÉTS ne s’attend pas à avoir des locaux à ce moment-là et cherche à savoir comment elle va s’organiser durant cette période.
Le projet n’en est qu’à ses balbutiements. De nombreux aspects restent à planifier, notamment la sélection du site précis, l’élaboration des plans du bâtiment et la coordination entre les parties. La signature d’une entente-cadre, prévue le 23 janvier, marquera toutefois une étape importante.
« Nous en sommes encore aux intentions. Ensuite nous allons revoir les besoins de l'ÉTS ce qui va nous permettre de mettre des chiffres et décider si nous allons de l'avant ou non avec ce dossier-là. C'est certain que nous voyons de belles opportunités avec l'ÉTS ici à Sainte-Marthe », a conclut le maire, François Pleau.
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