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Disponible à l’apprentissage

durée 12h00
8 février 2023
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
V.I.V.R.E. & Grandir Autrement

Lorsque l’on est en contact avec des personnes autistes, on constate, à tous les âges de la vie, qu’ils sont en relation directe avec leur être profond. Il est donc approprié de parler ici d’un état particulier lors de contextes d’apprentissages.

Bien que cette notion de disponibilité à l’apprentissage soit une intégration complexe des différents savoirs qui nous entourent, elle représente pour chacun de nous un réel défi : celui d’apprendre à apprendre. Alors, comment gérer l’information qui arrive dans toutes les directions et qui provoque chez soi des sensations et des réactions physiques ?

Nous sommes tous au fait que nous n’intégrons pas l’information de la même manière, que nous n’apprenons pas de la même façon, et ce, pas seulement face à la tangente visuelle ou auditive. Selon le Dr Jean-Pierre Lagacé, optométriste, ce processus représente une réelle implication de l’individu face à l’environnement dans lequel il évolue.

En 1993, il définissait donc un modèle, telle la pyramide de Maslow, qui listait les besoins de compréhension sensoriels liés au développement humain en s’inspirant du lien entre les habiletés visuoperceptuelles, vers l’accès à la lecture, et la réussite scolaire. Son hypothèse théorique, fort pertinente, suggérait sept niveaux de consolidation, voire d’intégration des préalables afin d’arriver à être prêt à apprendre : la motricité globale, la motricité fine, la motricité oculaire, les habiletés visuelles et auditives, la perception visuelle et auditive, l’organisation perceptuelle et, finalement, la conceptualisation.

On comprend bien, ici, que la gestion des variables qui nous entoure est l’élément central de notre développement. Pour une personne autiste, l’évolution dans les différentes sphères de cette pyramide se fera à divers niveaux. En effet, celle-ci intègrera les sensations de types psychoaffectives, elle tâchera d’analyser les comportements et modèles sociaux liés à ces aptitudes, elle tentera de définir les mouvements et leurs réactions internes et elle cherchera à comprendre les irritants et éléments perturbateurs afin de rehausser sa disponibilité, le tout en tâchant de conserver une certaine motivation face au sentiment d’échec.

C’est un peu comme avoir à utiliser une multitude de boucliers pour nous protéger de ce que nous ne connaissons pas, ce que nous ne comprenons pas, ce sur quoi nous n’arrivons pas à mettre des mots.

Dans les prochains billets du blogue, je reviendrai sur chacune des composantes de la disponibilité à l’apprentissage, car c’est grâce à cette ascension que l’individu développe son autodétermination, il est donc essentiel d’en comprendre chacun des aspects, mais de comprendre aussi que le rythme d’apprentissage peut être très variable dans le temps, et d’un individu à l’autre.

Donc, pour effectuer son actualisation, la personne autiste est constamment mobilisée dans son corps afin de se représenter dans son environnement. Elle doit prendre conscience de son être et en décoder chaque partie, que ce soit externe ou interne.

Puis, elle doit comprendre et effectuer sa propre définition des concepts qui l’entourent afin de mieux assimiler les nouveaux apprentissages. C’est un peu comme une commode où nous classerons l’information jugée pertinente en catégories afin de tenter d’offrir des détails lors de nos échanges puisqu’elle (qui est-elle ? Je suis mêlée ici) ne sera pas toujours en mesure de définir de façon précise ce qui la perturbe, mais pourra à l’occasion la décrire en terme sensoriel ou imagé.

La gestion des stimuli aura tendance à s’exécuter automatiquement chez les individus typiques, en fait c’est ce que ces derniers croient en prenant un pas de recul d’une personne qui parle trop fort ou en s’asseyant le dos au mur au restaurant.

Toutefois, la majorité des personnes autistes devra comprendre le sens de la stratégie à adopter, la mécanique qui amène à cette sensation, mais aussi ce que signifie ce que je ressens dans ce contexte. Ce n’est qu’à ce moment qu’une stratégie d’autorégulation est possible, car chaque élément et chaque nuance liée à l’environnement sont compris.

Permettre à la personne autiste d’être disponible aux apprentissages, c’est aussi lui permettre de développer son sentiment d’appartenance et de compétence, sa détermination, son efficacité, sa régulation émotionnelle et enfin lui permettre de se définir et d’être autonome.

 

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