Quand manger remplit le vide intérieur
Alexandra Loiselle-Goulet
Manger est essentiel. Malheureusement, tu ne peux pas passer à côté. Que faire quand cette action si banale te torture ? Te hante ? T’envahie à un point tel que tu ne penses qu’à vider le contenu de ton frigo ? Tu souffres…
La manière que tu as trouvé pour combler le vide, apaiser ta douleur c’est de manger. Manger jusqu’au temps d’en avoir mal au cœur. Manger jusqu’à ce que tu t’effondres en pleurs sur le plancher de ta cuisine. Manger jusqu’à te détester. Manger encore malgré tout…
Évidemment, tu ne te goinfres pas de céleris et de carottes. Les chips, les chocolats, les bonbons, les pâtes, le fromage, les gâteaux, les biscuits… Tout ce qui peut te sembler « comfort food ». Drôle d’expression lorsque ce type d’aliments te sert en réalité à te détruire, hein ?
Ton intérieur a mal. Tu te sens seule, abandonnée et jugée.
Regarde-là la folle qui se bourre la face !
Plus tu ressens de la culpabilité face à ce que tu vis, plus tu continues ton manège, car tu crois sincèrement que tu n’en vaux pas la peine. Ton besoin d’être aimé et apprécié n’est jamais comblé dans le regard de l’autre. Tu en veux toujours plus. Tu es en manque de compliments comme une junkie en manque d’héroïnes. Lors des rares fois que tu te permets un coup d’œil dans un miroir, tu te critiques. Tu es si dure avec toi-même. Tes attentes sont si élevées que le risque d’échec est trop grand. Ce qui explique ton raisonnement.
Pourquoi j’arrêterais de manger ? Je suis grosse anyway ! Pourquoi je réussirais, je suis nulle ?
Tes pensées meurtrières continue de tourner en boucles pendant que tu es assise devant une série Netflix avec ton 2 litres de crème glacée. C’est plus fort que toi, c’est instinctif. Ta relation avec la nourriture est erronée. Tu le sais au plus profond de toi. Mais c’est ta drogue…
Cette dépendance est difficile à gérer. Partout où tu vas, tu y vois de la nourriture. Au café, au Costco, dans tes réunions de travail, dans tes 5 à 7. Ta vie sociale tourne autour des soupers au resto ou des réunions amicales à la maison. Partout, je te vois comme chantait Céline Dion.
La roue de la honte et la peur que les gens sachent ce que tu fais te torturent. S’ils découvraient la vraie personne que je suis ? S’ils ne m’aimaient plus ?
Tu ne veux pas t’isoler en plus !
Mais si tu avais un problème ? Et si tu demandais de l’aide ?
Respire profondément ! C’est la première étape.
Pleure toutes les larmes de ton corps, ça fait du bien. Prendre conscience de sa problématique est un pas vers le mieux-être. Parles-en à ton médecin (si tu en as un !) ou visite le site de ANEB Québec. Ils sauront t’écouter et te guider.
Les troubles alimentaires sont sérieux. Prends soin de toi et surtout apprends donc à t’aimer. C’est le plus beau cadeau que tu peux te faire.