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Vive les vacances dans Vaudreuil-Soulanges

durée 08h00
16 juillet 2023
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Centre d'Archives de Vaudreuil-Soulanges

Depuis longtemps, la région de Vaudreuil-Soulanges attire les vacanciers. Dès 1850, différentes raisons les poussent à quitter leur milieu urbain pour venir se détendre en banlieue de Montréal. Selon les époques et l’offre en transport et en hébergement, la clientèle de villégiateurs s’est modifiée passant d’un cercle restreint de privilégiés à un vaste bassin d’individus de classe moyenne.

Air pur et activités recherchés
Dès 1850, les Montréalais francophones, mais surtout anglophones, propriétaires d’entreprise et gens d’affaires fortunés fuient la ville, sa pollution, ses maladies et le bruit en période estivale. Vaudreuil-Soulanges devient un endroit tout indiqué pour s’installer dans une région où l’air pur et l’espace sont disponibles, surtout qu’elle est accessible par train ou par bateau. Achetant des propriétés riveraines ou les faisant construire à leur goût, par exemple sur le chemin de l’Anse à Hudson Heights ou dans Manheim (Vieux-Dorion), ils participent quelque peu à la vie communautaire. Ce qu’ils souhaitent par-dessus tout est de recréer leur habitat luxueux à la campagne, allant jusqu’à embaucher les locaux pour obtenir les services de jardiniers, de nounous et de chauffeurs. Certains autres logent à l’hôtel chic ou dans les pensions de famille, l’ancêtre des gîtes du passant (B&B). Friands d’activités mondaines, récréatives et sportives, ils organisent des festins en plein air, des parties de pêche et des compétitions nautiques faisant jusqu’à bâtir des clubs nautiques. Revenant été après été, ils s’intègrent doucement au village qui les a accueillis. 

L’automobile vers la fraîcheur et les plages
L’arrivée de l’automobile et des routes carrossables permettent au villégiateur et sa famille d’être libérés des horaires de train ou de bateau. La fraîcheur combinée aux activités aquatiques étant toujours recherchée, les plages connaissent un essor fulgurant au grand dam des curés de paroisse. 

Quoi de mieux pour titiller les amis que de publiciser notre séjour dans un journal? Cette forme de publicité gratuite pour un hôtel local est courante; plusieurs villégiateurs nantis écrivent au journal, mentionnant le lieu de résidence d’été et le nom de la municipalité. Envoyer des cartes postales demeure un autre atout afin de créer de la jalousie estivale. C’est pourquoi quelques bureaux de poste sont ouverts le temps de quelques saisons alors que dans une région, les villégiateurs affluent.

La villégiature à portée de tous !
Dans les années 1930, la villégiature, bien qu’au ralenti, se poursuit malgré la crise financière qui s’abat partout.  Dans les années 1940, les chalets surgissent dans le paysage qu’ils soient isolés ou regroupés en camp comme à Terrasse-Vaudreuil. On les trouve le long des cours d’eau, entre autres, à Vaudreuil, Rigaud, Pointe-Fortune et à l’Ile Perrot. La baignade sur les plages de Coteau-du-Lac, Dorion ou Grande Anse, à Vaudreuil par exemple, est de mieux en mieux acceptée, mais les curés font continuellement des recommandations d’usage aux femmes. 

La période de l’après-guerre apporte de la nouveauté en villégiature. Les motels où l’on peut s’arrêter pour une nuit sans réservation apparaissent tout comme les commodités générales nécessaires à ces vacanciers et à leurs plaisirs : des ponts permettant d’accéder plus rapidement à la région de Vaudreuil-Soulanges, des routes mieux pavées, des stations-services, des garages pour les réparations, des restaurants accessibles à tous, les théâtres, les cinémas. Les campings deviennent également une attraction permettant aux vacanciers de découvrir la région en se logeant différemment. Une nouvelle clientèle profite de ces services, c’est la villégiature de masse. 

Conclusion
La villégiature ne cessera jamais de s’adapter au temps qui passe et à ses exigences toujours renouvelées. Il n’en demeure pas moins que Vaudreuil-Soulanges est un lieu exceptionnel rempli de richesses à découvrir. Les villégiateurs l’ont compris depuis longtemps et l’apprécient toujours.


Auteure : Julie Bellefeuille, archiviste/directrice
Centre d’archives de Vaudreuil-Soulanges

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