À vous, Monsieur le Premier Ministre
Alexandra Loiselle-Goulet
À vous, Monsieur le Premier Ministre,
Il faut que ça change. Nous devons le faire pour la génération future, mais en premier lieu, pour nous-mêmes. C’est pourquoi je souhaite que tu comprennes ceci, cher Premier ministre.
Le changement en santé mentale est plus que nécessaire
La santé mentale, j’en fais ma mission de vie. C’est clair que je souhaite qu’il y ait plus de services. C’est clair que je crois à l’accessibilité du réseau public pour les moins nantis (psychologues gratuits en autre chose), c’est aussi clair que je souhaite que nous soyons pris au sérieux. Ce n’est pas normal que les délais de thérapies proposées par les CLSC dépassent les 2 ans… C’est inacceptable de laisser des gens aussi souffrants dans les limbes de leur noirceur. Nous n’avons pas tous notre place en psychiatrie dans les hôpitaux. Malheureusement, il faut souvent exagérer notre état pour être pris en charge. C’est pathétique.
Est-ce qu’on peut parler de la santé mentale de nos jeunes ?
Nos jeunes vont mal. Comme TES, je le constate dans les écoles. Mon rôle implique que je sois là pour leur santé mentale, mais le budget, le temps et les effectifs manquent. Je rêve d’être une TES spécialiste en santé mentale qui serait là pour eux et pour les profs. Des projets, j’en ai plus qu’en masse. Mais, dites-moi Monsieur Legault, est-ce que je vis dans un monde de licorne ?
Question de popularité
Ce n’est pas populaire la santé mentale, on va se l’dire. C’est sombre, la santé mentale… Vous nous parlez des CHSLD, du dentiste gratuit, des problèmes d’environnement et surtout de santé en général, mais jamais de santé mentale ou tellement peu souvent. Et pourtant !
1 Québécois sur 5 sera atteint de dépression dans les prochaines années. 1 sur 5 ! C’est énorme. Donc c’est le 1/5 des électeurs right ? 3 Québécois par jour se suicident. Trois de trop. Ils étaient surement sur des listes d’attentes eux aussi...
Dans vos nombreux discours et priorité, y serait franchement temps qu’on nous parle. Le principe d’une bonne santé, c’est un corps sain dans un esprit sain… C’est une expression, mais faudrait bien l’appliquer pour vrai.
Arrêtez de parler de changement et agissez !
Je suis loin d’être une experte. Je suis seulement une fille qui en a bavé longtemps au sujet de son anxiété. Je suis une future TES qui a une passion pour tout ce qui est en lien avec la santé mentale. La maison des fous du système de santé, je l’ai vécue. Je reçois plein de témoignages via ma page Facebook de gens BEN tannés d’être ignorés. Je trouve ça épouvantable. Je ressens leur peur. Leur douleur est palpable. Beaucoup d’entre eux n’ont même pas de médecin de famille. Vous imaginez le portrait ? Probablement pas, car vous êtes trop occupé à voir à ce que les médecins aient leur prime en tout genre.
Vous avez été réélu pour un deuxième mandat. Je souhaitais vraiment en entendre plus sur les moyens que vous allez prendre pour aider les gens en situation de crise. Je bénis le ciel qu’il existe des organismes à but non lucratif pour nous aider. Mais honnêtement, ce n’est pas grâce à vous, cher Premier ministre. Ils survivent de peine et de misère et mènent à bout de bras des projets en santé mentale, car ils ont un réel intérêt envers la population malade. Je ne peux pas en dire autant de vous, malheureusement.
Le réel changement passe par moi.
J’ai beau dire que le système de santé, c’est de la marde. Que depuis le passage du Dr Barrette au ministère de la Santé, c’est l’enfer (ça fait un bail que ça va mal...), ça ne changera rien à la situation. Par contre, si je me renseigne, si je m’implique et si je fais tout en mon pouvoir pour qu’il y ait un réellement changement, je crois que ça peut arriver. Tout part par nous-mêmes.
Je crois au Québec et je crois qu’ensemble, on y arrivera.
Merci, M. le Premier ministre, sans vous, je n’aurais pas pris conscience de l’importance de se tenir debout.
Il faut que ça change.
Alexandra