Une expérience vécue par neuf jeunes de Vaudreuil-Soulanges
Découvrir les coulisses de la politique provinciale grâce au Parlement étudiant
Du 3 au 6 janvier dernier, neuf jeunes étudiants de Vaudreuil-Soulanges, ont pris la route vers l'Assemblée nationale de Québec. L'objectif derrière cette visite dans la capitale provinciale était de découvrir les coulisses de notre démocratie en prenant part au Parlement étudiant. Parmi eux, on retrouvait Thierry Charlebois de Vaudreuil-Dorion et Louis-Éric Masse de Saint-Lazare.
Le premier a grandi à Vaudreuil-Dorion et il étudie en droit à l'Université de Montréal, où il complète actuellement sa 2e année d'études sur un cursus de trois ans. Passionné par la politique, il n'a pas hésité à se lancer à pieds joints dans le projet de Parlement étudiant après avoir été recruté par des amis.
« On m'a dit que j'avais le bon profil pour y prendre part et que je serais sans doute bon. J'ai pas mal d'intérêt pour la politique québécoise, alors je me suis dit que ce serait sûrement plaisant de prendre part à cette simulation parlementaire. D'autant plus qu'elle se tenait dans le vrai lieu où la démocratie s'exerce à chaque jour », raconte-t-il au bout du fil.
Le second est né à Saint-Lazare et y a passé quelques années de sa vie avant que sa famille ne déménage à Vaudreuil-Dorion. Bien qu'il demeure aujourd'hui à Montréal, Louis-Éric Masse a toujours des racines dans la région. Il est issu d'une famille très impliquée en politique provinciale et fédérale depuis des décennies.
« Je ne me suis pas senti obligé de me joindre au Parlement étudiant, mais disons que la politique est un sujet dont on discute beaucoup autour de la table chez nous (rires). Mon père est un chef de cabinet à Ottawa et ma mère est une attachée politique à Québec. Je suis un peu comme Obélix avec la potion magique, je suis tombée dans la marmite de la politique dès ma jeunesse », illustre Louis-Éric dont le grand-père Marcel Masse a été Délégué général du Québec à Paris, Ministre de la Défense nationale sous Brian Mulroney et député dans les deux paliers de gouvernement.
Dans son enfance, alors que ses amis imitaient des humoristes, Louis-Éric personnifiait Mario Dumont ou Stephen Harper.
Un lieu chargé d'histoire pour rendre la simulation plus réelle
L'aventure que les deux jeunes hommes qualifient de super expérience prenait place dans l'enceinte même du Parlement de Québec, berceau de la politique provinciale où toutes les décisions qui ont jalonné notre histoire ont été prises par les gouvernements qui s'y sont succédés. Ce lieu a inspiré les jeunes parlementaires lors de leur participation au Parlement étudiant.
« C'est impressionnant de se retrouver dans l'enceinte de ce bâtiment historique. C'est déstabilisant au début. C'est le dernier bastion de la francophonie quand on y pense. C'est notre culture, nos valeurs qui y sont représentées et pour lesquelles on se bat depuis des décennies. Il y a des images des premiers ministres sur les murs. C'est un lieu historique et magnifique», partage Thierry encore marqué par son passage au 1150, avenue Honoré-Mercier.
À l'occasion de cette 38e édition du Parlement étudiant du Québec (PEQ), Thierry et Louis-Éric étaient membres du caucus Rouge qui faisait face à celui des Bleus. Au cours de leur séjour au Parlement, les jeunes mordus de politique ont présenté six projets de loi, deux budgets et deux projets de livre, qui portaient notamment sur la santé, l’économie, l’environnement, l’éducation et la justice. Les deux caucus ont formé tour à tour le gouvernement et l’opposition officielle.
« Mon rôle était, dans un premier temps, celui de député. J'étais aussi responsable de rédiger les questions posées lors de la période de questions et de les distribuer aux membres de notre caucus avant notre entrée en Chambre, le matin même. Puis, on a inversé les rôles et soudainement, j'étais de ceux qui devaient répondre aux questions posées par l'opposition. J'étais le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale. Personnellement, j'ai préféré ce deuxième rôle, car c'est plus ludique et incisif. On ne sait pas sur quoi porteront les questions et c'est une belle façon de voir si un ministre connaît ses dossiers ou non. C'est valorisant et très formateur, en plus de nous permettre de mieux comprendre les rouages de notre politique et ce qu'on voit moins à la télé», précise Thierry.
