Guy Thauvette incarne Jean Louis dans Le dernier des monstres
Un nouveau rôle pour un comédien natif de Pointe-des-Cascades
Depuis le 5 juin dernier, les amoureux de télévision québécoise peuvent visionner la série Le dernier des monstres sur illico +. La production originale de Pixcom, en collaboration avec Québecor Contenu, met en vedette une panoplie de comédiens talentueux, dont Guy Thauvette natif de Pointe-des-Cascades. Entrevue avec celui qui a fêté son 81e anniversaire de naissance en mars dernier.
Avant de plonger dans le vif du sujet, il est important de lever le voile sur les racines du comédien et scénariste avec la région de Vaudreuil-Soulanges.
« J’y suis né en 1944. Mon grand-père, Joseph Thauvette, était médecin, mais il a aussi été député fédéral pour le gouvernement du Parti Libéral du Canada dans la circonscription de Vaudreuil-Soulanges. À l’époque, le territoire qu’il desservait comme médecin était énorme. Si une femme était prête à accoucher, il pouvait partir plusieurs jours et nuits consécutives. Il jouait aux cartes avec les hommes dans la cuisine jusqu’au moment où le bébé décidait de se pointer le bout du nez. Quand il revenait chez lui, des voisins le voyait passer dans sa calèche en dormant (rires)», raconte-t-il d’entrée de jeu.
Une recherche rapide permet de confirmer que Joseph Thauvette a été député à la Chambre des Communes, à Ottawa, pendant 5432 jours, soit 14 ans, 10 mois et 15 jours. Il a été élu pour la première fois le 28 juillet 1930 et a terminé son engagement politique le 10 juin 1945. Il est décédé dix ans plus tard, le 24 novembre 1955 à l’aube de son 80e printemps.
Du côté maternel, M. Thauvette possède aussi de fortes racines avec ce coin de pays. « Mon grand-père Sauvage a demeuré dans le village de Belle-Plage, aujourd’hui appelé Vaudreuil-sur-le-lac. Il a rencontré ma grand-mère à cet endroit-là. Elle était enseignante à l’école Quinchien qui était située entre Dorion et Pointe-des-Cascades à l’époque. Elle enseignait aux élèves de 1ière à 7e année. Mon grand-père a occupé plusieurs emplois qui ont mené la famille à plusieurs endroits au Québec. Il a, entre autres, été surintendant au Canal de Soulanges. Il s’était installé avec ses quatre enfants dans la maison qui était dédiée à l’occupant de cette fonction à Pointe-des-Cascades. Par la suite, il a été nommé à Sault Sainte-Marie, en Ontario où toute la famille a déménagé.»
Il a aussi passé une partie de sa jeunesse à Vaudreuil-Dorion, dans la maison familiale située près du Musée régional. « Mon père est enterré au cimetière de Vaudreuil-Dorion situé derrière l’église Saint-Michel. À l’époque, le musée était une école primaire que j’ai fréquenté. C’est là que j’ai connu mon premier amour, que j’ai donné mon premier french…bref que j’ai vécu tout ce qui fait grandir. J’ai fait mes pas, dans le domaine artistique, là-bas en chantant dans un spectacle à l’école Saint-Michel. Je jouais le rôle principal. Encore aujourd’hui, j’en conserve des souvenirs inoubliables. C’est en participant à ce spectacle que j’ai compris qu’on pouvait en faire un métier. Des années plus tard, en 1969, je fondais la troupe de théâtre Le Grand Cirque ordinaire avec cinq autres comédiens, soit Paule Baillargeon, Jocelyn Bérubé, Raymond Cloutier, Suzanne Garceau, Claude Laroche et Raymond Cloutier.»
Bien qu’il soit né dans la région, M. Thauvette indique ne pas y avoir mis les pieds depuis un bail. « Ça fait quelques années que je me dis que je dois y retourner avec mes deux filles pour leur faire découvrir ce coin de pays. J’ai encore de la parenté aux Cèdres notamment, mais j’hésite, car on m’a dit qu’il était difficile, à Vaudreui-Dorion, de se faire servir en français. Je suis souvent retourné à Vaudreuil-sur-le-Lac, car j’y ai encore de la famille.»
« J’ai adoré faire ça»
Guy Thauvette ne s’en cache pas: il a adoré plonger dans la peau de Jean Louis, personnage qu’il incarne dans Le dernier des monstres, une série qui compte six épisodes. « C’est un beau rôle. Je ne suis pas là du début à la fin, mais à certaines occasions. La série nous plonge dans une enquête à la suite des meurtres de trois jeunes avocats apparemment sans histoire. Ils sont brutalement assassinés en plein coeur de Montréal. L'auteur de ces crimes sordides a laissé sur les victimes de mystérieux symboles à connotation religieuse. Pour faire la lumière rapidement sur ces crimes, un sergent-détective (Luc Picard) fait appel à un théologien (Benoit Drouin-Germain) à la verve et à la bonté excessive. Excité de pouvoir prêter main-forte à son coéquipier de hockey et à sa partenaire, la sergente- détective Maya Mérida (Ariane Castellanos), le jeune théologien s’investit corps et âme dans cette mission, sans soupçonner à quel point sa vie s’en trouvera chamboulée. Alors que l’enquête se complexifie et que les meurtres se multiplient, les découvertes du théologicien lèvent le voile sur les véritables motivations du tueur.»
M. Thauvette indique avoir eu d'excellents rapports avec les artisans de la série, et ce, tant avec le réalisateur Adam Kosh, qu'avec le reste de la distribution. « J'ai eu beaucoup de plaisir à participer au tournage de cette série. Le réalisateur, Adam Kosh, a été une véritable découverte pour moi. Mon personnage a été amoureux, et dans ma carrière, je n'ai pas souvent eu l'occasion d'en personnifier avec ce trait de caractère. Au contraire, j'ai souvent donné vie à des hommes détestables ou violents comme un tueur de Hells ou encore un père qui bat ses enfants. J'ai toujours accepté, car je me disais qu'il faut bien que quelqu'un joue ce type de rôles. Dans Le dernier des monstres, je joue un intello qui a été amoureux. Ça rejoint un peu mon histoire de vie, car j'ai perdu ma compagne récemment après 38 ans de vie commune.»
L'acteur qui compte des décennies d'expérience avoue toutefois avoir été inquiet à l'approche du tournage. « J'en fait moins qu'avant et ma mémoire n'est plus ce qu'elle était. J'avais beaucoup de textes à apprendre et je devais ressentir des émotions assez forte. Avec Adam Kosh, on a trouvé des trucs pour que ce soit moins inquiétant pour moi », termine-t-il.
Pour les intéressés, on peut visionner les six épisodes, de 60 minutes chacun, de la série Le dernier des monstres sur la plateforme illico+.
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