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Mon amie, je ne t’oublie pas, je me priorise

durée 18h00
4 août 2024
duréeTemps de lecture 2 minutes
Par
Alexandra Loiselle-Goulet

Je suis une mauvaise amie. Je le sais. Je ne suis pas celle qui téléphone, qui prend des nouvelles souvent ou qui se déplace. Je suis celle qui espère que tu le feras.

Que je serais assez importante pour toi pour venir me voir ! Mais honnêtement, comment puis-je souhaiter tout ça, si de mon côté, je suis absente ? Mon amie, écoute-moi.

Mon amie, mon anxiété me submerge.

Je pense à toi si souvent, mon amie, mais mon anxiété me prend trop de temps. Beaucoup trop de temps. J’aimerais tellement aller prendre un café avec toi le vendredi, mais l’idée de prendre ma voiture me décourage.

J’aimerais tellement aller prendre un verre à Montréal pour te jaser longtemps, mais la route me fait peur. J’aimerais tellement… C’est tout ce que je peux de te dire, car je n’ai pas de réelles excuses. Ça me pèse, car ton amitié est importante pour moi. 

De vraies amies, j’en ai plus des tonnes.

Je me suis cachée longtemps en arrière de mon anxiété pour ne pas avancer. Mais elle existe bel et bien. Je n’ose pas t’en parler trop souvent, mon amie. Ce n’est pas un manque de confiance, bien au contraire. J’ai été blessé trop souvent.

Quand je fais le clown, on a du fun avec moi. Mais lorsque je déborde en parlant de mes émotions, c’est autre chose. J’ai perdu beaucoup d’amies dans ces moments-là. Ça crée un vide. Une blessure plus grande que l’amour.

On m’avait appris que l’amour pouvait partir, mais pas l’amitié. Je l’ai appris à la dure. Si je suis parfois distante avec toi, c’est que mes vieux réflexes remontent. Il vaut mieux être plus loin de toi que de te perdre non ? Car de vraies amies, je n’en ai pas des tonnes. 

Pardonne-moi, mon amie.

Je te demande pardon, mon amie. Lorsque l’anxiété est si forte que je manque d’air, je ne pense pas à prendre de tes nouvelles. Je ne pense qu’à survivre, à passer au travers ma tempête. Je suis consciente que pendant ce temps, tu as une vie. Que tu te rapproches d’autres personnes.

Sache que je n’ose pas te le demander, mais j’ai parfois besoin de ton épaule. Tu es rassurante et tu sais qui je suis en dessous de cette maladie. Tu as vu en moi ce que je suis incapable de voir. Tu me fais un bien énorme.

Je me sens si égoïste lorsque je suis incapable d’être là pour toi. Mais sache aussi, que dans mes périodes plus sombres, tu es parmi les raisons qui m’aident à passer le tourbillon intact ou presque. 

Je t’en remercie.

Tu ne me comprends pas toujours, mais tu es là. Tu m’acceptes comme je suis. Tu sais que la maladie ne me définit pas. Tu vois la beauté en moi.

Mon amie, tu es précieuse. La vie m’a fait le cadeau de t’avoir sur ma route. Je ferais tout en mon pouvoir pour te garder. La vie est franchement plus belle à tes côtés. Tu fais partie de ma famille, de mon noyau.