Théâtre de la Pièce Cassée
Une soirée légendaire au parc le 405
Hier soir, le samedi 26 juillet, un spectacle immersif intitulé La Légende de Boréale prenait place au parc le 405 à Vaudreuil-Dorion. Douze jeunes comédiens de onze ans et moins se sont joints aux acteurs du Théâtre de la Pièce Cassée pour trois scènes durant le spectacle.
Devant près d’une centaine de spectateurs attentifs, les comédiens du théâtre ont performés avec brio pendant plus de 90 minutes. La pièce s'est déroulée rondement malgré quelques problèmes de son à peine perceptibles.
La préparation et la mise en œuvre de cet événement unique sont venues avec leur lot de défis. Il y a eu justement de petites difficultés au niveau du son qui ont bien fait réagir les acteurs après la représentation, mais qui n’ont pas du tout nui à la compréhension du public qui a applaudi chaleureusement la performance.
« Pour moi, le plus gros défi, ça a été de garder un bon rythme à travers le spectacle sans nécessairement me préserver, c’était vraiment un genre de marathon de performance », relate Philippe Robidoux, qui jouait Mayeule, un grand conteur avec un penchant pour la menterie.
Celui-ci est parvenu à relever la tâche en effectuant ses monologues de brillante façon.
Du côté de Geneviève Ackerman qui, elle, interprétait Patience, la mère protectrice de Boréale, le plus dur a été de changer autant d'instruments. Car oui, la musique était jouée en direct par cette comédienne qui est aussi musicienne. En tout, « il y avait une vingtaine d’instruments sur scène », souligne Geneviève.
Ces instruments n’étaient pas tous conventionnels, certains venaient du Pérou, du Japon ou encore de la ville perdue de Tàr où se déroulait la légende racontée dans la pièce. Lorsqu’ils étaient joués, leur mélodie envoûtante permettait d’installer l’ambiance nécessaire.
L’éveil d’une passion
La magie opère bien avec les enfants : « C’était vraiment simple de travailler avec eux, et c’est juste une fois qu’ils étaient là que la pièce a pris tout son sens », mentionne Geneviève Ackerman. En effet, elle, Philippe Robidoux et Jean-Philippe Boivin, qui interprétait Boré, ont pratiqué pendant tout le mois de juin avec un script troué.
Ce n’est qu’une semaine avant la représentation que l’équipe a intégré douze jeunes des camps artistiques de Vaudreuil-Dorion au processus de création. Ces enfants ont joué le rôle des vilains, de petits travailleurs des champs rigolos. Certains d'entre eux ont aussi incarné d'autres personnages rencontrés au fil de la légende comme Grosse-face et son congénère Tête-dans-le-cul.
Avec ne serait-ce qu’une semaine, les acteurs professionnels ont su développer un lien avec ces petits comédiens d’un soir. « On a vraiment senti qu’il était reconnaissant de ce qu’on leur avait appris, beaucoup sont venus nous voir après le spectacle pour nous remercier et nous donner des câlins », exprime Philippe Robidoux. « S’il y en a au moins deux là-dedans à qui ça a donné envie de faire de l’art, j’ai réussi ma mission », ajoute Geneviève.
« Maintenant que ces apprentis acteurs ont eu une véritable expérience théâtrale, sur scène et devant un vrai public, ils savent c’est quoi créer et je suis persuadé qu’ils poursuivront à développer cette passion », témoigne Philippe.
Le dernier souffle de Boréale
Malheureusement il s’agissait de la seule et unique représentation de La Légende de Boréale. « Avant on avait une enveloppe de la Ville pour mener à bien ce projet-là, mais plus maintenant », explique le metteur en scène de la pièce, Philippe Gauthier.
Même cette année, le scénariste du Théâtre de la Pièce Cassée à travaillé fort pour aller chercher du financement ailleurs. « À moins d’un retour de cette enveloppe culturelle, ça va être difficile pour nous de recréer une pièce d’envergure comme celle-là ici », précise-t-il.
À lire également:
Un spectacle enchanteur prendra vie au 405
Une création collective avec les jeunes d’ici présentée ce samedi
Marie-Élaine Thibert sera bientôt en spectacle à Vaudreuil-Dorion