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Les patinoires

durée 08h00
12 mars 2023
duréeTemps de lecture 2 minutes
Par
Centre d'Archives de Vaudreuil-Soulanges

Qui dit hiver, dit patinoire. Dans notre région, les patinoires ont toujours fait partie du paysage hivernal.

Le moindre petit coin gelé devenait un site de plaisir de glisse. D’abord, les bords des trois lacs qui nous entourent, soit Saint-François, Saint-Louis et Deux-Montagnes, étaient des emplacements rêvés. Les rivières, les petits ravins et les ruisseaux dans les rangs formaient aussi des patinoires naturelles.

Dans nos campagnes, les papas imaginaient et entretenaient ces coins de plaisir. Les familles étant souvent nombreuses, le déblaiement après une bonne bordée n’était pas un problème. Une ferme, une famille, une patinoire. À Saint-Polycarpe à la fin des années 1950, derrière l’école Sacré-Cœur, la patinoire faisait le bonheur des jeunes du coin.

Les filles pratiquaient le patin de fantaisie, « t’as vu comme je lève ma jambe bien haute ? ». Les garçons s’adonnaient au hockey. Des Maurice Richard en devenir. Quelquefois, des filles se joignaient aux hockeyeurs, à l’insu des mamans qui redoutaient des blessures. Il y a sûrement plusieurs adultes qui portent une cicatrice de ces mémorables échanges.

À la ville de Dorion, deux endroits étaient particulièrement intéressants. À la paroisse Sainte-Trinité, il y avait le Centre des loisirs, sur la rue Des Loisirs et à la paroisse Saint-Jean-Baptiste, derrière l’école de Dorion (la grosse école rouge comme elle était surnommée) située sur la rue Harwood en face du salon funéraire Trudeau. On suppose que la ville fournissait les bandes.

Rue Des Loisirs, les papas du voisinage, aidés de leurs garçons, assuraient l’arrosage et le déblaiement. Combien de nuit, Messieurs Ménard et Pilon, entre autres, se sont-ils levés pour arroser ? Une bâtisse à deux étages assurait chaleur et confort aux amoureux du patin et aux hockeyeurs.

Derrière l’école, rue Harwood, les enseignants, Clercs St-Viateur, en soutane, n’hésitaient pas à chausser les patins pour déblayer et jouer au hockey avec les garçons. L’histoire se répétait à travers le Québec. Normand Hudon a d’ailleurs immortalisé plusieurs fois ces scènes dans ses tableaux.

Avec le temps, des patinoires intérieures apparaissent. Des arénas voient le jour. Des équipes structurées pour le hockey pour la ringuette ainsi que des cours d’initiation au patin s’organisent. Apparaît aussi le patinage de vitesse et ses drôles de chaussures.

Heureusement, le   patinage extérieur reste possible sur des anneaux bien entretenus. Qu’on pense, chez nous, au parc de la maison Valois ou au Centre Les Forestiers. Une promenade en patins sous la lune, pourquoi pas ! 

Oui, vraiment le patinage n’est pas près de disparaître au Québec, malgré les sautes d’humeur de dame Nature. Il est dans nos gènes d’habitants au nord du 45e parallèle.

Auteure : Micheline Merizzi Brault, bénévole et administratrice du conseil d’administration, Centre d’archives de Vaudreuil-Soulanges

 

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