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Parler à son ventre

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29 septembre 2016
Sophie-Pascalle Collin
duréeTemps de lecture 11 minutes
Par
Sophie-Pascalle Collin

Parler à son ventre.

Par Sophie-Pascalle Collin, Msc.D, N.d, T.hyp, TMC, CYT

Non seulement une question de perte de poids, mais pour un équilibre santé, mieux-être générale.

 

Être heureux n’est pas qu’une notion philosophique lorsque comme moi, vous vivez avec une maladie tel que la maladie de Crohn. C’est aussi un art de vivre à cultiver au quotidien, que d’accepter que l’équilibre passe par cet organe, l’intestin. Les secrets de mon épanouissement passent par la nutrition, une reconnexion corporelle et mental à ce que je peux ressentir. Et c’est ce qui anime également ma pratique privé en tant que naturopathe.

Alors que les débats fûrent houleux et confrontant entre ma bonne copine gastro-entérologue et moi-même dans l’approche face à la maladie voilà qu’aujourd’hui les recherches scientifique donnent finalement raison et mettent fin à cette barrière existante entre les soins naturopathique et la médecine. Elles sont tellement complémentaire que renier une revient à refuser le potentiel du ‘malade’ de revenir à un équilibre.

Comprendre pour prévenir et agir pour en finir avec le mal de ventre est tendance!, disait certains, en regard à notre approche naturopathique en matière de soins holistique. Des études scientifiques récentes ont montré que l'intestin et sa flore microbienne confirme maintenant hors de tout doute possible qu’ils sont l'un des maillons phare de notre santé, et qu'il communique en permanence avec notre cerveau. Vous allez voir que tout comme, il y a quelques années, les médecins se sont mis à prescrire de la vitamine D et des Oméga 3, les pharmaceutiques vont sauter sur l’occasion d’augmenter les prescriptions de probiotiques. Ce ne sera plus une question de tendance mais ‘médicale’.

Bref, qu’il joue un rôle déterminant dans l'apparition de nombreuses pathologies a priori très éloignées des problèmes du spectre intestinal, ces études présente le rôle du système digestif et la relation qui existe entre l'intestin, le cerveau et les autres organes.

Autant de principes de base étudiés et introduits maintenant dans la pratique médicale pour prendre soin de notre/votre intestin afin de recouvrer une bonne santé sans recourir aux traitements médicamenteux et qui nous ramène à aborder ce spectre comme nous le pratiquons en naturopathie. Voilà ce qui est intéressant.


Demandez à un Naturopathe.

L'intestin est un organe extrêmement précieux et complexe qui contient des millions de neurones. Comme le cerveau, le tube digestif dispose de neurones connectés entre eux qui émettent des signaux lui permettant de se contracter et de participer à la digestion. Il y a un vrai dialogue entre l'intestin et le cerveau. Tout comme la lune et la terre sont de même matière et vive une attraction éternelle, il est de même pour notre cerveau et intestin.

Vous savez, lorsqu'on est stressé avant un examen ou une conférence, on a mal au ventre, on ne se sent pas bien. On a l'impression que notre ventre parle, ce n'est pas une vue de l'esprit, ce n'est pas psychosomatique, il y a des connexions qui se font entre le cerveau, les émotions et l'anxiété et qui vont avoir un lien direct avec l'intestin, et ça va dans les deux sens. C'est ça la grande nouveauté scientifique que reconnaît la naturopathie et la médecine orientale depuis la nuit des temps et qu’il est maintenant possible d’aborder en profondeur avec la participation de la cohorte scientifique.

 

​La nouveauté scientifique, c'est donc que l'intestin envoie aussi des signaux au cerveau?

 

Exactement. Là où ça va plus loin, c'est que les nombreuses bactéries que contient l'intestin peuvent envoyer des signaux qui partent de l'intestin vers le cerveau. Tout d'un coup, on réfléchit au fait que certaines maladies qui n'étaient pas vues comme étant des maladies intestinales pourraient, en partie, prendre leur source depuis l'intestin. On dit que la mort débute dans l’intestin. En fait, on comprend maintenant en médecine que l’intestin est le premier système de défense du corps. Le système immunitaire que l’on retrouve à 60 % dans l’intestin instruit l’organisme en entier dans sa réponse contre l’envahisseur.

