Je t’aime, tu me détestes
Alexandra Loiselle-Goulet
Cette semaine, j’ai débuté ma première session de stage comme éducatrice spécialisée. Si j’avais hâte ! Enfin être sur le terrain et voir concrètement comment ça se passe. Pour l’expérience et la curiosité, j’ai choisi le milieu scolaire. Je suis donc stagiaire dans une école primaire de ma région.
Certes, j’avais beaucoup d’appréhension, mon hamster était en forme d’avoir pédalé la fin de semaine avant de débuter, mais ça s’est passé merveilleusement bien. Dans ce nouvel univers, j’y ai rencontré des êtres de passion qui ont à cœur le bien-être de nos petits. Des gens qui se soucient d’eux.
Des gens qui m’inspirent. J’y ai fait aussi la connaissance de mes petits minous. Ceux pour qui l’attachement est problématique. Ceux qui ont une blessure si grande qu’ils font tout en leur pouvoir pour être certains de se faire détester. Heureusement pour eux, je les aime
encore plus, mes petits minous.
Ce qu’il faut savoir sur le trouble de l’attachement
L’attachement est un lien affectif entre un individu et la figure qui en prend soin. Un parent, un tuteur, un éducateur, un enseignant et j’en passe.
La mère est souvent la figure première de l’attachement. Si ce lien est renforci, l’enfant sera capable de mieux développer sa manière de gérer ses émotions ainsi que ses relations avec les autres. Il comprendra donc que lorsqu’il est dans les bras de grand-maman Yvette, il est sécure. Sa base commence donc à se solidifier, ce qui lui permettra de mieux s’épanouir dans sa vie (le concept de la pyramide de Maslow).
Les enfants qui ont un attachement sécurisant seront en mesure de mieux se connaître et d’adapter leur comportement en fonction de qui ils sont. Ils auront une meilleure estime de soi, pourront s’autocritiquer sainement et auront conscience de l’importance de leur bien-être psychologique.
Lorsqu’il y a dysfonction de ce lien
Le danger, c’est lorsqu’il y a une dysfonction profonde de ce lien ? Comment en arrive-t-on là ?
L’attachement non sécurisant peut être causé par exemple par :
- Traumas, abus, négligence
- Maladie d’un parent ou de l’enfant
- Trouble ou trait de la personnalité de la figure d’attachement qui affecte sa capacité à gérer efficacement ses émotionsFacteur entourant l’adoption d’un enfant
- Les problèmes de santé mentale de la figure d’attachement
- Troubles neurodéveloppementaux
Comment reconnaître ces petits minous ?
Ce sont des enfants confrontant. TSE celui que tu regardes et tu te dis « câline qu’il n’est pas facile à aimer celui-là ! ». Ils auront une tendance à vivre avec l’anxiété et la peur. « Tout d’un coup que je m’attache à madame Annie et qu’elle me quitte ? »
On pourrait aussi remarquer de l’anhédonie (l’incapacité à ressentir des émotions positives lors d’évènement agréable) de l’inconfort émotionnel, de l’irritabilité, des tensions, colère, agressivité et beaucoup d’indifférence. « J’men fou de ne pas aller glisser avec les autres ! C’est plate de toute façon ! »
Ces manifestations ne sont pas générales pour tous. Un petit minou peut vivre le trouble et ne pas avoir ces caractéristiques.
De retour à mon stage
Je suis littéralement tombé en amour avec ces petits chats. Leurs souffrances font en sorte que j’ai envie de me dépasser, de les comprendre, de les apaiser. Ces enfants sont intelligents, attachants et surtout ils sont aimables. Ils ont une soif d’aimer et d’être aimés, mais malheureusement, ils n’ont plus la force de se faire rejeter.
À tous ces petits chats, je vous aime.