Bilan de la situation
EXO s'estime prêt pour la rentrée malgré une pénurie de chauffeurs
C’est lors d’un point de presse tenu en mode virtuel que le directeur général d’EXO, Sylvain Yelle a fait le point sur la pénurie de main-d’œuvre avec laquelle l’entreprise compose en cette veille de rentrée scolaire.
Ce lundi, le 22 août, EXO adoptera son horaire d’automne, une saison qui se tient toujours sous le signe de l’adaptation. « C’est une nouvelle routine pour les étudiants qui prennent le chemin des classes ou pour les nouveaux arrivants dans la région qui par exemple se rendent au boulot pour la première fois en autobus au retour des vacances. Cette année, ce sera le mot d’ordre surtout si la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur du transport scolaire et l’arrivée à échange des contrats avec les transporteurs finissent par avoir un impact sur nos services. Ça nous préoccupe beaucoup et nous suivons le dossier de très près », a-t-il résumé d’entrée de jeu.
Au quotidien, EXO offre des services de transport par autobus dans 61 municipalités des couronnes nord et sud. Pour le train, ce sont les 82 localités membres de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) qui sont desservies.
Cela se traduit par 5 300 départs chaque jour sur les deux couronnes (nord et sud) qui sont complétés de façon quotidienne par environ 1 000 chauffeurs. « Ce sont des conducteurs embauchés par les transporteurs privés avec lesquels nous collaborons. Notre cible de qualité à atteindre est fixée à 99,6 % des départs planifiés qui doivent être exécutés sur une base quotidienne. Présentement, nous sommes à 98,4%. Ça représente environ 53 départs par jour, sur les deux couronnes, qui ne sont pas effectués sur notre réseau. On veut prendre des actions pour rejoindre notre cible », a-t-il ajouté.
Des mesures mises en branle
M. Yelle a rappelé que la pénurie de main-d’œuvre qui touche le secteur du transport en commun n’est pas exclusive à cette industrie. Les services de taxis, de camionnages et de transports adaptés, en plus de d’autres secteurs extérieurs au transport, sont touchés depuis plusieurs mois par le manque de ressources humaines.
« Nous sommes au point actuellement où il faut chercher des véhicules et des chauffeurs disponibles à l’extérieur de la province tellement ils se font rares. Il n’y a pas de solutions magiques et la situation s’est exacerbée depuis ce printemps. Depuis avril, nous sommes proactifs et nous avons mis en place des mesures pour contrer cette pénurie», a-t-il confirmé.
La première a été d’ajouter des transporteurs afin de renforcer et soutenir ceux qui desservent le réseau et qui avait de la difficulté à le faire en raison d’un manque de personnel. Ce fût notamment le cas à Sainte-Julie.
La seconde a été d’ajuster les horaires en diminuant la fréquence du service, mais en augmentant le gabarit des véhicules.
La troisième a été de développer des fonctionnalités sur l’application Chrono afin d’informer le plus rapidement les usagers lors de bris de services. « Les gens comprennent nos difficultés, mais ils veulent informer des changements qui ont un impact sur eux. Sur cette application, on peut choisir ses trajets et recevoir une alerte en cas d’annulation ou de retard. Les usagers peuvent donc prévoir un plan B rapidement», a-t-il mentionné.
Enfin, EXO a utilisé tous ses canaux de communication pour informer la population sur les postes disponibles chez ses transporteurs. « Actuellement, il manque entre 70 et 80 chauffeurs pour desservir notre réseau. La situation est plus critique ou à risque dans certains endroits. Par exemple, sur le circuit du Sud-Ouest, le nombre de chauffeurs requis est atteint, mais si l’un d’eux tombe malade, nous ne sommes pas à l’abri d’un bris de service ponctuel ou occasionnel. »
M. Yelle a aussi souligné avoir écrit aux ministères du travail et des transports afin d’accélérer la reconnaissance des permis de conduire des immigrants et accélérer le processus de délivrance des visas de travail.
Enfin, une cellule d’action composée d’intervenants du milieu, d’élus et d’usagers sera aussi mise en place dans les prochaines semaines afin de trouver des solutions concrètes.
« L’une de ses solutions pourraient être que les transporteurs offrent de payer la formation pour l’obtention d’un permis de classe 2 permettant de conduire un autobus. Actuellement, il en coûte plus de 2 000$ pour obtenir ce permis, ça peut un frein pour plusieurs personnes qui aimeraient se réorienter dans ce domaine », conclut-il en précisant que les salaires varient entre 20$ et 24$ de l’heure dans cette industrie.
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