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Le grand congé de l’automne

durée 08h00
20 octobre 2024
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Centre d'Archives de Vaudreuil-Soulanges

Nous venons de passer une longue fin de semaine de congé à l’occasion du jour férié qu’est l’Action de grâce. C’est ici l’opportunité de faire un rappel sur ce que ce jour représente.

Action de grâce…on l’entend à chaque année. Le 2e lundi d’octobre, un congé. On est contents. On pense au long week-end que cela donne et on planifie des activités. Il y a beaucoup de publicité faite à cette occasion pour offrir des rabais sur différents produits. Certains se rappellent ce congé de cette façon.

On reçoit beaucoup d’informations sur ce que l’on peut faire durant ce temps. Par exemple, on parle de traditions canadiennes qui sont de faire une randonnée pour admirer les feuilles d’automne, d’aller aux pommes et de regarder le football canadien à la télé qui est une tradition sportive qui remonterait à 1958 qu’on appelle le Classique de l’Action de grâce. Des textes apparaissent dans les journaux pour nous parler de l’histoire de l’Action de grâce et cela revient à chaque année.

Si elle est plus ou moins observée, elle perdure dans la mémoire, car depuis le 31 janvier 1957, elle est fixée définitivement au 2e lundi d’octobre par le Parlement canadien. Le gouverneur général de l’époque, Vincent Massey (1952-1959), en a fait la proclamation. L’idée de rendre grâce, de passer du temps en famille et de partager un bon repas demeure. Cette fête n’est pas disparue, mais on constate qu’elle s’est diversifiée.

Historiquement, selon plusieurs versions, la première Action de grâce aurait été célébrée par sir Martin Frobisher en 1578, à son arrivée dans l’Arctique, remerciant Dieu d’avoir mené l’équipage à bon port et d’être en bonne santé.  Au menu : bœuf salé, gâteaux secs et purée de pois.

Les peuples autochtones d’Amérique du Nord célébraient l’abondance alimentaire bien avant l’arrivée des colons européens. Du côté des États-Unis, en 1620, des colons arrivés par le Mayflower, se sont installés dans la baie de Plymouth, au Massachusetts. La première année fut difficile. Des autochtones de la tribu des Wampanaogs sont venus à leur rescousse. À l’automne 1621, ils obtinrent une bonne récolte et célébrèrent une action de grâce.

À l’époque, il s’agissait de rendre grâce à Dieu des récoltes abondantes, et, lors de la proclamation par le gouverneur général du Canada en 1957, il a officiellement déclaré que l’Action de grâce visait à « remercier le Dieu Tout-Puissant pour les récoltes généreuses dont il fait bénéficier le Canada ». Mais aujourd’hui, cela n’a plus de rapport avec la fin des récoltes ni l’idée de rendre grâce à Dieu pour tous les bienfaits.

Pour une grande partie de la population, l’Action de grâce au Canada fait référence à un congé férié, sans une grosse manifestation comme on peut voir aux États-Unis. La fête est devenue surtout civile.

Pourtant, à l’approche de la date, on le mentionne toujours et on fait un résumé de son histoire, ici et aux États-Unis. Dans le journal La Presse du 11 octobre 1938, du 11 octobre 1940 et du 7 septembre 1949, la fête est mentionnée par un article discutant de l’Action de grâce comme d’« une ancienne coutume », « du Thanksgiving Day » et des « fêtes disparues ».

À l’occasion du centenaire de la Confédération en 1967, il y a eu des activités diverses et un message fut envoyé aux enseignants des écoles. Dans celui-ci, des suggestions d’activités à faire avec leurs étudiants.

Il est dit que l’année du Centenaire doit être une occasion d’évoquer le passé, mais aussi de susciter une prise de conscience. Parmi ces suggestions, on parle du jour d’action de grâces pour le primaire, pour le secondaire et pour tous.

Le petit mot joint pour ce jour disait : « Nous sommes privilégiés d’habiter un pays qui abonde en richesses naturelles. Ces richesses, entrevues déjà par nos découvreurs, sont aujourd’hui en grande partie explorées et beaucoup sont en exploitation. Certains professeurs tiendront peut-être à profiter de la fête d’action de grâces et des jours qui le précèdent pour amener leurs élèves à remercier Dieu des bienfaits dont leur pays est comblé ».

Parmi les activités énumérées, il y avait la visite à une ferme ou à un marché, des excursions en forêt, la visite à un orphelinat, l’adoption d’une école ou d’un enfant d’un pays moins fortuné, une conférence sur la prévention des incendies.

Il y avait aussi une cérémonie interconfessionnelle pour remercier Dieu et, comme quoi, chaque élève apportait des fruits ou des légumes de la saison ou du pain et après la cérémonie les étudiants se réunissaient pour manger ensemble les produits offerts.

En 1907, l’état des terres en culture dans le comté de Vaudreuil et de Soulanges se composait de produits comme du blé d’automne, du blé de printemps, de l’avoine, de l’orge, du seigle, du sarrazin (ou sarrasin), du blé d’Inde en épis, de fèves, de pois, de patates, grains mêlés, racines. Il y avait donc beaucoup de cultures dans la région. On fêtait ces récoltes.

Aujourd’hui, l’Action de grâce est moins célébrée parmi les Québécois, mais encore quelques-uns de ceux-ci suivent leurs traditions. On pense à la dinde, aux légumes et à la tarte à la citrouille.

Au Québec, on profite de l’automne pour participer à des fêtes d’automne et à des virées de couleur comme le festival des couleurs de Rigaud qui a eu lieu du 12 au 14 octobre 2024 durant le weekend de ce congé.

Auteure : Johanne Deneault, technicienne en archivistique, Centre d’archives de Vaudreuil-Soulanges.