Congestion et excès de vitesse
« Un foutu bordel » à Pointe-Fortune
« Un foutu bordel », voilà les termes qu’a utilisés le maire de Pointe-Fortune, François Bélanger, pour exprimer son mécontentement face à la situation dans son village. Poids lourds stationnés sur la voie publique, véhicules circulant à haute vitesse, congestion importante sur le chemin des Outaouais, bref, le début de la saison du traversier Le Passeur de Pointe-Fortune ne fait pas que des heureux dans le secteur.
« Il y a beaucoup de camions qui stationnent sur le chemin des Outaouais, en attendant de pouvoir prendre le traversier. Certains attendent même plus d’une heure avant de pouvoir embarquer. Ceci fait en sorte que les résidents peinent à circuler pour se rendre au village ou chez eux », explique le maire de Pointe-Fortune, François Bélanger.
Appartenant au ministère des Transports, le chemin des Outaouais est le seul qui permet d’accéder au village de Pointe-Fortune. Puisque le chemin est sous la gestion de Québec, la Municipalité a très peu, voire, aucun pouvoir décisionnel sur cette route. D’ailleurs des démarches auprès des instances gouvernementales ont déjà été faites, notamment pour faire réduire la vitesse dans le secteur, mais en vain.
« Nous avons demandé à ce que la limite de vitesse soit abaissée sur une plus grande distance dans le village. Malheureusement, notre demande a été refusée parce que selon le ministère, il n’y a jamais eu d’accident, donc la vitesse n’est pas un enjeu », déplore le maire. « Une fois que les gens se sortent du trafic, ils se mettent à accélérer. Je trouve ça vraiment dommage pour les citoyens qui habitent à proximité du traversier », poursuit-il, en ajoutant du même souffle qu’une demande à la Sûreté du Québec a été faite.
Surveillance policière
Selon la porte-parole de la Sûreté du Québec, Valérie Beauchamp, des agents se sont rendus sur place cet après-midi afin de constater la situation. « Pour le moment, il n’y a rien de problématique à notre niveau. Par contre, nous sommes bien au fait de la situation et nous allons assurer une plus grande surveillance. Si ça persiste nous allons voir avec l’administration du traversier s’il est possible pour eux d’engager quelqu’un chargé de contrôler la circulation », explique la porte-parole.
Sans pouvoir dire avec certitude que la fermeture de la frontière entre le Québec et l’Ontario a un effet direct sur l’augmentation de l’achalandage, François Bélanger avoue que la situation empire d’année en année. « C’est certain que les gens qui passaient par Hawkesbury pour se rendre dans les Laurentides vont être plus tentés d’utiliser le traversier maintenant que la frontière est fermée », conclut le maire.
Aucun camion après 14 h
Même son de cloche du côté du directeur du traversier Le Passeur, Pierre-Luc Lavallée, qui pour l’instant ne peut confirmer si la situation a un lien avec la fermeture de la frontière. « Nous en sommes à notre troisième semaine, de la saison. Il est normal de voir une augmentation de l’achalandage », indique-t-il.
Selon le directeur, une mesure mise en place en juin 2020 et reconduite dans les dernières semaines pourrait toutefois expliquer le nombre important de véhicules lourds sur le chemin des Outaouais. « En juin 2020, pour désengorger la route du côté de Pointe-Fortune, nous avons décidé que les camions qui arrivent après 14h ne pourront embarquer sur le traversier. Nous avions eu de nombreux commentaires positifs suite à l’implantation de cette mesure et nous avons donc décidé de la remettre en place cette année », explique-t-il, tout en ajoutant que cette mesure est une initiative du Traversier pour accommoder la Municipalité et non une demande de cette dernière.
Toujours selon M. Lavallée, entre 10 et 15 camions de recyclages et d’ordures traversent d’une rive à l’autre en empruntant le traversier, quotidiennement. « C’est entre 20 et 30 passages considérant qu’ils font l’aller-retour », conclut-il.
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