Hausse très importante des abonnements commerciaux aux chaînes sportives
Les bars sportifs locaux bientôt forcés d’augmenter leurs coûts?
Si vous vous rendez prochainement à votre bar sportif favori pour écouter une partie de hockey entre amis, une surprise pourrait vous y attendre. Les coûts pourraient y être plus élevés. Pourquoi? À cause de la hausse significative des abonnements commerciaux aux chaînes sportives imposée aux tenanciers.
Par exemple, pour un restaurateur ou un tenancier qui compte 200 places dans son commerce, la hausse est de 7 000 $ par an. « L’augmentation est proportionnelle au nombre de places du restaurant, ce qui veut dire que plus celui-ci accueille de clients, plus il paie cher. Plusieurs de nos membres nous disent qu’ils se désabonnent de ces services en raison du prix », souligne d’entrée de jeu, Martin Vézina, conseiller en communication au sein de l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) qui compte 790 membres en Montérégie.
Cette action découle d’une augmentation drastique des coûts d’abonnements commerciaux aux chaînes sportives survenue au cours de l’été. Soulignons que le Québec est la dernière province du Canada à subir ce choc tarifaire sur le plan commercial pour les chaînes TVA Sports, RDS et Sports Net.
Une solution d’amortissement pour les chaînes sportives
« Le problème, c’est que les chaînes sportives composent avec une croissance des droits de diffusion des matchs de la LNH. Celles-ci veulent amortir leur investissement. Comment? En haussant le coût des factures des commerçants. Cependant, pour les bannières, ces augmentations ne sont pas catastrophiques, mais elles peuvent le devenir pour des plus petits tenanciers ou restaurateurs qui diffusent des matchs », explique M. Vézina.
Cette situation n’est pas prête de changer. Pourquoi? Car les chaînes sportives ne sont pas régies par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Cela signifie donc qu’elles sont libres d’augmenter les coûts à leur guise.
Des impacts importants pour les commerçants locaux
De son côté, Jonathan Auger, propriétaire du Goupe Olivia, a pris la décision de tout simplement se désabonner des chaînes sportives. « Nous ne sommes pas un restaurant où les gens viennent pour regarder du sport. Donc, nous avons préféré de tout simplement annuler notre abonnement ». Pour sa part, l'augmentation portait sa facture à près de 700 $.
Même son de cloche chez Golfin Dorion. « Pour l'instant, nous avons décidé de nous désabonner, mais nous analysons la situation pour savoir ce que nous allons faire dans les mois à venir », souligne Patricia Quesnel de Golfin Dorion.
« Peut-être durant notre forte saison, de janvier à mars, nous allons faire exception, mais ça reste à voir. »
Quelques solutions de l’ARQ
Face à ce problème qui touche des milliers de restaurateurs au Québec, l’ARQ propose quelques pistes de solutions. Sans enrayer le problème, celles-ci peuvent diminuer la facture du client.
Premièrement, l’organisme propose de vérifier la portée de ses écrans. « Si mon permis d’alcool a été délivré pour 200 places, mais que seulement une centaine sont dans la portée du téléviseur, il sera possible de faire baisser la facture en appelant son fournisseur et en expliquant la situation », mentionne M. Vézina.
Deuxièmement, M. Vézina précise que des menaces de débranchement peuvent faire bouger les choses. « Plusieurs de nos membres qui ont appliqué cette solution ont eu droit à une baisse des tarifs », rapporte-t-il.
La dernière solution est sans frais. « Si vous n’êtes pas capable d’assumer les frais, vous pouvez toujours diffuser la partie du samedi soir sur CBC, une chaîne anglophone, mais gratuite. Quelques membres optent pour cette solution », conclut-il.
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