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L'impact de la hausse du camionnage et de l'inflation

Tarifs de l'A30 : les raisons de l'augmentation

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11 janvier 2023
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Par Jean-Michel Lhomme, Journaliste

À l'annonce de la nouvelle augmentation, dès le 1er février, des tarifs de l'A30 Express, vous êtes nombreux à avoir vivement réagi. En effet, si une augmentation de tarifs fait rarement plaisir, les raisons affichées pour expliquer celle-ci apportent plusieurs interrogations.

Rappelons qu’à compter du 1er février, les frais de passage au péage de l’autoroute 30 seront de 1,75 $ par essieu pour les véhicules de catégorie 1, soit 3,50 $ pour une voiture standard. Le tarif pour les véhicules de catégorie 2 passera quant à lui de 2,60 dollars par essieu.

La société d'exploitation de l'A30 explique cette augmentation de tarifs par l'accord passer avec le gouvernement du Québec. En effet, l'entente de partenariat signée en septembre 2008 prévoit que plus il y a d'usagers qui empruntent l'A30 et plus le tarif par essieu augmente.

Une formule de calcul simple, mais aussi une formule qui peut faire sourciller. En effet, celle-ci s'oppose à la logique économique qui veut que plus un produit est vendu en grand nombre, plus son prix unitaire soit bas.

Or, dans ce cas précis, c'est exactement l'inverse. Une étrangeté que plusieurs d'entre vous ont soulevée à l'annonce de cette nouvelle hausse. C'est pourquoi Néomédia a interrogé les différentes signatures de l'accord pour comprendre le pourquoi de cette formule tarifaire atypique.

L'impact de la hausse du camionnage et de l'inflation

Plus d'usagers c'est évidemment plus d'usures et donc, un coût d'entretien plus élevé. Mais plus d'usagers c'est aussi plus de passage au péage et donc plus de revenus. En toute logique, cela devrait largement suffire à absorber les surcoûts d'entretien sauf que, comme le rappelle Marc Desserrières, directeur général de l'A30 express, il y a trafic et trafic.

« Dans la hausse de l'achalandage qui a été observée et mesurée, on constate surtout une forte hausse du camionnage. Or, l'impact sur l'usure de la structure du passage d'un camion est assez exponentiel par rapport à celui d'une voiture. Cela fait que les besoins d'entretien sont d'une tout autre ampleur et d'un tout autre montant financier. C'est probablement un des éléments que les signataires avaient pris en compte au moment d’établir cette formule de tarification ».

De son côté, le ministère des Transports et de la Mobilité met en avant un autre argument... qui ne surprendra personne : l'inflation.

« La décision d’augmenter, de diminuer ou de maintenir les tarifs à l’intérieur des seuils prévus à l’entente de partenariat est de la responsabilité de NA30. Cette entente prévoit la possibilité pour le partenaire privé de hausser les tarifs pour deux raisons (articles 29.7, 29.8 et 29.9), soit l’inflation et l’atteinte de certains seuils d’achalandage (selon des paliers de 2000 véhicules). Les tarifs de 2023 (3,50 $) seront équivalents à ceux de 2020 (3,20 $), avec seulement l’inflation comme différence », précise Louis-André Bertrand, porte-parole du Ministère.

Une durée d'amortissement plus courte

C'est peut-être la partie immergée de l'iceberg et ce qui explique vraiment cette logique de plus de trafic, un passage au péage plus cher : en accélérant les besoins d'entretiens, le surplus de trafic réduit d'autant la durée de vie du pont !

C'est comme une voiture : si vous faites plus de kilomètres, vous allez devoir faire l'entretien plus souvent, plus rapidement, des réparations importantes, et à terme, devoir changer de véhicule plus tôt que ce qui, aurait été nécessaire si vous l'aviez un peu moins utilisée.

La comparaison est d'autant plus juste que, s'agissant d'un partenariat public-privé, le financement de l'A30 express est un peu similaire à celui de l'achat d'une voiture. Si vous prévoyez de garder votre véhicule 4 ans, votre mensualité sera moins élevée que si vous financez l'achat sur 3 ans.

En accélérant le rythme des entretiens, le surplus de trafic réduit la durée du pont. L’investisseur privé qui a en grande partie financé sa construction doit alors en amortir le coût sur une période plus courte. L'augmentation des prix devient alors la seule solution.

Mais cette augmentation n'est pas une fatalité, car, comme le rappelle Louis-André Bertrand pour le compte du ministère des Transports « un itinéraire facultatif gratuit à celui du péage existe par la route 201 et le pont Monseigneur-Langlois ».

À lire également : 

Le péage de l’autoroute 30 dévoile ses nouveaux tarifs pour 2023

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