Grâce à la Fabrique et à la Fondation
Église catholique Sainte-Jeanne-de-Chantal : un monument vivant
Photos de l'ancienne église
Photos de l'ancienne église
L'église Sainte-Jeanne-de-Chantal avec son presbytère et ses superbes jardins
Richard Mainville, président de la Fondation, et Sylvie Crevier, présidente de la Fabrique dans l'église Sainte-Jeanne-de-Chantal
Quelques sections de jardins sont consacrées aux 4 villes de l'Île-Perrot
Quelques sections de jardins sont consacrées aux 4 villes de l'Île-Perrot
Le presbytère bien entouré de fleurs
La Chapelle du Souvenir
La grande salle dans le presbytère
Autel à l'intérieur de l'église historique Sainte-Jeanne-de-Chantal
Richard Mainville et Sylvie Crevier à côté du panneau historique installé dans le jardin
Le cimetière en paliers de l'église, unique en Amérique du Nord
Porte de l'ancien cimetière de l'église à l'avant
Le presbytère à l'avant
Néomédia Vaudreuil-Soulanges commence cette semaine une série sur l'histoire des églises de la région. À tout seigneur, tout honneur, l'église catholique Sainte-Jeanne-de-Chantal est la plus ancienne église de la région de Vaudreuil-Soulanges. Construite en 1773-1774 par l'entrepreneur Basile Proulx (1730-1808), elle est caractéristique des églises érigées en milieu rural au 18e siècle.
La petite histoire d'hier ... (d'après les notes de l'historienne Lise Chartier)
L’église originale : 1773-1774
Le contrat de construction de la première église de l’île Perrot a été signé en présence du notaire Thomas Watier, le 22 mars 1773 par Basile Proulx, entrepreneur demeurant à la pointe à Quenet (Beaurepaire) et les syndics Antoine Leduc, Joseph Lefebvre et Pierre Monpetit, lesquels avaient été élus et mandatés à cet effet par l’assemblée des 75 chefs de famille de l’île Perrot, tenue le 13 décembre 1772. L’entente est conclue en contrepartie de la fourniture par les habitants de 60 minots de blé et de 600 livres de lard ainsi que d’une somme de 3 400 livres schelings. Ce paiement, en biens et en espèces, s’étale de la signature du contrat, en mars 1773, à la remise de l’église « clé en main », prête à y installer l’autel, en septembre 1774.
Le bâtiment original, tel que décrit dans l’acte notarié, mesure « 60 pieds de long et 30 pieds de large, en dedans; il a 18 pieds de haut, de la pierre la plus basse jusqu’aux sablières ».
Les ouvertures, huit fenêtres et une porte sont montées en pierres de taille de 6 pouces. La couverture est en bardeaux de 4 pouces et le plafond est voûté, « fait de planches blanchies et bouffetées » dont le bout se termine par une moulure. Les fenêtres comportent trois verres en largeur et sept en hauteur, de 6 x 7 pouces, elles sont bien mastiquées et fermées par des volets. Le plan original inclut une partie réservée pour la sacristie qui devait se situer dans la partie curviligne de l’édifice, à l’arrière du maître-autel.
La vue arrière de l’église Sainte-Jeanne-de-Chantal présente un amalgame intéressant de toitures surmontant les ajouts successifs réalisés pour la plupart au XIXe siècle.
L’agrandissement et les ornementations sculptées : 1812-1828
En 1812, sont complétés des travaux d’agrandissement qui dotent l’édifice des transepts, d’un chœur surélevé et d’une sacristie. L’édifice prend alors la forme d’une croix romaine. La paroisse acquiert le mobilier de style Quévillon, ajoute des bancs et, la même année, Joseph Turcaut entreprend la sculpture des premiers éléments architecturaux décoratifs qu’il achèvera en 1819. Dix ans plus tard, la décoration de l’église se poursuit avec l’ajout dans le chœur et la nef d’ornementations sculptées par Louis-Xavier Leprohon. Ce dernier réalise le baptistère encore utilisé de nos jours.
La sacristie et le clocher : 1839-1865
Dès 1832, le revêtement extérieur de pierres avait été recouvert d’un crépi pour la somme de 740 livres. Entre 1839 et 1849, les travaux se poursuivent nécessitant des déboursés de l’ordre de 15 500 francs, notamment pour l’ajout d’une rallonge de 10 pieds réservée à la sacristie où le curé célébrait la messe sur semaine. Le clocher est détruit par la foudre en 1863 et réparé en même temps que le toit, vers 1865.
La nouvelle façade de 1901
En décembre 1896, le clocher s’effondre, emporté par des vents violents ; sa chute endommage la façade du temple qui se lézarde. En 1901, une nouvelle façade est dessinée.
La Chapelle du Souvenir
La Chapelle du Souvenir rappelle les premières chapelles rurales de la Nouvelle-France. La Chapelle du Souvenir, n’était pas à l’endroit actuel, mais elle fut construite d’abord à la Pointe-du-Moulin, non loin du Moulin. C’est en 1953, qu’elle a été reconstruite tout près de l’église. Voici une partie de son histoire.
En 1740, une première chapelle est construite à la Pointe-du-Moulin, sur un terrain qui a été offert par la Seigneuresse Jeanne-Françoise Cuillerier. Ajoutons qu’en 1753, eut lieu l’échange du terrain de la Pointe-du-Moulin pour le site de l’église actuelle dont les premières étapes de sa construction se situent entre 1753 et 1775.
