Syndicat de l’enseignement des Seigneuries
Plan de la rentrée: « J’aurais aimé qu’on se concentre sur l’éducation et la pédagogie » - François Montpetit
Présenté ce lundi, le plan pour la rentrée scolaire du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, laisse plusieurs questions en suspend, et ce, tant chez les parents que chez les enseignants.
Rappelons que le ministre de l’Éducation a annoncé, lors de la présentation de son plan, que le port du masque sera obligatoire pour tous les élèves à partir de la cinquième année du primaire ainsi que pour tous ceux du secondaire. Il a aussi indiqué que la distanciation sociale de 1,5 m n’était plus requise dans les salles de classe et que le concept de bulle, cette formation de sous-groupe à l’intérieur même d’une classe, n’était plus suggéré.
Pour le président du Syndicat de l’enseignement des Seigneuries, François Montpetit, le nombre d’élèves dans les écoles et par classe et la distanciation représentent un énorme défi.
« Il s’agit d’un enjeu pour les trois écoles secondaires sur le territoire de Vaudreuil-Soulanges. Les écoles sont surpeuplées et il faudra être très prudent. La densité des groupes est un problème, car il est impossible que les élèves aient un mètre de distance entre eux. Certaines classes n’ont pas de pupitres, mais des tables de deux élèves. On aimerait des groupes plus petits pour pouvoir espacer davantage les élèves et limiter les déplacements », indique celui qui représente l’ensemble des enseignants du niveau secondaire, de la formation professionnelle et de la formation aux adultes.
M. Montpetit estime toutefois que l’idée que les élèves n’aient pas à porter le masque à l’intérieur de la classe est une bonne chose, tout comme le retrait des bulles dans les classes.
« La question du partage du matériel pédagogique inquiète plusieurs de nos membres également », poursuit le président. « Qui devra désinfecter le matériel? Quelles sont les mesures sanitaires pour les cours d’éducation physique? Qui sera en charge du nettoyage des locaux? » se questionne François Montpetit.
La transparence et le dépistage
À l’instar de la présidente du Syndicat de l’enseignement de la région de Vaudreuil, Mme Véronique Lefebvre, François Montpetit se dit soulagé d’entendre le ministre parler de transparence, notamment en ce qui concerne les cas actifs dans les établissements scolaires. « Il faudra s’assurer d’avoir la capacité de dépister rapidement. Il faut qu’il y ait des voies accélérées de dépistage et il faut tester fréquemment, car parfois cette maladie est asymptomatique. Il ne faut pas attendre que des élèves aient des symptômes », indique-t-il.
Des lacunes importantes
M. Montpetit déplore l’absence de mesures pédagogiques dans le plan. « J’aurais aimé qu’on se concentre sur l’éducation et la pédagogie. Le plan porte principalement sur la logistique et les mesures sanitaires. Il faut prévoir une mise à niveau nationale. Quelles seront les ressources et les services supplémentaires pour les élèves plus vulnérables élèves en difficulté d’apprentissages, les élèves issus de l’immigration intégrés dans les groupes réguliers et ceux qui sont dans des classes d’accueil ? On n’a rien annoncé dans le plan concernant l’ajout de ressources pour la réussite scolaire », indique M. Montpetit.
Un plan d’urgence
À l’heure actuelle, le Centre de services scolaires des Trois-Lacs n’avait toujours pas commenté le plan présenté par le ministre de l’Éducation. Est-ce qu’un plan d’urgence en cas d’éclosion sera élaboré? Voilà une question que plusieurs se posent.
« Le ministre a dit qu’en cas de fermeture, les élèves pourront poursuivre leurs apprentissages dans un délai de 24 heures. Ceci étant dit, enseigner de façon virtuelle demande beaucoup de préparation et je sais que nous avons des enseignants inquiets. Si l’on devait avoir une deuxième vague, avons-nous un plan, un parachute ? »
« Oui, il y a des professeurs qui sont inquiets. Nous allons tous devoir mettre l’épaule à la roue. Bref, cela va demander beaucoup d’adaptation de la part de tout le monde et il y a des ajustements à prévoir », conclut François Montpetit.
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