Histoire de nos églises
L'église Saint-Joseph des Cèdres garde une foi ardente
L'orgue d'Eusèbe Brodeur, classé monument historique
L'église des Cèdres et le cierge pascal datant de 1781
Le second orgue au rez-de-chaussée qui est utilisé de temps en temps
La statue funéraire en cire de Sainte-Placide
C'est l'abbé André Lafleur qui a prononcé le dernier sermon, du haut des escaliers de cette chaire
L'arrière de l'église
Le monument du Sacré-Coeur en façade de l'église
Le presbytère
Le sacristain Maurice Proulx
La chaise rouge ou a siégé Georges-Frédéric-Théophile Baillairgé des Cèdres
Néomédia Vaudreuil-Soulanges continue cette semaine sa série sur l'histoire des églises de la région.
La paroisse Saint-Joseph-de-Soulanges aux Cèdres a été fondée en 1752 et la première chapelle y sera érigée. Les archives font toutefois état d’un lieu de culte qui aurait été visité par des missionnaires itinérants bien avant la construction de cette chapelle. L’endroit aurait ensuite servi à la construction d’un fort pour y abriter des troupes britanniques lors de l’invasion américaine en 1775-1776. Les envahisseurs y seront d’ailleurs défaits.
La première église est construite en 1781. Mais à cause des intempéries qui s’abattent régulièrement sur le village, le bâtiment se dégrade rapidement. On décide de construire sur le même emplacement une nouvelle église qui sera terminée en 1881.
Le 14 janvier 1950, une énorme tempête s’abat sur le village avec des vents soufflant du fleuve à plus de 95 kilomètres/heure. Le clocher de l’église, une construction pyramidale de 19 mètres, surmontée d’une croix de métal de 2,8 mètres, se brise et s’effondre dans l’église au-dessus de l’autel latéral droit. Miraculeusement, le clocher arrête sa chute juste au-dessus de l’autel évitant la destruction du mobilier liturgique et des objets religieux.
Le jour où la flèche du clocher a basculé
Dominant le village par sa hauteur, le clocher était garni de trois cloches. Importées de Londres vers 1881, pesant respectivement 1 800, 1 050 et 790 livres et formant un «carillon parfait» selon les directives de l’évêque de Montréal de l’époque, Mgr E.-C. Fabre.
L’apparence extérieure a été modifiée après le 14 janvier 1950, jour où de forts vents ont fait basculer la flèche du clocher qui, après avoir traversé le toit, s’est écrasée à l’intérieur du bâtiment provoquant d’énormes dommages.
Devant la perspective d’un autre incident du genre, les responsables préféreront amputer la flèche de 20 pieds au risque de changer la symétrie originelle de la façade. Cette transformation explique l’aspect massif du clocher actuel.
Le presbytère du Village et la résidence d'un évêque
L’ancien presbytère, datant de la fin du 18e siècle et considéré comme vétuste, a été remplacé en 1908 par l’édifice qui s'y trouve actuellement. Les dessins des plans furent confiés à l’architecte montréalais Joseph Venne (1858-1925).
Aujourd'hui, il y a une sacristie où ont lieu les rencontres des agents pastoraux et parfois des jeunes pour des cours de catéchèse. Dans le reste du presbytère, vit l'ancien évêque du diocèse de Valleyfield, Mgr Noël Simard, qui a décidé d'y garder demeure; il y vit déjà depuis 12 ans. Il a été remplacé comme évêque le 12 septembre dernier par Mgr Alain Faubert.
Le monument du Sacré-Coeur
Élevé en remerciement à la protection divine accordée aux jeunes hommes des Cèdres lors de la Première Guerre mondiale, le monument du Sacré-Coeur est un rappel émouvant de cet événement sanglant. Installée en 1919, la base de marbre provient de la maison Brunet de Côte-des-Neiges. Il faudra attendre deux autres années avant que la statue soit installée sur son socle.
Sculptée par les artisans de Pietrasanta en Italie, elle est composée de marbre de Carrare. Les lampadaires, également de l’époque, s’illuminaient les vendredis et les jours de fête.
L'orgue d'Eusèbe Brodeur, monument historique
Dix-sept ans après la fin de sa construction, l’église Saint-Joseph-de-Soulanges accueille dans son jubé un véritable trésor. Classé monument historique en 1977 et toujours fonctionnel, l’orgue, qui date de 1898, a été réalisé par Eusèbe Brodeur dans son atelier de La Providence (Saint-Hyacinthe). Cet instrument tient son originalité du fait que très peu d’orgues Brodeur ont traversé le temps sans disparaître ou sans avoir été grandement modifiés. Seules les églises de Cacouna (1888) et de Saint-Joseph-de-Soulanges possèdent l’immense privilège d’abriter des exemplaires qui conservent toujours leur authenticité.
Le mystère de Sainte-Placide
Une statue funéraire en cire, grandeur nature, représentant Sainte-Placide est située dans le tombeau de l’autel latéral du transept droit de l’église. Elle y est installée depuis la construction de l’église et n’a jamais été déplacée. Elle est très bien conservée. Règle générale, le tombeau est fermé et la sculpture n’est, qu’à de rares occasions, dévoilée aux fidèles. La dernière fois où le tombeau a été ouvert et la sculpture présentée au public de manière officielle est en septembre 2002.
