Rejoindre les jeunes
Un organisme qui a plus que jamais raison d’être
Les animateurs du Centre jeunesse de la Presqu’île parcourent les parcs de la région à la recherche de jeunes et visent à leur bien-être depuis des années. Leur rôle n’a toutefois jamais pris autant de sens avec la pandémie.
Comme il a été mentionné à maintes reprises, les jeunes ont été durement affectés par la crise sanitaire de la COVID-19. Les problèmes de santé mentale pour cette tranche d’âge ont connu une hausse marquée dans la dernière année.
Des organismes comme le Centre jeunesse de la Presqu’île (CJLP), ciblant principalement les jeunes de 12 à 24 ans, ont ainsi joué un rôle d’importance.
Le CJLP compte plusieurs initiatives à son bord, dont le Projet X, une brigade mobile d’animateurs sociaux. « On vise les jeunes qui sont inactifs ou qui sont à risque de faire des méfaits ou de consommer en leur apportant une activité », indique Judith Girouard, directrice générale de l’organisme.
Cela peut passer par des sports comme le basketball, le spikeball ou encore des activités comme de la coloration de vêtements (tie dye), un concours de grilled cheese, du bubble soccer et plus encore.
Même s’ils ne se font pas trop insistants, les animateurs ont à certains moments recours à des cartes-cadeaux de commandites comme un 10$ au McDonald ou autre commerce du genre pour les inciter à participer.
Pour gagner un prix, les jeunes doivent par exemple battre l’équipe du Projet X à un sport. « Parfois, l'appât du gain, ça les fait embarquer, et une fois qu’ils sont embarqués, la plupart du temps on les a gagnés », témoigne Mme Girouard.
Apporter du soutien
Les équipes du CJLP ont vu augmenter le volume de jeunes participants à leurs activités dans la dernière année avec une hausse de 11%. C’est donc 89% des jeunes rencontrés qui ont été animés.
« On s’entend que ce n’est pas une clientèle facile, mais tout était fermé et il n’y avait rien à faire. Ils étaient contents d’avoir un peu d’interactions et d’être stimulés », explique Judith Girouard.
Outre les désennuyer, les animateurs jouent un rôle de première ligne advenant un jeune en difficulté. Ils vont ainsi l’orienter vers les bonnes ressources et l’assister au besoin. « Quand ça l’arrive, ils vont vraiment accompagner le jeune. Il se sent moins seul face à sa situation », ajoute-t-elle.
L’organisme agit donc comme un filet social en répondant à plusieurs problématiques telles que l’exclusion sociale, le décrochage scolaire, les problèmes familiaux, la criminalité et le vandalisme et la consommation d’alcool et de drogues. Ainsi, en plus des activités sociales organisées dans les parcs, le CJLP tient des ateliers, des groupes d’échanges et des séminaires.
L’appui des municipalités
L’organisme jouit depuis sa fondation en 1999 de la collaboration des municipalités de la région. La Ville de Notre-Dame-de-L’Île-Perrot leur a d’ailleurs accordé un mandat spécial cette année avec l’animation du Shack ados au parc des Éperviers tous les jeudis et vendredi soir.
En plus de la brigade mobile, qui compte cinq animateurs, deux autres sont présents du lundi au vendredi au bunker du skate park de Vaudreuil-Dorion de 15h à 21h tout l’été afin de rejoindre davantage de jeunes.
« Les municipalités sont avec nous depuis le départ. Le besoin est là, c’est la tranche d’âge la plus difficile à aller chercher. Quand c’est nous qui allons vers eux, ça fait toute la différence », affirme Mme Girouard.
Le bridage se déplace ainsi surtout dans les municipalités de Vaudreuil-Dorion, Notre-Dame-de-L’Île-Perrot, Pincourt, L’Île-Perrot, ainsi que les quatre municipalités jonchant le canal de Soulanges grâce à un partenariat avec le Développement Vaudreuil-Soulanges (DEV).
Le CJLP ne se limite néanmoins pas qu’aux parcs. « On va des endroits aussi qu’il faut que tu saches que les jeunes sont là comme des derrières de cours d’école par exemple ou des endroits moins grand public », spécifie-t-elle.
L’organisme profite également de dons et de subventions, notamment du gouvernement fédéral, pour maintenir ses activités.
Les Anges des parcs
Contrairement à l’équipe du Projet X, munie de t-shirts bleus, les Anges des parcs, arborant la couleur orange, ont un tout autre mandat.
Ces derniers se promènent à vélo à travers les parcs de Vaudreuil-Soulanges afin d’assurer une certaine sécurité et d’informer la population aux règlements municipaux. « On ne donne pas de contraventions, c’est vraiment de la sensibilisation », spécifie Mme Girouard.
Elle donne en exemple un jeune qui serait en possession de cannabis et qu’on informe des lois en vigueur à ce sujet. Ce projet ne cible en revanche pas que les jeunes, mais tous les citoyens.
Les Anges des parcs sillonnent les pistes cyclables du jeudi au dimanche et sont toujours prêts à donner un coup de pouce aux citoyens. En plus d’une assistance pour un souci ou pour donner les premiers soins, ces derniers font de l’accompagnement pour des sorties scolaires ou des camps de jours. Financée par la MRC, cette initiative se réalise en collaboration avec la Sûreté du Québec.
D'autres volets
Le Centre jeunesse de la Presqu’Île comporte finalement d’autres projets comme la Zone de graff qui sensibilise les amateurs de graffitis à leurs actes et leur donnent des espaces légaux pour pratiquer leur art et L’Agrafe qui supporte ces derniers en faisant leur promotion pour l’obtention de contrats de fresques publiques.
Il y a également Créamonde qui tient des ateliers de créations artistiques avec des matières recyclées dans les écoles secondaires de Vaudreuil-Soulanges.
Pour plus d'informations, bien que le CJPL tente de conserver un côté imprévisible sur où et quand le Projet X sera, les activités sont souvent publiées dans la journée même sur leur page Facebook.