En naturopathie, nous savons que l’inflammation intestinale peut initier une inflammation dans n’importe quel système du corps y compris dans le cerveau. Que ce problème de santé amène les membranes cellulaires à s’oxyder et à s’enflammer. Et que cela empêchera les messagers (neurotransmetteurs) d’entrer et sortir de la cellule pour parler à l’ADN. De plus, cela nuira à la mitochondrie à l’intérieur de celle-ci (notre centrale électrique) pour la production de l’énergie. Et donc, qu’il y aura de la fatigue et que cette réaction de défense pourra aussi avoir un impact sur notre état psychologique.

En médecine énergétique, l’intestin grêle est en relation avec notre Coeur ; nous assimilons en vue de l’action choisie et désirée par notre coeur. Lorsque le coeur pulse le sang artériel, il envoie l’information de l’action désirée via le sang et les globules rouges à nos milliards de cellules. Le retour veineux va nous donner l’information retour du vécu au niveau cellulaire. Si le vécu n’est pas en accord avec le désir,  la circulation retour sera chargé et problématique. Et donc, une des découvertes intéressantes de la médecine a confirmé le fait que l’on retrouve la sérotonine, un neurotransmetteur de première importance pour moduler l’humeur, à 95 % dans l’appareil gastro-intestinal. Celle-ci serait en fait un médiateur de la connexion cerveau-intestin, selon le American journal de gastroentérologie. La sérotonine, qui voyagerait de l’intestin jusqu’au cerveau serait responsable de notre bien-être psychologique. Il y aurait donc un système de communication cellulaire établi entre le système nerveux entérique (dans l’intestin) et le cerveau.

 

L'intestin est composé de milliards de bactéries?

 

L'intestin est composé des neurones, des fibres musculaires, mais surtout des milliards de bactéries (qu'on appelle microbiote) avec lesquelles on vit en harmonie. Chacun a son empreinte génétique individuelle de ses bactéries. On s'interroge sur l'action des bactéries présentes dans le tube digestif qui pourraient jouer un rôle dans l'apparition de l'obésité. On dit toujours des obèses qu'ils mangent trop et qu'ils ne font pas assez d'activité physique, mais il y a des facteurs génétiques: la diversité de leurs bactéries serait modifiée. Selon des recherches, lorsqu'on a des souris dont on a modifié génétiquement l'empreinte des bactéries, elles développent une obésité. Lorsqu'on implante les bactéries intestinales des souris obèses à des souris minces, les souris minces deviennent obèses. On se rend compte que ces bactéries qui composent l'empreinte de la souris obèse sont capables de rendre obèse une souris qui au départ ne l'était pas.






 

Selon certaines études, les principaux aliments incriminés sont le sucre raffiné, le blé et les produits laitiers qui provoqueraient des intolérances alimentaires chez plusieurs individus. Le sucre, d’une part, bloquerait l’absorption intestinale du complexe B nécessaire à la synthèse de la sérotonine. Également, il provoquerait une inflammation importante de l’intestin tout comme le lait. Également, on a noté que certaines migraines pourraient être améliorées par l’arrêt de la consommation du blé. Selon le Lancet de 1996, on a noté que 30 à 60% des troubles neurologiques non diagnostiqués viendrait d’une allergie au blé.

Plus intéressant encore, certaines études relatent le cas de personnes ayant vu leur psychose s’améliorer lorsque la maladie de Crohn était traitée aux antibiotiques. Les médecins ont alors émis l’hypothèse qu’une neurotoxine pouvait provenir d’une bactérie intestinale et affecter le fonctionnement du cerveau par le biais du système de communication interne. La communauté scientifique commence à peine à explorer une possible connexion intestin-microbe-cerveau.

Un microbe très commun dans l’organisme, le candida (responsable du muguet et de la vaginite), aurait vraisemblablement cette propriété. En effet, la candidose bloquerait la synthèse de la sérotonine dans l’intestin diminuant du même coup le niveau de ce neurotransmetteur au cerveau. On a ainsi noté un lien possible entre la dépression et la candidose. Ironiquement, le médicament Prozac utilisé pour la dépression, a un effet antifongique. D’autres études ont rapporté que le tiers des gens ayant la maladie de Parkinson souffrirait de constipation chronique impliquant une inflammation sous-jacente de l’intestin.

 

 

Notre flore intestinale ou microbiote se constitue dès la petite enfance?