Selon le Musée régional de Vaudreuil-Soulanges, cette statue aurait été offerte en 1881 par le curé Paul Bruchési (1855-1939), futur évêque de Montréal, qui l’aurait rapportée d’un séjour à Rome. Ce dernier venait passer régulièrement ses vacances d’été à Les Cèdres et avait un attachement particulier pour la paroisse.
Jusqu’en 1965, la dévotion à ce gisant a été très présente dans la paroisse et le 13 septembre de chaque année était décrété journée de congé pour la célébration de Sainte-Placide. Durant cette journée, on ouvrait le tombeau pour les cérémonies religieuses. Aujourd’hui, peu de citoyens en connaissent l’existence.
Le cierge pascal et la chaise rouge
L'église des Cèdres a conservé de sa première église détruite un cierge pascal qui date de 1781. Il est placé à l'avant dans l'église. On trouve également une chaise rouge à l'avant de l'église, qui représente la chaise ou a siégé Georges-Frédéric-Théophile Baillairgé (1824-1909), qui a agi comme député et ministre des Travaux publics du Canada. Il était résident des Cèdres et à la fin de son mandat, il a remis sa chaise à la Paroisse.
L'ancien autel
L'ancien tabernacle du maître-autel de l'église Saint-Joseph-de-Soulanges, datant de 1780, est maintenant ailleurs qu'en son lieu d'origine. Le meuble a d'abord été offert aux religieuses de la congrégation de Notre-Dame qui s'est installée aux Cèdres en 1843. Après l'incendie du couvent, le tabernacle a éventuellement été acheté par le Musée du Québec (aujourd'hui Musée national des beaux-arts du Québec), qui en est toujours le propriétaire et où on peut l'y voir.
Les débuts de l'église Saint-Joseph-de-Soulanges
L’église a été érigée pour remplacer l’ancien bâtiment datant de 1781. Cet édifice aux formes néogothiques a été dessiné par l’architecte bien connu Victor Bourgeau (1809-1888). C’est l’entrepreneur François-Xavier Archambault qui a réalisé l’ensemble des travaux qui se sont déroulés entre 1879 et 1881. Leur coût total sera évalué à plus de 40 500 $.
Bien qu’elle soit sensiblement logée au même endroit que la précédente, la nouvelle église de Soulanges est située en retrait de l’emplacement original. Le terrain gazonné faisant face à l’actuelle devanture est le lieu où jadis se retrouvaient l’édifice et le cimetière de 1781. Les pierres récupérées lors des démolitions furent utilisées pour élever le mur d’enceinte du cimetière, que l’on peut toujours apercevoir à l’arrière de l’église.
Et aujourd'hui
Le sacristain de l'église des Cèdres, Maurice Proulx, nous parle de la campagne Sauvons notre église qui a été lancée par la Fabrique de la Paroisse Saint-Joseph-de-Soulanges (regroupant les églises de Saint-Joseph des Cèdres et de Saint-Lazare) en 2023. Cette campagne durera 3 ans et a pour objectif d'amasser plus de 350 000 $ pour les deux églises. Maurice Proulx oeuvre bénévolement à l'église des Cèdres depuis le début des années 90, à raison de 4-5 heures par jour actuellement.
À l'église des Cèdres, des enveloppes sont installées dans chacun des bancs pour participer à la campagne Sauvons notre église. Il est aussi possible de payer par chèque ou par carte de crédit aux heures d'ouverture des bureaux respectifs. Ces sommes ne font pas partie des quêtes régulières qui se font lors des messes. L'objectif pour l'église des Cèdres est d'amasser un peu plus de 154 000 $. Présentement, 58 443 $ ont été amassés, ce qui représente un peu plus du tiers du montant total.
Selon M. Proulx, les paroissiens Cédreaux ont vraiment à coeur la préservation de leur lieu de culte. Plusieurs activités y sont organisées ou présentées, décrit-il. L'église accueille les paroissiens pour les sacrements habituels : baptêmes et mariages sur rendez-vous, confession et offre le sacrement des malades et celui du pardon.
La Chorale de l'église des Cèdres
Tous les deux dimanches, Ils sont une vingtaine de choristes des Cèdres à se retrouver régulièrement les mercredis soirs pour apprendre, répéter et revoir des chants qu’ils interpréteront à l’eucharistie de la paroisse à tous les deux dimanches.
L'église gère également le Comptoir familial des Cèdres, situé tout près. On peut consulter la page Facebook du comptoir pour plus de renseignements.
Les réparations courantes
La plupart des réparations liées à l'église des Cèdres peuvent être remboursées par le Ministère de la Culture et des Communications, Répertoire du patrimoine culturel du Québec, jusqu'à environ 70 %. Les factures sont d'abord envoyées au diocèse, avant de prendre la route de Québec. Comme le mentionne le sacristain : « il s'agit d'un processus assez long, il faut prévoir à l'avance ».
Sources : Guide du Patrimoine bâti, municipalité des Cèdres; Histoires de chez nous - Musées numériques Canada; Répertoire du patrimoine culturel du Québec; Musée régional de Vaudreuil-Soulanges
À lire également
Église catholique Sainte-Jeanne-de-Chantal : un monument vivant
L'église de Saint-Michel de Vaudreuil : un joyau dans la région
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.