Au cours des dernières semaines, DEV Vaudreuil-Soulanges a levé le voile sur les résultats d'un sondage mené par la firme Léger 360 visant à quantifier les impacts de la fermeture du pont de l'Île-aux-Tourtes. Survol de cette enquête pour en tirer les principaux constats avec le Directeur du développement territorial et commissaire industriel Luc Boyer. 

Rappelons d'entrée de jeu que l'enquête a été menée en ligne auprès de 400 entreprises de Vaudreuil-Soulanges qui sont touchées de près, ou de loin, par la fermeture de cette structure routière majeure. 

Un excellent taux de participation 

« Il faut souligner que le taux de réponse obtenu lors de cette démarche est exceptionnel. La firme Léger 360 indique que si 10% des répondants prennent le temps d'acheminer leurs réponses à un sondage, c'est bon. Or, dans ce cas-ci, on parle du double de répondants qui y ont pris part soit 20%, ce qui est plus qu'impressionnant », résume-t-il d'emblée. 

Pour 83% des répondants, la fermeture partielle ou totale du pont menace la pérennité de leurs entreprises. Le reste, soit 15%, précise ne pas être inquiet alors que 2% ont refusé de se prononcer sur le sujet. Dans la même veine, 89% des commerçants sondés estiment que la fermeture partielle ou totale du pont a un impact plutôt négatif sur les activités générales de leur entreprise. 

Pour M. Boyer, ces principaux constats sont l'indication claire que les commerçants de Vaudreuil-Soulanges voulaient se faire entendre sur le sujet. «Sur les 2 000 entreprises régionales, près du quart, soit 400 tenaient à partager leurs préoccupations et leurs inquiétudes en répondant à ce sondage. Personnellement chez DEV, les résultats de cette enquête ne nous surprennent pas, car on les constate chaque jour au quotidien devant notre bureau et en se rendant au travail ou à la maison. Nous ne voulions pas, cependant, faire un sondage avec les ressources à l'interne. On voulait quelque chose d'indépendant, avec une démarche rigoureuse et scientifique afin de confirmer ce qu'on savait déjà, c'est-à-dire que les impacts étaient importants», ajoute-t-il. 

La zone insulaire, la plus touchée 

Les répondants qui ont accepté de se soumettre à cet exercice ont des commerces situés dans la zone insulaire, soit sur l'ïle Perrot ou ailleurs dans les secteurs de Vaudreuil-Dorion, Saint-Lazare, Hudson, Salaberry-de-Valleyfield et même Sainte-Anne-de-Bellevue. 

« Nous voulions avoir un bon échantillon de répondants afin de savoir jusqu'où les impacts se sont sentir. On peut dire que toutes les zones sont touchées par les fermetures partielles ou totales, mais à différents degrés. Le secteur le plus touché est sans surprise celui de l'île Perrot, car l'autoroute 20 est utilisée comme alternative  au pont de l'Île-aux-Tourtes par plusieurs automobilistes pour se rendre au boulot.» 

Autre constat de M. Boyer. « Il n'y a pas que les jeunes entreprises qui sont impactées par la situation sur le pont de l'Île-aux-Tourtes. Des compagnies qui ont pignon sur rue dans la région depuis 10 ou 15 ans subissent aussi des contrecoups et considèrent que leur pérennité est sérieusement compromise.» 

Selon la firme Léger 360, 11% des répondants au sondage travaillent dans une entreprise de moins de 5 ans, 15% le font dans une entreprise comptant 5 à 9 ans d'existence, 14% oeuvrent dans une entreprise soufflant en 10 et 14 bougies, 14% font de même dans une entreprise de 15 à 19 ans, 16% oeuvrent dans une entreprise de 20 à 29 ans et 29% des répondants sont employés par une entreprise de plus de 30 ans d'existence. 

Le sondage de Léger 360 fait également ressortir que les entreprises ne sont pas les seules à voir leur rentabilité diminuer à cause de la situation sur le pont, leurs employés aussi composent avec les impacts de celle-ci. 

« En moyenne 39,9% des employés sont affectés par des contraintes pour se rendre sur leur lieu de travail, ce qui a un impact direct sur leur productivité. Pour les clients, c'est 43,8% d'entre eux qui rencontrent des contraintes pour se rendre sur le lieu de travail. Les principaux enjeux et défis des entreprises sondées sont ceux liés à l'adaptation ou la modification de l'horaire de travail, à l'absentéisme ou au retard des employés, au recrutement de la main-d'oeuvre, à la rétention de celle-ci, aux départs en congé de maladie ou des départs prématurés à la retraite.» 

Malgré tout, 72% des entrepreneurs indiquent ne pas avoir songé à vendre leur espace commercial, à faire la location de leur espace commercial (80%), à louer un local plus petit (78%), à acheter un local plus petit (86%), à louer un plus grand espace (88%) ou même à acheter un plus grand espace (88%). 

Quant aux enjeux de logistique et d'approvisionnement, 44% des répondants pointent du doigt la multiplication des délais et des retards. Pas très loin derrière, 40% estiment que des coûts supplémentaires en logistique et en approvisionnement doivent être déboursés alors que 25% notent des impacts sur leur niveau d'inventaire. Un peu plus de 20%, soit 23%, optent pour un changement au niveau de leur fournisseur et 22% constatent des changements au niveau de l'offre de leur entreprise. 

Approximativement, les répondants estiment à 30,6% en moyenne la perte d'achalandage de leur entreprise. « Pour des commerces au détail, c'est énorme de perdre 30% de sa clientèle. C'est pourquoi il est important de prendre des mesures concrètes et rapides pour renverser la vapeur et aider les entreprises touchées», conclut-il. 

Les intéressés à consulter le sondage dans son entièreté peuvent en faire la demande auprès de DEV Vaudreuil-Soulanges. 

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