 

 

Notre flore intestinale se constitue vers l'âge de 3 ou 4 ans, il est donc important de s'alimenter de manière très diversifiée, de ne pas prendre trop d'antibiotiques et d'être exposé à des microbes. Oui! On se rend compte que dans nos sociétés très hygiénistes, le système immunitaire de l'enfant est moins soumis à des infections et a moins l'habitude de se défendre, et c'est probablement une des raisons pour lesquelles on a une augmentation majeure d'allergies, d'asthme, d'eczéma. Ça paraît fou mais il ne faut pas être trop propre et vivre dans un environnement trop stérile! Plus on a une alimentation diversifiée et plus on a de chance d'avoir une flore diversifiée.

À comprendre que notre corps est une vaste entreprise complexe de fabrication et de nettoyage  exceptionnellement performante grâce à nos 5 émonctoires (6 chez la femme) : Foie-Rein-Poumon-Gros intestin- peau et règles permettent à notre corps de garder son homéostasie, c’est à dire tous ses paramètres stables (PH, sucre sanguin, cholestérol …)  L’incapacité physiologique à digérer certains types d’aliments et/ou la fatigue des émonctoires vont générer des quantités de déchets circulant dans le sang, la lymphe ou se déposant dans les tissus, les articulations, etc. Les innombrables microbes infestent alors notre système digestif nous intoxicant en permanence et créant un état d’empoisonnement chronique des tissus et du sang.

Ces déchets peuvent être des acides ; en ce cas le corps les neutralisent grâce à ses minéraux. Par exemple la consommation de laitages ou de viande de porc génère des déchets de type acide sulfurique qui sont neutralisés par notre minéral le plus puissant : le calcium. Il y a alors un déchet neutre, le calcium sulfurique, qui doit être éliminé. Le sucre blanc est la substance la plus acidifiante et déminéralisante pour l’organisme ; il brûle la flore intestinale et force le corps à précipiter ses minéraux. Ces déchets peuvent être de type « colles » et vont venir ‘’engluer’’ notre intestin, notre lymphe, notre peau, nos 5 organes des sens, notre cuir chevelu …Si tous les émonctoires sont surchargés, ces déchets sont temporairement stockés dans les articulations, dans les « poches » du corps : utérus, poumon, sinus, gorge… , ils peuvent provoquer un état inflammatoire  chronique et une perturbation du système immunitaire qui les prend pour des corps étrangers. Ils peuvent forcer le corps également à les diluer dans l’eau et nous faisons alors de l’oedème. Le lien avec les maladies auto-immunes apparaît comme une évidence dans une approche globale de la santé pour les praticiens santé naturopathe.

 

D'ailleurs, on est exposé à des bactéries dès notre naissance?

 

Dès la naissance, l'enfant va être en contact avec les bactéries maternelles de la flore vaginale et rectale lors de sa naissance par voie basse, c'est son premier contact avec les bactéries. Puis viendront les bactéries de l'environnement, et celles de l'alimentation. Quand on naît par césarienne, le bébé ne sera pas contaminé par les bactéries de la maman et sera dans un milieu très stérile de chirurgie. Ces enfants seraient plus susceptibles de développer des allergies, de l'asthme... C'est un vrai sujet de recherche en ce moment, on pose la question suivante: est-ce que les enfants nés par césarienne développent des allergies et maladies particulières parce qu'ils ont été moins exposés aux bactéries contrairement à ceux nés par voie basse?

 

 

Un organe dont il faut prendre soin

Quelques pistes de solution :

  1. Il est possible de prévenir les maladies du cerveau avec des précurseurs alimentaires comme la vitamine B, le 5-HTP, le tryptophane, les probiotiques, afin d’optimiser la synthèse des neurotransmetteurs dans l’intestin.
     
  2. Mais pour tenter de mettre fin à ce système de communication compromis, il faut s’attaquer à la vraie cause, c’est à dire l’intestin. La solution réside dans l’assainissement de celui-ci. Enlever les aliments allergènes et intoxicants, débarrasser des micro organismes pathogènes, aider à la régénération de la muqueuse de l’intestin
     
  3. Revoir l’alimentation et supporter la digestion sont quelques une des pistes de solutions qui seront explorées par un naturopathe compétent. Ramener l’écologie au sein de l’intestin aura un impact certain sur le fonctionnement du cerveau. La santé de l’intestin est très importante et il faut donc en prendre soin, en lui apportant les aliments et les nutriments indispensables à son bon fonctionnement. Certains aliments, probiotiques ou compléments alimentaires riches en  acides gras essentiels, en oméga-3, ou en fibres, contribuent à sa protection.
     
