Syndicat de l'enseignement des Seigneuries
Négociations: Des enseignants se dotent d'un mandat de grève générale illimitée
C'est à 96% que les membres du Syndicat de l'enseignement des Seigneuries (SES) se sont dotés d'un mandat de grève générale illimitée. Le vote s'est tenu lors de leur assemblée le 19 septembre.
Regroupant les enseignants des cinq écoles secondaires sous la gouverne du Centre de services scolaire des Trois-Lacs ainsi que les corps professoraux de la formation professionnelle et de la formation aux adultes, le SES comptent un peu plus de 700 membres.
« Nous avons en main tout ce qu'il faut pour partir en grève, selon les avancées, ou les non avancés aux tables des négociations », indique la présidente du SES, Martine Dumas.
Pour le moment, aucune date n'a été déterminée pour un débrayage. « Le mandat nous permet de déclencher la grève au moment qui sera jugé opportun », poursuit Mme Dumas.
Selon la loi, un avis doit être déposé à l'employeur sept jours avant le déclenchement de la grève.
« Notre objectif n'est pas d'aller en grève générale illimitée. Notre but principal est d'arriver à une entente satisfaisante qui permettra d'avoir une qualité d'éducation pour notre système public et des conditions de travail qui se tiennent pour nos enseignants », de dire la présidente.
Les membres du SES sont sans convention collective depuis le 30 mars 2023. « Nous avons déposé nos demandes en octobre 2022 et en décembre, les offres patronales ont été déposées. Il y a donc des discussions depuis janvier 2023 et rien ne bouge. La partie patronale a beau dire qu'elle veut régler la situation, mais aux tables de négociations, ça ne s'est pas traduit par un réel mouvement de leur part », ajoute Martine Dumas.
Les directions interpellées
Depuis le printemps dernier, divers moyens de pression ont été mis en place par les enseignants. Face aux lenteurs des négociations, les membres du SES comptent bien poursuivre leurs actions cet automne.
Martine Dumas assure toutes fois qu'aucun moyen de pression ne viendra compromettre l'apprentissage des élèves.
« On parle ici de perturbation de différentes rencontres administratives. On veut sensibiliser nos directions immédiates aux souhaits que nous avons. On veut qu'ils disent à ceux qui les représentent à la table des négociations que ça doit changer. Nos directions sont des témoins directs de ce que l'on vit au quotidien. Elles voient que la tâche des enseignants s'alourdit sans cesse et que ça ne peut pas être viable ».
Des enjeux à long terme selon les syndiqués
Le 7 septembre, une priorisation des demandes a été déposée par la Fédération autonome de l'enseignement, organisation à laquelle est affilié le SES. « Nous avons bien hâte de voir à quoi va ressembler la priorisation du côté patronal parce que pour l'instant, les demandes patronales représentent des enjeux à long terme sur la rétention et l'attraction du personnel. Si les conditions qui sont actuellement sur la table demeurent inchangées, on ne peut pas penser que ça va bien se passer à court, moyen et long terme dans nos écoles », déplore Martine Dumas.
Selon la présidente, les offres patronales sont plus des demandes. « On ne peut pas penser que l'on va régler la pénurie en augmentant le nombre d'heures d'enseignement aux professeurs déjà en place. Parce que c'est ce qui est sur la table en ce moment. On parle d'augmenter le nombre d'heures moyen par enseignant, on parle de revoir l'identification des élèves en difficultés, de revoir la semaine régulière de travail. Ce n'est pas ce que j'appelle des offres ».
Pour Martine Dumas, il est clair que la finalité de la négociation actuelle aura un impact à long terme sur la suite des choses. « Il ne faut pas oublier que les conditions de travail des enseignants sont aussi les conditions d'éducation pour notre élève et la qualité de l'enseignement qui se donne dans nos écoles publiques... La négociation aura un impact à long terme sur notre société et j'irais même plus loin en disant sur la qualité de nos écoles publiques ».
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