PANDÉMIE COVID-19
Transbus: proactif pour protéger ses employés en ce jour de reprise des classes
Oeuvrant dans le domaine du transport en commun et scolaire depuis près de 30 ans, Stéphane Tremblay, propriétaire de l’entreprise Transbus est catégorique: il n’a jamais connu une période comme celle que l’on vit depuis le 13 mars dernier. À l’aube de la reprise des classes dans la région, il fait comme plusieurs autres entreprises de la région: il s’adapte.
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Au moment d’écrire ces lignes, M. Tremblay composait avec un enjeu de pénurie de personnel, défi auquel il faisait face avant la crise. Cependant, vu les consignes à respecter en lien avec le retour en classe, il ne manquera pas de chauffeurs à la reprise des classes, prévue pour aujourd’hui, le mardi 19 mai dans la région.
« Il n’y a plus rien de normal dans ce que l’on vit actuellement. À l’échelle du Québec, 50 % des conducteurs d’autobus scolaire sont âgés de 60 ans et plus et 15 % ont plus de 70 ans. Présentement, notre personnel a peur, a des craintes, fait de l’anxiété par rapport à un retour au travail. Certains ne peuvent pas, mais d’autres ne veulent pas revenir en raison des risques possibles de contamination et c’est normal », précise le chef d’entreprise lorsque rejoint par Néomédia.
Les conditions actuelles du retour en classe aident Transbus en ces temps difficiles. « L’école ne reprendra pas dans la CMM, donc à Beauharnois et dans quelques municipalités de Vaudreuil-Soulanges, ce qui fait qu’on aura besoin de moins de chauffeurs. Ce n’est pas tous les bus qui roulent. Ce qui nous aidera aussi c’est que plusieurs parents iront porter directement les enfants à l’école, ce qui est parfait aussi puisque la capacité d’enfants que nous pourrons embarquer en même temps dans l’autobus est diminuée considérablement », ajoute-t-il.
Très peu d’enfants à bord
Dès aujourd’hui, le nombre d’enfants permis dans un autobus scolaire en même temps sera de 12 maximum alors que ce chiffre est fixé à 4 pour un minibus. « À titre comparatif, en milieu urbain, la capacité acceptée dans un autobus jaune est entre 60 et 70 enfants et de 50 en milieu rural en temps normal. C’est donc une diminution considérable », image-t-il.
Un kit de protection pour tous
Pour M. Tremblay, ses employés sont bien plus que du simple personnel. « C’est ma famille. Alors c’est normal que je fasse tout en mon pouvoir pour leur offrir un environnement de travail sécuritaire. On a donc fait préparer, pour tous les chauffeurs, un kit comprenant du purell, des gants, un masque lavable et des lunettes de protection assez grosse pour couvrir des lunettes de vue au besoin. De plus, on prévoit désinfecter les autobus chaque jour également pour limiter au maximum les risques de contamination et de propagation », explique-t-il.
Fait intéressant, un plexiglas sera aussi installé devant le siège du chauffeur avant la prochaine rentrée scolaire, mais aussi dans les autobus de Transbus qui servent au transport en commun dans Vaudreuil-Soulanges. « On a pas encore l’autorisation finale pour le faire, mais elle arrivera au cours de l’été. Mais on l’installera dans tous nos autobus scolaires avant la prochaine rentrée scolaire. Évidemment, cela représente des coûts imprévus dans le budget, mais on tient à le faire. Espérons que le gouvernement pourra financer en partir ces installations. »
À elle seule, Transbus compte 300 véhicules au total dans sa cour d’entreprise. Pour assurer le bon fonctionnement de cette entreprise familiale, 500 employés y travaillent. « Pour l’installation, on parle d’une procédure longue et fastidieuse qui ne peut qu’être faite par des mécaniciens expérimentés. On ne peut pas installer n’importe quoi dans l’urgence. Il ne faut pas obstruer la visibilité du chauffeur ou nuire à son travail », confie M. Tremblay.
Pour le transport en commun, Transbus a acquis du lexant qui sera installé dans tous ces véhicules dès cette semaine. « C’est une bonne alternative au plexiglas et ça assurera une distanciation entre nos chauffeurs et la clientèle. »
Enfin, quel message M. Tremblay aimerait adresser à la population? « On va passer au travers. J’y crois. Il faut garder confiance et trouver du positif dans son quotidien. Par exemple, ici, les cinq premières semaines, je n’ai eu à mettre personne au chômage et j’en suis très fier. Même aujourd’hui, je me fais un devoir d’appeler les employés qui sont temporairement sur le chômage pour m’assurer qu’ils vont bien et ne manque de rien. On va y arriver, courage », conclut-il.
Au cours des derniers jours, M. Tremblay a contacté personnellement chaque employé qui a perdu un proche à cause la COVID pour présenter ses condoléances. Et il continuera de le faire si la situation se reproduit.
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