Le presbytère
C’est le 7 avril 1780 que se signe, dans la maison de Pierre Monpetit, le contrat de construction du presbytère Sainte-Jeanne-de-Chantal avec l’entrepreneur Basile Proulx.
L’édifice de pierres mesure 16 mètres sur 11 et 5 mètres de hauteur. Il comprend 12 fenêtres, 2 portes doubles vers l’extérieur et 7 portes vitrées à l’intérieur. Son toit est fait de bardeaux de cèdre.
... à aujourd'hui
Grâce aux forces conjointes de Richard Mainville, président de la Fondation du patrimoine Sainte-Jeanne-de-Chantal, et de Sylvie Crevier, présidente du Conseil de Fabrique de la Paroisse Sainte-Jeanne-de-Chantal, l'église catholique Sainte-Jeanne-de-Chantal respecte un mot d'ordre : rester vivante pour tous.
Depuis 2016, les deux partenaires travaillent ensemble et organisent une foule d'activités pour tous. Le joyau le plus précieux de la Fondation, c'est la présence de nombreux bénévoles qui sont recrutés par projet pour oeuvrer sur le site.
« Notre objectif commun, affirme M. Mainville, c'est que les gens s'approprient le site. On travaille en partenariat avec la Fabrique Sainte-Jeanne-de-Chantal et la Société d'horticulture environnementale des villes de l'Île-Perrot. Je tiens à souligner également le travail extraordinaire de l'historienne Lise Chartier qui a rédigé tout l'historique de l'église sur le site de la Fondation du patrimoine Sainte-Jeanne-de-Chant. J'invite la population à visiter ce site et à écouter le balado qui y est disponible», a précisé M. Mainville.
Tous les mardis, de 9 h à midi, environ une quinzaine de bénévoles se réunissent pour travailler sur les divers projets de la Fondation et de la Fabrique. « Durant ces rencontres, où les bénévoles sont tenus au courant de l'avancement des projets, la Fondation et la Fabrique offrent à tous café et biscuits ainsi qu'une séance d'exercices avant d'aller entretenir le jardin », précise le président de la Fondation.
Des gens de plusieurs municipalités aident le duo Fondation-Fabrique qui peut d'ailleurs compter sur des familles et des mentors qui vont aider à la recherche de divers professionnels pour préserver et embellir les lieux, dans les meilleures conditions possibles, parfois gratuitement.
Les deux présidents bénévoles s'assurent que tout fonctionne sur le site. « On n'est pas pris dans un carcan administratif », se réjouissent-ils.
Ainsi, la galerie du presbytère a été refaite, et le mur extérieur sera aussi réparé en respectant les matériaux d'origine. La grande salle du presbytère peut d'ailleurs être louée via la Fabrique pour divers événements : réunions, mariages, etc. On vient juste d'y y installer un système d'ancrage pour les tableaux, permettant de ne pas abîmer les murs. Les rôles sont bien définis, la Fondation revitalise le site et la Fabrique est propriétaire et gestionnaire des locations.
Rappelons quelques lettres de noblesse de l'église Sainte-Jeanne-de-Chantal :
- Elle a célébré sont 250e anniversaire en juin dernier;
- Les lieux entourant l'église ont été récemment reconnus comme l'un des 10 plus beaux sites du Québec par Luc Noppen, spécialiste en patrimoine religieux;
- L'église est reconnue comme monument historique du Québec, incluant son cimetière à l'avant.
- Le site patrimonial possède le seul cimetière en paliers en Amérique du Nord;
- Le site est reconnu comme ayant une valeur patrimoniale par la Ville de Notre-Dame-de-l'Île-Perrot, qui le protège.
Une collecte de fonds avait été organisée en 2019 et les gens ont été très généreux, indique M. Mainville. Les professionnels en construction offrent parfois leurs services gratuitement. Des reçus d'impôts peuvent être remis pour les dons divers, en argent ou en services, rappellent les deux présidents.
Trouver de la relève pour maintenir la vitalité du site patrimonial fait également partie de la mission que Richard Mainville s'est donnée et il cherche à impliquer des personnes intéressées le plus tôt possible. Un focus groupe avait été organisé en 2019 avec les jeunes de 18 à 45 ans pour comprendre ce que signifie pour eux le mot patrimonial et pour intéresser la relève.
Le site patrominial est ouvert tous les jours depuis la Fête nationale et jusqu'au 22 septembre, de 10 h à 15 h pour les visiteurs. Il restera ouvert toutes les fins de semaine jusqu'à l'Action de grâce, de 10 h à 15 h également. Il y aura des journées portes ouvertes de 10 h à 15 h les 6, 7 et 8 septembre prochains.
On peut obtenir des renseignements sur et communiquer avec la fondation et la fabrique en consultant leurs sites Web et leurs pages Facebook. Le site Web de la Fondation du patrimoine de Sainte-Jeanne-de-Chantal offre de façon détaillée tout l'historique de l'église.
Suivez notre série sur les églises de Vaudreuil-Soulanges. La prochaine église sera celle de Saint-Michel à Vaudreuil-Dorion et on vous en parle d'ici deux semaines.
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