Lettre ouverte de la députée de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols
La conscience verte élastique de la CAQ : l’exemple du nouveau pont de l’Île-aux-Tourtes
Par Salle des nouvelles
C'est par le biais d'une lettre ouverte que la députée de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols s'exprime sur un dossier qui a retenu l'attention à de nombreuses reprises dans les dernières années: le pont de l'Île-aux-Tourtes.
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Voici l'intégralité de sa lettre acheminée à Néomédia:
Depuis la semaine dernière, le gouvernement tente de se justifier de l’abandon du projet de 3e lien autoroutier dans la région de Québec. Un projet défendu bec et ongles par les élus caquistes qui se sera avéré un outil électoral puissant pour remporter plusieurs circonscriptions dans la région. Il est maintenant question d’un projet de troisième lien réservé uniquement au transport en commun.
Soudainement, la CAQ a une « révélation » environnementale, qui prend le dessus sur ses ambitions. Une conscience verte que l’on peut qualifier d’élastique,
car elle importe uniquement quand la situation l’impose.Dans la foulée des grandes annonces de la semaine dernière, la CAQ a également dévoilé le tracé du nouveau pont de l’Île-aux-Tourtes, l’un des deux seuls axes routiers permettant à la population de Vaudreuil-Soulanges d’entrer ou de sortir de leur région. Un pont qui coûtera finalement 2,3 milliards de dollars et qui sera entièrement financé par le gouvernement du Québec. Cependant, la conscience
verte de la CAQ ne s’est pas rendue jusqu’en Montérégie, puisque cette infrastructure majeure, sur laquelle circulent plus de 87 000 véhicules chaque jour, ne comprendra aucune voie dédiée au transport en commun. En lieu et place, les autobus rouleront sur l’accotement à l’heure de pointe.Alors que ce pont fera partie du paysage de notre région pour au moins les 80 prochaines années, la CAQ n’a même pas envisagé d’en faire une structure favorisant le transport en commun. Et c’est d’autant plus déplorable que de l’autre
côté de ce pont, on retrouvera le futur REM. Or, aucun maillage n’a été prévu entre les deux infrastructures. Comment la CAQ a-t-elle pu ne pas penser à créer un
lien entre les installations du REM et le pont ? Il aurait été si simple de créer une voie réservée au transport en commun pour transporter la population de la région par autobus jusqu’au REM. Ainsi, nous aurions pu avoir une contribution positive réelle sur l’environnement et la circulation. Si les citoyens doivent prendre leur
véhicule pour se rendre au REM de l’autre côté du pont, je suis prête à parier qu’ils décideront, pour la plupart, de continuer leur chemin en auto solo jusqu’à leur destination, plutôt que de se rendre aux stationnements incitatifs.La décision de retirer les demandes du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) dans le but d’accélérer le processus est aussi préoccupante. Bien sûr, je suis très favorable à l’idée d’accélérer la construction
du nouveau pont, ce qui permettra de diminuer les importants problèmes de circulation dans notre région.D’ailleurs, si la CAQ l’avait fait il y a trois ans, nous aurions évité la hausse des coûts de 65 %. Mais pourquoi se doter de structures pour protéger l’environnement si c’est pour les court-circuiter quand ce fait notre affaire ?
La CAQ n’est pas un gouvernement qui favorise la protection de l’environnement ou la réduction des GES. La formation politique utilise cet argument lorsque cela lui sert. En fait, l’environnement fait partie de la stratégie de communication du gouvernement de François Legault, et non de sa réelle vision pour le Québec.
Marie-Claude Nichols
Députée de Vaudreuil
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