Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux
Manifestation silencieuse à Salaberry-de-Valleyfield
À la veille de l’Halloween, des membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) ont tenu aujourd’hui des manifestations silencieuses devant les résidences à assistance continue (RAC) de la Montérégie afin de mettre en lumière les risques importants en matière de santé et de sécurité du travail pour le personnel œuvrant dans ces milieux.
« Les conditions dans lesquelles nos membres offrent des services à ces personnes parmi les plus vulnérables de notre société donnent tout simplement froid dans le dos », dénonce Isabelle Mantha, représentante nationale de l’APTS en Montérégie. « Menaces, agressions et blessures sont fréquentes et font partie des risques devant être dénoncés selon la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST). Pour nous, c’est essentiel de cesser leur banalisation et de commencer à agir en prévention. Les installations doivent être adaptées pour mieux répondre aux besoins particuliers de cette clientèle tout en assurant la sécurité du personnel en place ».
Les enjeux de sécurité et de violence dans les RAC sont en effet très préoccupants. Rien que pour l’année 2023-2024, 483 formulaires de déclaration d’événements ont été soumis au CISSS de la Montérégie-Ouest, dont 367 étaient directement liés à des risques de violence. Parmi eux, 53 ont conduit à des arrêts de travail.
Briser le cercle vicieux de la pénurie de personnel
Les conditions de travail difficiles ne sont pas étrangères aux difficultés importantes à attirer et retenir le personnel dans les RAC. À l’échelle de la province, 22,4 % des heures travaillées en RAC en 2023-2024 avaient été effectuées par du personnel issu de la main-d’œuvre indépendante. Un taux en progression importante et constante depuis 2016.
Pour l’APTS, un coup de barre doit être donné afin de ramener les ressources vers cette mission publique essentielle.
« Il est plus que temps que les enjeux de santé et de sécurité du travail soient pris au sérieux. Les RAC sont parmi les milieux où l’on retrouve le plus d’agressions ou de blessures en milieu de travail dans notre réseau public. Ces services nécessitent un réinvestissement important, autant en infrastructures qu’en ressources humaines. Nous demandons au gouvernement de prendre fait et cause pour les personnes recevant des services en déficience intellectuelle ou pour des troubles dans le spectre de l’autisme, et de faire une priorité de ce secteur trop souvent délaissé », ajoute Joël Bélanger, vice-président de l’APTS.
L’APTS demande donc au ministre des Services sociaux, Lionel Carmant, de s’assurer que les établissements du réseau public disposent notamment des ressources nécessaires pour se conformer à leurs obligations en matière de santé et de sécurité du travail, de même qu’à veiller de près sur la situation des RAC afin qu’elles puissent offrir des services plus accessibles et de meilleure qualité, en Montérégie comme ailleurs au Québec.
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