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La nourriture, cette drogue si réconfortante

durée 18h00
8 janvier 2023
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Alexandra Loiselle-Goulet

En ce début d’année, la pression de la perte de poids est forte, surtout sur les réseaux sociaux. Ça nous propose plein de gummies qui font maigrir, de tisanes diurétiques et de programmes d’entrainement miracles. De quoi faire sentir coupable « kate Moss » !

Mais qu’est-ce qui fait que la minceur en 2023 est encore si importante et surtout si valorisante ? Pourquoi avons-nous l’impression que la beauté passe par une taille 6 ? De mon côté, je ne suis ni alcoolique ni accro à la drogue, mais j’ai un problème alimentaire. Je me drogue au pain, au fromage et aux chips. Moins cher, mais aussi dévastateur. Donc, en cette période, je culpabilise. J’évite les miroirs, je scroll mon Facebook si rapidement que de la fumée se produit par la friction de mes doigts et je me questionne.

Suis-je adéquate pour la société ? Comment puis-je m’aimer comme je suis alors que l’on ne cesse de me refléter que je dois être autrement ? Pourquoi suis-je incapable de rester mince ? Mon hamster a des mollets de marathonien.

Ce qui est inévitable, c’est que nous avons besoin de manger pour être en santé. Ce qui l’est moins, c’est lorsque nos comportements alimentaires ne sont pas adéquats, chaque repas devient une torture.

« Alex, tu dois manger ! Ça te donnera que plus faim par la suite ! »
« Alex, arrête de manger ! Tu ne feras que te trouver encore plus grosse. »
« Ah! pis tant pis, je suis anxieuse, je m’ennuie, je suis fatiguée, le sac de chips m’appelle par mon prénom. »

Oui, j’ai dit le mot « grosse ». My bad.. or not !

Lorsque l’image corporelle est si importante que cela impacte plusieurs sphères de sa vie, c’est une réelle problématique de santé mentale. On appelle ça de la dysmorphophobie.

Lorsqu’on en est atteint, on a tendance à focaliser sur une ou plusieurs parties de notre corps et ne voir qu’elles. Par exemple, je trouve que mes cuisses sont grosses (oui, encore une fois), alors lorsque je m’habille, je ne vois que ça dans le miroir.

« Mes cuisses sont trop voyantes dans ce jeans! »
« Je ne peux pas porter ce type de jupe avec mes cuisses! »
« Ces pantalons sont ben trop ajustés au niveau des cuisses! »

Tu vois le genre…

Donc, si l'on mélange une addiction à la bouffe, une adoration de la mode sur Instagram et la dysmorphophobie, on obtient un méchant cocktail d’insatisfactions. Mais qu’est-ce qui m’empêche de m’habiller comme je le veux ? Qu’est-ce qui fait que je suis plein de mannequins « taille plus » sur le net et que je sois incapable de me regarder sur des photos ?

C’est une réflexion que je me suis promis de faire en 2023.

Je mérite de manger à ma faim sans culpabilité
Je mérite de manger parce que j’ai faim
Je mérite de me trouver jolie même si mon corps a changé
Je mérite de me donner de l’amour tant que j’en ai besoin, et ce sans craindre le jugement d’autrui.

Je vais prendre 2023, à coup de petites bouchées et réussir à toutes les apprécier.

Toi ? Quels liens fais-tu entre les troubles alimentaires et les réseaux sociaux ?