Bâtir une culture d’expériences
V.I.V.R.E. & Grandir Autrement
Je crois que la création et le maintien d’une communauté innovante, basée sur le bien-être, sont essentiels pour développer le plein potentiel de chaque individu. Nous déployons des curriculums de connaissances et édulcorons graduellement ce lien entre théorie et pratique.
Au-delà des connaissances acquises, rien ne vaut un parcours d’expériences de travail.
Même si, dans le langage courant, on aura tendance à utiliser les termes «travail» et «emploi» indistinctement, ceux-ci ont un reflet bien différent.
La notion de travail a un sens large lié à toute activité ou expérience pour produire des biens ou pour fournir des services ou encore même pour son propre usage. Dans cette catégorie, on pourrait inclure l’enfant, aux côtés de son grand-père, qu’il imite en tentant de comprendre les outils de menuiserie. On pourrait aussi penser au jeune homme, accompagné de sa mère, qui tente une recette, qui fait du bénévolat, qui réalise une expérience de stage, etc.
La notion d’emploi, quant à elle, a un sens plus précis. Elle implique des balises : un horaire, des tâches spécifiques, des comportements clairs, un rendement prédéfini, etc.
Cette activité se fera en échange d’une rémunération.
Je considère donc d’un grand intérêt de favoriser la notion de travail. Non seulement le travail permet-il une grande création de valeurs humaines, mais il permet aussi de généraliser plusieurs caractéristiques pertinentes du vivre-ensemble, comme la gestion de nos émotions et des échecs possibles, la socialisation, l’apprentissage par observation, la fierté, etc.
Et si on faisait un petit retour dans «l’ancien temps» où chaque expérience de travail permettait la mise en valeur de la relation humaine, permettait d’alimenter ce besoin de s’émanciper et, simplement, d’apprendre pour comprendre ?
Chaque personne recherchait cette étincelle qui guiderait son parcours, qu’elle soit manuelle ou non. Pendant que les petites Jeannettes et les Louveteaux passaient du temps à la maison de retraite, Carole aidait les couturières à trier les bobines par couleurs. Simon, qui avait deux têtes de plus que toute sa classe, était une richesse convoitée par les commerçants du village.
Il n’y avait pas d’âge pour ce bénévolat. Ces expériences de travail n’avaient pas de prix, car elles étaient valorisantes, elles nous rendaient fiers, elles stimulaient notre confiance en nous, on se sentait compétent. On se sentait utile à notre communauté ; on faisait partie d’un tout !
Réinventer la roue n’a fait que rendre le parcours d’éducation et des services à la personne encore plus chaotique et incompréhensible. Les individus semblent triés comme des cercles ou des carrés, sans distinction de ce qu’ils sont réellement! Reprenons le pouvoir sur nos communautés par cette recherche d’expériences de travail, de proximité et de valeurs humaines plutôt que de viser uniquement l’intelligence collective.