Récente étude de la Fondation de l'alphabétisation
L’alphabétisation: un défi de taille dans Vaudreuil-Soulanges
La plus récente étude de la Fondation de l’alphabétisation révèle que 51% de la population de Vaudreuil-Soulanges présente un indice de littératie sous le niveau 3. En d’autres mots, 51% des Vaudreuil-Soulangeois sont dans l’incapacité de comprendre des textes plus longs et denses, puis d’en interpréter correctement le sens ou d’effectuer des liens adéquats entre les différentes idées qu’il contient.
« On voit une amélioration depuis 2016, alors que le taux était de 52,3%. C’est une progression positive, mais lente », lance d’entrée de jeu Sylvie Pelletier, directrice générale de l’organisme régional en alphabétisation, le COMQUAT.
Pour Mme Pelletier, il importe toutefois d’apporter quelques précisions quant aux résultats dévoilés par l’étude et la méthodologie utilisée par la Fondation de l’alphabétisation.
« Pour arriver à ces résultats, l’étude croise deux données; les résultats du Programme d’évaluation internationale des compétences des adultes le PEIAC et les statistiques du recensement de Statistiques Canada sur le niveau de scolarité de la population. Il est donc important de comprendre les points qui viennent influencer les résultats pour bien les comprendre », ajoute-t-elle.
D’une part, les données recueillies par Statistiques Canada touchent la population âgée d’entre 15 et 64 ans et représentent le taux de la population qui a atteint un niveau de scolarité supérieur. « Dans Vaudreuil-Soulanges, les chiffres démontrent que 55% de la population dans ce groupe d’âge n’a pas fait d’études supérieures, c’est à dire, qu’ils sont minimalement allés au cégep. Cela dit, à 15 ans, les jeunes sont encore au secondaire donc il est certain qu’ils n’ont pas d’études supérieures ».
Autre point intéressant, ce n’est qu’en 1964 que l’école est devenue obligatoire jusqu’à l’âge de 15 ans et gratuite jusqu’à la 11e année, soit le 5e secondaire. Considérant le passé agricole de la région, il est juste de croire que chez les gens de plus de 60 ans, peu d’entre eux ont poursuivi leurs études vers un niveau supérieur « On a donc un 7% de la population qui a été affecté par le fait que l’école n’était pas obligatoire », poursuit Mme Pelletier.
Si l’on regarde les données chez les 25 à 64 ans, on remarque que 46% de la population n’est pas diplômé ou possède un niveau de scolarité inférieur au cégep. C’est donc dire que 54% des 25 à 64 ans font des études supérieures. « Quand on décortique les données, c’est moins épeurant, mais il reste qu’il faut prendre la situation très au sérieux ».
L'immigration
Autre donnée importante à considérer, selon la directrice générale, est le taux d’immigration. Dans Vaudreuil-Soulanges, 14% de notre population est issue de l’immigration.
Parmi ce groupe de population, plusieurs ont atteint un niveau d’étude supérieure. Or, celui-ci n’est pas reconnu. « Ce 14%-là n’est pas comptabilisé favorablement par rapport à la littératie », indique Mme Pelletier.
La pénurie de main-d’oeuvre en cause ?
À l’instar de l’étude dévoilée par la Fondation de l’alphabétisation, Sylvie Pelletier est d’avis que la pénurie de main-d’oeuvre actuelle accentue le problème. « La pandémie a exacerbé la situation. Beaucoup de jeunes se sont découragés et ont lâché l’école dans les dernières années. Quant au manque de main-d’oeuvre, les jeunes entrent sur le marché du travail de plus en plus jeune et plusieurs sont tentés de continuer à travailler plutôt que de poursuivre leurs études ».
Selon Mme Pelletier, il est primordial de sensibiliser les entrepreneurs et les employeurs. « La poursuite des études devrait devenir une condition d’emploi », propose-t-elle.
Finalement, pour Sylvie Pelletier, inclure une scolarité visant à améliorer les compétences de base en littératie dans les écoles de métier et dans les centres d’études professionnelles fait partie des solutions, tout comme la reconnaissance des compétences par un système de grades professionnels en milieu industriel.
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