De son côté, Louis-Éric précise avoir aussi beaucoup appris. « Je sais maintenant ce que fait un député, un whip et un leader en chambre. Ce dernier est celui qui s'assure que les discours tenus en Chambre ont un bon lexique et qu'ils ne sont pas antiparlementaires. On voit les deux côtés de la médaille, ce qui est vraiment intéressant. Je peux dire ce qu'est une commission, un budget et j'ai vu l'envers du décor. Ça été une expérience très enrichissante et j'ai aimé retourner au Parlement. C'est toujours impressionnant.»
Pour sa part, Louis-Éric remplissait le rôle du député de Dubuc, une circonscription du Saguenay-Lac-St-Jean, en plus d'être président d'une commission sur l'agriculture. Le jeune homme confie que lui et ses collègues du Parlement étudiant ont peu dormi lors de leur passage à Québec.
« On siège en Chambre de 9h à 18h et de 20h à minuit, nous sommes en commission parlementaire. Le temps de corriger les discours du lendemain, on se couchait au petit matin, mais ça en valait la peine. »
Louis-Éric est très fier d'avoir pris part à cet exercice, d'autant plus que les projets de loi déposés dans le cadre du Parlement étudiant intégreront les archives de l'Assemblée nationale.
Même si le passage à Québec est de courte durée pour les participants du Parlement étudiant, l'implication dans le projet est de plus longue haleine. « Avant de s'y rendre, il faut penser aux projets de loi qu'on veut proposer, les rédiger et les corriger. C'est une implication de quelques mois qui nécessitent du temps et des déplacements. Une fois sur place, le participant prend en charge les frais de transport, d'hébergement et de repas. Ça représente quelques centaines de dollars. Par chance, la députée de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols, m'a remis une somme provenant de son enveloppe Soutien à l'action bénévole. Ça a couvert une bonne partie de mes dépenses. Je tiens à la remercier. Elle a été très généreuse et elle est même venue nous saluer pendant le Parlement étudiant», ajoute Thierry, qui malgré son nom de famille, n'a pas de lien de parenté avec l'ancienne députée de Soulanges Lucie Charlebois.
Bien qu'il ait adoré son expérience, Thierry n'est pas encore prêt à sauter dans l'arène politique...du moins pour le moment. « Oui, j'ai la passion, la jeunesse, le dynamisme et l'énergie, mais je n'ai pas l'engagement, le dévouement et la maturité requise pour assumer des fonctions aussi importantes. Peut-être que ça viendra avec l'âge. Je ne dis pas non à un autre moment dans ma vie», mentionne le futur avocat âgé 21 ans.
Pour le moment, Thierry souhaite terminer ses études en droit avant de s'inscrire à l'École du Barreau, une formation qui dure environ 18 mois. Par la suite, il se lancera sur le marché du travail. Il aimerait se spécialiser en règlement de litiges commerciaux.
Pour sa part, Louis-Éric a opté pour une carrière de journaliste après avoir complété son secondaire au Collège Bourget de Rigaud. Après deux ans à Gérald-Godin en sciences humaines, il a pris le chemin de Jonquière pour étudier en Arts et technologie des médias (ATM).
Il a particulièrement apprécié, lorsqu'il a joué le rôle de parlementaire d'avoir été soumis au quatrìème pouvoir, qui a aussi sa place au Parlement étudiant. En effet, le caucus des journalistes produit chaque jour deux journaux imprimés distincts et des reportages vidéo afin d’alimenter les débats tout au long de la simulation.
« Nous étions soumis à des scrums au quotidien comme les vrais parlementaires. C'est là qu'on comprend à quoi ressemble la vie des politiciens. Ça nous montre les deux côtés de la médaille. »
Autant du côté de Thierry que de celui de Louis-Éric, ils recommandent aux jeunes étudiants intéressés par la politique de s'inscrire au Parlement étudiant. « C'est une belle manière de montrer que notre génération s'intéresse à ce qui se passe chez nous, à nos valeurs, à nos traditions et à nos enjeux. On y fait de belles rencontres », résume Thierry.
« C'est une super expérience pour les jeunes mordus de politique qui sont prêts à s'impliquer et à y mettre les heures. Si quelqu'un ne trippe pas politique, il va trouver le temps long. Pour ma part, je vais le refaire l'an prochain », conclut Louis-Éric.
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