Centre de services scolaire desTrois-Lacs
Violence et démissions: un dur constat pour le personnel de soutien scolaire
C'est pour dénoncer la violence subie par le personnel de soutien scolaire au centre de services scolaire (CSS) des Trois-Lacs que le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire, Éric Pronovost, était de passage dans Vaudreuil-Soulanges ce vendredi 14 juin. À ses côtés, on retrouvait Carol-Anne Dupré, présidente par intérim du Syndicat du personnel de soutien des Trois-Lacs qui a fait le point sur la situation vécue par les membres du SPSTL-CSQ.
Selon un sondage mené par Ad Hoc recherche démontre que la violence subie par le personnel de soutien scolaire est importante. Elle touche un peu plus de deux personnes sur cinq (45 %). On remarque également un nombre élevé de démissions du personnel de soutien scolaire dans la région de la Montérégie, au cours des cinq (5) dernières années.
Lors de son passage dans la région, dans le cadre de la tournée soulignant les 25 ans de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), son président, Éric Pronovost, s’est dit inquiet. Il en profite pour rencontrer les membres du personnel de soutien scolaire qui travaillent dans ce CSS.
Violence physique et autre que physique
Au CSS des Trois-Lacs, la violence physique atteint un peu plus du tiers (35 %) des personnes. En ce qui concerne la violence autre que physique, elle touche deux personnes sur cinq (41 %).
Les élèves sont la principale source de violence
Les élèves sont la source principale de ces incidents. Au niveau physique, les incidents les plus répertoriés sont de recevoir des coups et de se faire lancer des objets. Pour les agressions autres que physiques, ce sont des cris, des blasphèmes, des sacres et des propos injurieux.
« La violence envers le personnel de soutien scolaire est inacceptable, et ce dernier doit être considéré et traité à sa juste valeur, cela l’affecte durement. Il faut que ça cesse, il faut protéger le personnel de l’éducation », précise Carol-Anne Dupré, présidente par intérim du Syndicat du personnel de soutien des Trois-Lacs (SPSTL-CSQ).
Déjà plus de 2 800 démissions du personnel de soutien scolaire en cinq ans dans la région de la Montérégie
Au cours des cinq dernières années et de l’année en cours, 2 800 membres du personnel de soutien scolaire ont démissionné des centres de services scolaires de la région de la Montérégie. Il s’agit de 125 démissions au CSS des Trois-Lacs. La FPSS-CSQ a obtenu ces données par le biais de demandes d’accès à l’information auprès de neuf organismes scolaires de la région. Elles excluent les départs à la retraite.
Éric Pronovost exprime une profonde préoccupation face à cette situation, il déclare : « Nous assistons à une crise importante en éducation. Ces démissions massives ont un impact sur la charge de travail des personnes qui restent en poste et sur la qualité des services que nous offrons. »
Les raisons des démissions
Les raisons derrière cette vague de départs massifs sont variées, souligne Mme Dupré, présidente par intérim du SPSTL-CSQ. « Le manque de reconnaissance, les conditions de travail précaires, le manque de ressources et la surcharge de travail sont autant de facteurs qui poussent le personnel de soutien scolaire à prendre la décision difficile de quitter leur emploi dans le domaine de l'éducation. »
Monsieur Pronovost ajoute que « cela met en péril la qualité des services offerts aux élèves. Les tâches accomplies par le personnel de soutien scolaire sont variées : de la gestion administrative à l’entretien des locaux, en passant par le soutien aux élèves en difficulté. Leur contribution est souvent discrète, mais elle est fondamentale. » La perte de personnes expérimentées qui détiennent l’expertise est considérable.
Lorsqu’il y a des démissions, il faut remplacer et former du nouveau personnel. Il y a un coût important rattaché à cela, il faudrait aussi que le gouvernement en tienne compte.
La FPSS-CSQ appelle à une action urgente du ministre de l’Éducation pour résoudre cette crise. « Nous souhaitons que les gains significatifs obtenus lors des négociations contribuent réellement à améliorer les conditions de vie et d’exercice. Cependant, nous sommes conscients qu’il y a encore du travail à effectuer pour plus de reconnaissance pour le personnel de soutien scolaire et qu’il reste plusieurs éléments sur lesquels il doit agir rapidement pour préserver l'intégrité de notre système d’éducation. Le personnel de soutien scolaire reste profondément préoccupé par le manque de services aux élèves au quotidien », insiste M. Pronovost. « Cela passe par une reconnaissance adéquate de leur contribution essentielle, notre rôle est déterminant en éducation. »
Des emplois plus attrayants ailleurs
Carol-Anne Dupré précise que « plusieurs de nos membres abandonnent leur poste pour des entreprises de la région, car nous sommes moins compétitifs pour attirer et retenir le personnel. Que ce soient des secrétaires, des ouvrières ou ouvriers, des éducatrices ou éducateurs spécialisés, ils sont assurés d’obtenir plus d’heures de travail, une charge parfois moins lourde pour un salaire souvent plus avantageux. »
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