  4. Certains gestes peuvent aider à vous sentir bien, comme la respiration par le ventre. Allongé, inspirez profondément en gonflant votre ventre et expirez en soufflant lentement. Les méthodes de relaxation sont bénéfiques.
     
  5. De même, certaines techniques de massage appuyé par le savant mélange de plantes ayurvédique (des gestes appliqués sur le ventre) peuvent vous aider à contrôler les effets du stress sur votre intestin. Apprendre ces massages peut se révéler une bonne approche en ce sens. Plus que jamais, les nombreuses thérapies issues de la réflexologie et de la naturopathie peuvent vous aider à améliorer votre santé globale.
     
  6. Le régime sans gluten ni lactose, et même sans viande (mais c’est un autre sujet), hier réservé aux personnes intolérantes est en passe de contaminer même les plus réfractaires car ils se sentent mieux. Une fois qu’ils y ont goûté, ils ne veulent plus revenir en arrière. Pour donner à nos cellules le bon carburant, on arrête le gluten, le lactose et le sucre, on réintroduit les légumes, les aliments riches en oméga 3 comme les avocats et on complète avec la micronutrition pour calmer l’inflammation (probiotiques, extrait de pépins de raisin, aloe vera, curcuma et glutamine…). En trois à six semaines, on observe une véritable révolution digestive et, surtout, on retrouve une énergie mentale et physique hors pair. » Le « no glu » comme stimulateur de bonne humeur, on dit oui!

 

Prendre soin de ses intestins, C’EST SURTOUT!

 

C’est aussi nous donner la chance de digérer nos souffrances de séparation, nos tristesses, notre sous-estime et nos dépressions engendrés par les épreuves de la vie ; c’est nous permettre de rebondir et de faire de nos difficultés notre richesse unique. Le Tao nous apprend que  le colon est relié au poumon, lui même en lien avec nos mémoires de naissance, de séparation, de chagrin et avec les qualités de courage et d’ouverture. L’intestin grêle est relié au coeur et est le siège de la compréhension, de l’assimilation de notre vécu pour venir nourrir et informer toutes nos cellules et tout notre être et le transformer en richesses, en expériences nourrissantes pour développer un coeur aimant. Le feu du coeur et de l’intestin grêle peuvent nous aider à « alchimiser » toutes nos émotions et nos expériences les plus difficiles et les plus lourdes. Nos intestins sont nos alliés. Notre corps est notre meilleur ami sur le chemin de la vie, ne le traitons pas avec mépris et ignorance.

 

Sophie-Pascalle Collin

Docteure en Métaphysique Appliquée, Naturopathe diplômée, Technicienne en médecine énergétique chinoise, Thérapeute énergétique certifiée, Professeure d’Ashtanga et de Kundalini yoga certifiée, Technicienne en hypnose, Maître Reiki

Site Web: http://medecineenergetiqueorchidee.com/#sthash.YTC7ambl.xzQjdU37.dpbs​

 

Notes et références

  1. ↑ Le ventre deuxième cerveau [archive]
     
  2. ↑ Emma Young, « Gut Instincts: The Secrets of your Second Brain » [archive], sur New Scientist, New Scientist,‎ 17 décembre 2012 (consulté le 8 avril 2015) (ainsi que NeuroScience Stuff [archive],archived 2013-05-04)
     
  3. ↑ (en) Aldo Fasolo, The Theory of Evolution and Its Impact, Springer, 30 novembre 2011 (ISBN 978-88-470-1973-7, lire en ligne [archive]), p. 182
     
  4. ↑ Éliane Patriarca, « L’intestin, notre muraille de Chine », http://www.liberation.fr [archive],‎ 2014 (lire en ligne [archive])
     
  5. ↑ « Le Ventre, notre deuxième cerveau », Sciences et Avenir, no N°784,‎ juin 2012, p. 51 « L'intestin produit 95% de la sérotonine.(...) on sait que 95% de la sérotonine du corps est produite dans l'intestin »
     
  6. ↑ Documentaire de de Cécile Denjean, « Le ventre, notre deuxième cerveau », Arte France - Inserm - Scientifilms, 2013, 7 min 30 s.

 

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